Analyses et revendications à l’approche les élections du 7 juin 2009
Lire et Écrire en Wallonie a étudié les programmes des quatre grands partis francophones à la recherche de la place qu’ils donnent à l’alphabétisation.
PS, cdH et Écolo défendent clairement une politique d’alphabétisation globale et concertée en Région wallonne qui rencontre tant les besoins du public en insertion socioprofessionnelle qu’en insertion sociale. Tous les trois portent plusieurs des revendications prioritaires de Lire et Écrire en Wallonie.
Le MR propose dans son programme sur l’alpha une seule thématique portant sur la participation de la Région wallonne à l’enquête internationale de l’OCDE qui permettrait de faire un état des lieux précis de l’illettrisme dans la région.
Cahier de revendications de Lire et Écrire en Wallonie
Ce cahier de revendications est le résultat d’un travail de réflexion et d’analyse porté par la coordination et les régionales de Lire et Écrire en Wallonie, leurs partenaires et les apprenants pour que le droit à l’alphabétisation continue à s’inscrire pleinement dans le débat politique.
Ce cahier rassemble donc les revendications issues des préoccupations rencontrées par le secteur de l’alphabétisation au niveau wallon. Ce dernier s’associe aux revendications portées par Lire et Écrire en Communauté française et à Bruxelles.
Revendications et mémorandums
Voici également quelques autres cahiers de revendications et mémorandums :
Journée internationale de l’Alphabétisation 2007

- Crédits : http://namur.lire-et-ecrire.be/images/stories/evenements/8sept2007_jeu_dicos%20%5B640x480%5D.jpg
À l'occasion de la Journée internationale de l'Alphabétisation, Lire et Écrire Namur vous invite le 6 septembre 2007 à participer à la conférence de presse organisée par LEE Wallonie et Communauté française et à l'enregistrement des émissions radio de la Semaine infernale (diffusée le 8 septembre) et du Jeu des dictionnaires (diffusées du lundi 10 au vendredi 14).
Plus d’infos sur la Journée de l’alphabétisation 2007…
Créathèmes - La santé : démarches et outils pédagogiques
Avez-vous déjà eu l’occasion de mener des démarches sur le thème de la santé en alphabétisation ou avez–vous réalisé au moins une animation touchant à ce thème ? Le 29 novembre 2007, Lire et Écrire Wallonie propose aux formateurs et formatrices en alphabétisation une journée d’échanges d’outils, démarches et réflexions sur ce thème.
Vous trouverez dans ce document la présentation de la journée et la fiche d'inscription à renvoyer pour le 8 novembre au plus tard à :
Lire et Écrire Wallonie, Huguette Dekeirel
par courrier : rue de Saint Nicolas, 2 - 5000 Namur
par fax : 071/20.15.08
par courriel : huguette.dekeirel@lire-et-ecrire.be
Festival des pratiques pédagogiques
16 mai 2008
L'Interfédé organise ce 16 mai 2008 un festival des pratiques pédagogiques dont vous pouvez consulter le carton d’invitation : Invitation au festival des pratiques pédagogiques.
Le festival des pratiques pédagogiques est un espace de découverte, de partage, d'expérimentation, d'échange de pratiques pédagogiques développées dans le secteur de l'insertion socioprofessionnelle.
Régies des quartiers
Le Fonds du Logement wallon et les Régionales de Lire et Écrire ont développé un partenariat qui vise à sensibiliser les ouvriers compagnons et les médiateurs sociaux au sein des Régies des quartiers.
La sensiblisatoin sera menée par rapport à la problématique de la maîtrise insuffisante de l'oral ou de l'écrit en français et des règles élémentaires en calcul pour les stagiaires.
Afin de se pencher sur cette problématique et chercher à y remédier, le Fonds du Logement wallon et les Régionales de Lire et Écrire organisent des demi-journées de sensibilisation à travers toute la Wallonie.
Voici l'agenda de ces journées de sensibilisation :
- Le 14 mai 2008 de 9h30 à 12h30 à Namur
- Le 15 mai 2008 de 9h30 à 12h30 à Liège
- Le 19 mai 2008 de 13h à 16h30 à Charleroi
- Le 23 mai de 9h30 à 12h30 à Huy
- Le 23 mai 2008 de 13h00 à 16h30 à Hornu
Personne de contact : annick.boucquey@lire-et-ecrire.be
Les gens du nord

- Crédits : http://wallonie.lire-et-ecrire.be/images/stories/gens_du_nord.jpg
La Régionale de Lire et Écrire Hainaut occidental a le plaisir de vous inviter au vernissage de l'exposition « Les gens du nord » qui aura lieu ce vendredi 23 mai 2008 à 11h30' dans nos locaux au 31 quai Sakharov à Tournai.
À travers l'exposition « Les gens du nord », Jacques Robert, passionné de photographie, nous invite au voyage, à la découverte de portraits et au questionnement : Sommes-nous vraiment différents que l'on vienne du Nord de la France, de Flandre, de Wallonie, d'Allemagne ou encore des Pays-Bas ?
L'organisation d'une telle exposition est une première pour notre association. Les apprenants et travailleurs qui ont développé ce projet souhaitent à l'avenir poursuivre avec d'autres évènements ou manifestations.
Au détour d'une exposition, d'un concert, d'une conférence. le public pourra ainsi découvrir autrement « Lire et Écrire Hainaut occidental ».
Pour plus d'informations, vous pouvez télécharger l'affiche ou contacter Lire et Écrire Hainaut occidental.
Des Relais pour l’Alpha : Une semaine de sensibilisation du personnel des CPAS de Wallonie.
Une formation pour le personnel des CPAS
En tant que professionnels en charge de l’accueil et de l’orientation du public, vous rencontrez, dans les CPAS, des personnes issues d’horizons très divers. Certaines d’entre elles sont peut-être en difficulté de lecture et d’écriture et ne parviennent pas à effectuer de simples démarches administratives et faire valoir leurs droits.
Mais comment le savoir et comment prendre en compte ces personnes pour les appuyer ? Les personnes analphabètes ne parlent pas facilement de leur situation et le contexte de travail ne vous permet pas toujours d’accorder l’attention suffisante à ce type de questions.
Lire et Ėcrire organise des formations qui peuvent vous aider à mieux appréhender ces réalités…
Ces formations visent trois objectifs prioritaires :
- en finir avec les préjugés qui sévissent parfois jusque dans nos institutions ;
- vous aider à émettre l’hypothèse que votre interlocuteur est en situation d’illettrisme et ce, afin de vous guider dans l’accompagnement que vous pouvez lui offrir ;
- faire en sorte que les personnes en difficulté de lecture et d’écriture puissent avoir le même accès que les autres à tous les services publics.
Partant des attentes des participants et se basant sur leur expertise, ces formations abordent des situations problématiques concrètes à la fois du point de vue du personnel des Cpas et du point de vue des personnes en difficulté avec l’écrit. Utilisant des méthodes participatives, partant du vécu professionnel, formateurs et participants proposent ensemble des pistes de solution qui pourront vous permettre de faciliter l'accueil et l'orientation des publics et de renforcer l’efficacité de votre action.
Ces formations incluent aussi un Guide "pratique", des personnes ressources, la présentation des offres de formation en alphabétisation, les possibilités de partenariat pour l’organisation d’actions en faveur des personnes en difficulté avec l’écrit et, plus largement, la réponse à toute question qui vous préoccupe.
Un module d’une journée
Dans chaque province, une journée de sensibilisation à l'accueil, l'information et l'orientation des personnes en difficulté avec l’écrit.
Invités
Tous les membres du personnel des Cpas de Wallonie ; spécialement les assistants sociaux et les agents d'accueil ainsi que tout travailleur en contact avec le public ; mais sans exclusive : tous les agents sont les bienvenus.
Il est préférable de s’inscrire à la journée organisée dans sa province mais, en cas d'impossibilité, on peut participer à une journée d’une autre province.
Démarche et contenu
En fonction de l’expertise des participants et de leurs attentes, la formation pourra aborder certains des thèmes suivants :
- L’analphabétisme, ses causes, son ampleur
- Les personnes en difficulté avec l’écrit, leurs profils, les situations qu’elle vivent, leurs difficultés à en parler
- Émettre l’hypothèse qu’une personne est en difficulté avec la lecture ou l’écriture mais n’ose pas en parler
- Aborder la question avec ces personnes
- Établir une relation pour réfléchir avec ces personnes, les accompagner, les orienter
- Les orientations possibles pour les personnes en difficulté avec l’écrit
- D’autres pistes à travailler pour améliorer les pratiques des différents organismes.
Pour toute information, contacter la personne de référence pour la province :
Les inscriptions sont à transmettre (de préférence par courriel) pour le 20 novembre à la personne de référence en complétant le Bulletin d’inscription à télécharger.
La formation est gratuiteLes participants apportent leur pique-nique. Des boissons sont prévues.
Les indications de lieu, horaire et autres informations utiles seront transmises aux inscrits et visibles sur le site web au fur et à mesure de leur précision.
Remarques
Si les dates proposées ne vous convenaient pas, ou si vous souhaitez envisager d’autres actions, n’hésitez pas à contacter la personne de référence.
Les travailleurs infra-scolarisés en Belgique : un groupe à risque parmi les groupes à risque ?
Communiqué aux négociateurs de l’Accord interprofessionnel (ook in het Nederlands)
In het Nederlands hieronder.
« Un adulte sur 10 ne peut ni lire ni écrire un exposé simple et bref de faits en rapport avec sa vie quotidienne. » Ce constat est issu d’études menées dans plusieurs pays industrialisés, dont la Belgique. Parmi cette population en situation d’illettrisme, 57% sont à l’emploi. [1]
L’illettrisme est donc une problématique qui s’impose aux entreprises.
Les travailleurs infra-scolarisés n’ont généralement pas accès à la formation professionnelle, soit de leur fait (peur que leurs difficultés soient révélées aux yeux de tous, crainte de remise en cause de leur emploi, traumatisme résurgent d’ancien échec scolaire), soit encore du fait d’un manque de dispositifs de formation professionnelle adaptés pour ces travailleurs ayant un rapport à l’écrit difficile.
Ces travailleurs sont largement exposés aux risques d’exclusion lors de changements organisationnels, d’introduction de nouvelles procédures de travail, de modernisation d’outils, de restructurations, etc.
Or, des solutions existent pour que les travailleurs infra-scolarisés puissent entrer en formation !
La formation en alphabétisation est reconnue par la Commission d’agrément du Congé Éducation Payé.
Il est possible de prendre en compte l’infra-scolarisation des travailleurs et de lui apporter une réponse spécifique en mettant sur pied, via les fonds sectoriels, des formations d’alphabétisation à destination des travailleurs, sans perte de salaire ni surcroît de travail.
Dès lors, nous demandons aux négociateurs du prochain accord interprofessionnel de reconnaître le droit de ces travailleurs infra-scolarisés à une formation professionnelle adaptée et de recommander aux secteurs d’en assurer la mise en œuvre et la réalisation au travers de conventions collectives spécifiques ou de dispositions particulières au sein de conventions collectives sectorielles.
Nous demandons également de tout faire pour maintenir et développer un congé éducation payé qui soit le moins discriminant possible. C’est-à-dire que quelque soit le type de contrat de travail,le travailleur infra-scolarisé puisse suivre une formation en alphabétisation, sachant que les emplois à temps partiel sont fréquents dans les secteurs où la main d’œuvre est peu qualifiée.
Pour Lire et Écrire,
Jean Marie Schreuer,
Secrétaire Fédéral du MOC
Président de Lire et Écrire Wallonie
Anne Binet
Représentante de l’Interrégionale wallonne de la FGTB
Vice-Présidente de Lire et Écrire Wallonie
Pour plus d’informations, contacter Catherine Delbar,
Lire et Écrire en Wallonie. 081 24 25 00
ou catherine.delbar@lire-et-ecrire.be
Communiqué aan de onderhandelaars van het Interprofessioneel akkoord
Ondergeschoolde arbeiders in België : een risicogroep onder de risicogroepen ?
“Eén volwassene op 10 kan een eenvoudige en korte uiteenzetting van feiten in verband met zijn dagelijks leven lezen noch schrijven.” Dit blijkt uit studies die gerealiseerd werden in verschillende geïndustrialiseerde landen, waaronder België. Van deze groep analfabeten zijn er 57% tewerkgesteld. [2]
Analfabetisme is dus een problematiek die zich aan de ondernemingswereld opdringt.
Ondergeschoolde arbeiders hebben over het algemeen geen toegang tot beroepsopleidingen, hetzij door hun eigen toedoen (angst dat hun problemen algemeen kenbaar gemaakt worden, dat hun job in het gedrang komt, angst voor het terug naar boven komen van trauma’s door vroegere schoolmislukkingen), hetzij door het gebrekkige aanbod aan aangepaste beroepsopleidingen voor deze arbeiders voor wie lezen en schrijven een probleem vormt.
Deze arbeiders worden bij organisatorische maatregelen, invoering van nieuwe werkprocedures, modernisering van de werktuigen, herstructureringen, enz. in grote mate aan uitsluitingsrisico’s blootgesteld.
Er bestaan echter oplossingen om onderschoolde arbeiders toegang te geven tot een opleiding !
De alfabetiseringsopleiding is erkend door de Erkenningscommissie voor het Betaald Educatief Verlof.
Het is mogelijk om de onderscholing van de arbeiders aan te pakken en er een specifieke oplossing voor te bieden door via sectoriele fondsen alfabetiseringsopleidingen voor arbeiders op poten te zetten, zonder loonverlies noch extra werk.
Wij vragen dan ook aan de onderhandelaars van het volgende interprofessioneel akkoord om het recht van deze ondergeschoolde arbeiders op een aangepaste beroepsopleiding te erkennen en de sectoren aan te bevelen om de uitwerking en realisatie ervan te verzekeren via specifieke collectieve overeenkomsten.
Wij vragen eveneens om alles in het werk te stellen om een zo weinig discriminerend mogelijk systeem van betaald educatief verlof te behouden en verder te ontwikkelen. Dit wil zeggen dat elke ondergeschoolde arbeider, ongeacht het type arbeidscontract, een alfabetiseringsopleiding moet kunnen volgen, wetende dat deeltijdse betrekkingen gebruikelijk zijn in sectoren waar laaggeschoolde arbeid wordt verricht.
Voor Lire et Écrire,
Jean-Marie Schreuer,
Secrétaire Fédéral du MOC
Président de Lire et Écrire Wallonie
Anne Binet
Représentante de l’Interrégionale wallonne de la FGTB
Vice-Présidente de Lire et Écrire Wallonie
Voor meer inlichtingen kan u contact opnemen met
Catherine Delbar, Lire et Écrire en Wallonie.
081 24 25 00 catherine.delbar@lire-et-ecrire.be
[1] Enquête Information Vie Quotidienne 2002-2005, réalisée en France, sur un échantillon de 10.000 personnes de la population âgée de 18 à 65 ans. Cette étude porte sur le territoire français, on peut cependant, faute d’études belges, faire un parallèle avec notre situation nationale.
[2] Gegevensenquête Dagelijks Leven 2002-2005, gerealiseerd in Frankrijk, bij 10.000 personen met leeftijden tussen 18 en 65 jaar. Deze studie heeft betrekking op het Franse grondgebied maar er kan, bij gebrek aan Belgische studies, een parallel getrokken worden met onze landssituatie.
Colloque Alphabétisation : entre droits et obligations
14 mai 2009 au centre PME de Verviers
Le Dispositif territorial de Verviers pour le droit à l’alphabétisation et la prise en compte des personnes illettrées a le plaisir de vous inviter à leur deuxième colloque qui se déroulera ce 14 mai 2009 au centre PME de Verviers.
Ce colloque aura pour thème Alphabétisation : entre droits et obligations.
Télécharger l'invitation et le talon d'inscription
Journée d’échange Illettrisme ? Ça prend deux « l », deux « t » ou simplement le temps d’en parler et d’agir ?
Bierges – 26 mai 2009
Lire et Écrire Brabant wallon a 20 ans, le prétexte idéal pour réunir autour de la problématique de l’illettrisme avec des personnes de tous bords : animateurs culturels, formateurs d’adultes, enseignants, fonctionnaires, représentants politiques, apprenants, assistants sociaux, employeurs…
Cette rencontre, préparée par des apprenants et des permanents de l’association, a pour but de créer le débat et susciter la réflexion en vue de lever les stéréotypes, les tabous et d’améliorer la prise en compte des personnes en difficulté de savoirs de base. Chacun sera amené à s’exprimer dans un esprit de convivialité sur les causes, les conséquences et les enjeux liés au phénomène.
L’analphabétisme nous concerne tous. À chaque niveau de l’organisation de notre société, nous devons agir ensemble. Nous vous convions à la matinée d’échange qui se tiendra à Bierges le 26 mai 2009, à quelques jours des élections régionales et européennes.
Développons de nouvelles synergies de prise en compte de l’illettrisme pour que celui-ci ne soit plus une fatalité en Brabant wallon !
Télécharger l'invitation.
8 septembre 2010 : Journée internationale de l’alphabétisation

Pour Lire et Écrire, la « Journée internationale de l’alphabétisation » de ce 8 septembre marque le lancement d’une grande campagne de sensibilisation.
Quand on ne sait pas lire et écrire, s’inscrire en formation demande une sacrée dose de courage et de ténacité ! Tous les analphabètes vous le diront, les obstacles à franchir sont nombreux.
Mais le plus difficile c’est d’oser pousser les portes d’endroits nouveaux sans savoir comment vous serez accueilli : les services d’orientation qui, peut-être, ne comprendront pas votre situation, les bus que vous devez prendre sans être sûr d’arriver à bon port, les garderies où vous devez trouver une place pour votre enfant, les centres d’alpha où vous avez peur de revivre vos échecs scolaires et enfin et surtout le regard négatif que la société porte sur vous, « un incapable ! un fainéant ! »
Action dans les gares et le métro
Pour interpeler le grand public sur cette question « des difficultés d’accès à la formation » et lui faire comprendre que les aplanir est du ressort de chacun d’entre nous, les différentes équipes de Lire et Écrire se mobiliseront le matin du 8 septembre dans les principales gares de Wallonie et dans le métro à Bruxelles pour distribuer sous forme de cartes postales et d’affiches les deux visuels de cette campagne.
8 septembre 2011 – Activités de Lire et Écrire
Journée internationale de l’alphabétisation 2011

À l’occasion de la Journée internationale de l’alphabétisation, les différentes régionales de Lire et Écrire organisent plusieurs activités, du 5 au 9 septembre, dans toute la Communauté française.
Mais, cette année, deux événements rendent cette journée particulière :
Les rendez-vous de l’insertion socioprofessionnelle
Du 21 au 25 mai 2012

Pour la première fois en Wallonie, une semaine a été entièrement dévolue aux demandeurs d’emploi que l’on sait et que l’on dit « les plus éloignés de l’emploi » et à tous les partenariats qui se sont construits et qui se construisent encore aujourd’hui pour permettre à ce public de s’insérer durablement dans la société.
Plus d’infos…
Élections 2012
Élections 2012 : « Comment voter quand on ne sait pas lire ? »
À l’occasion de la journée internationale de l’alphabétisation, le 8 septembre, et à l’approche des élections communales, Lire et Écrire publie un cahier de revendications à l’attention des mandataires communaux et lance une nouvelle campagne pour sensibiliser le grand public à la persistance de l’analphabétisme et à l’urgence d’y apporter des solutions avec le slogan
« Comment voter quand on ne sait pas lire ? »
Dans le cadre de cette campagne, Lire et Écrire a conçu deux outils : des clips vidéo et un set de table. Ces vidéos seront diffusées sur l’ensemble des télévisions locales entre le 3 et le 16 septembre 2012. Elles mettent en scène des citoyens de Wallonie et de Bruxelles interrogés sur cette question essentielle de la difficulté d’exercer son droit de vote quand on ne sait pas lire ni écrire.
Plus d’infos…
Revendications de Lire et Écrire en Wallonie
8 septembre 2012 – Journée internationale de l’alphabétisation
Lire et Écrire considère que l’analphabétisme n’est pas un problème individuel mais a pour cause et conséquence l’oppression et l’exclusion sociale, culturelle, politique et économique en œuvre dans notre société. C’est pourquoi l’alpha ne peut se développer sans action collective de transformation sociale, visant à prévenir et combattre les inégalités dans le but de construire une société plus juste et équitable, plus solidaire et démocratique. Ainsi, Lire et Écrire inscrit ses actions dans une perspective politique qui vise conjointement la défense des droits fondamentaux et la transformation des rapports sociaux.
Cette position rejoint la conception de l’alphabétisation comme « un vecteur d’intégration et de cohésion sociale », ainsi qu’exprimée dans la Déclaration de Politique Régionale du Gouvernement wallon (2009-2014). Par ailleurs, elle s’inscrit pleinement dans la lignée de la logique d’émancipation sociale et des objectifs de promotion de la cohésion sociale et de l’accès aux droits fondamentaux tels que formulés dans le cadre des Plans de cohésion sociale (PCS).
Les PCS constituent ainsi l’un des cadres dans lequel une transformation sociale au sens large peut avoir lieu, puisqu’ils visent la résorption des fractures de tous types au niveau de la population, qu’elles soient liées à des paramètres sociaux, économiques / professionnels, ou encore culturels, et ce via une approche cohérente et globale de l’ensemble des problématiques liées à l’égalité des chances, en partenariat avec l’ensemble des acteurs locaux qui peuvent contribuer à cette mission.
Quelques chiffres
Sur les 253 communes de langue française de Wallonie, 147 ont mis en place un Plan de cohésion sociale, soit près de 60 % des communes.
Sur ces 147 communes, 41 ont soutenu des actions d’alpha dans le cadre de leur PCS, soit près de 1 sur 5.
Recommandations
Suite à une première évaluation au 1er semestre 2012 des actions d’alpha de Lire et Écrire dans le cadre des PCS, nous demandons que :
- Des moyens plus importants soient affectés aux communes, en cohérence avec les objectifs fixés pour les PCS, et que des critères clairs d’affectation des moyens puissent être définis, renforçant la possibilité d’objectiver le choix des priorités et actions inscrites dans le plan d’action des PCS.
- Les actions d’alpha soient de manière généralisée reconnues, dans la pratique comme dans la théorie, aussi bien dans l’axe 4 (retissage des liens sociaux, intergénérationnels et culturels) que dans l’axe 1 (insertion socioprofessionnelle) du PCS, permettant d’ouvrir les actions à un public autre que celui qui se situe strictement dans une démarche d’insertion socioprofessionnelle, et que la pertinence d’inscrire les actions d’alpha dans les 4 axes du PCS puisse être évaluée, étant donné la transversalité de la question de l’alphabétisation.
- Les actions et stratégies développées au niveau local puissent être efficacement relayées à d’autres niveaux (intercommunal, sous-régional, régional) ; en ce sens, la mise en place du projet des plateformes territoriales pour l’alpha (en lien avec la définition des bassins de vie) devrait permettre une coordination des visions et des actions au-delà du niveau local, et avec tous les acteurs impliqués, et une inscription des actions dans des perspectives à long terme ; les initiatives comme l’inter-PCS de Mons ou d’autres collaborations plus informelles entre plusieurs PCS pourraient directement s’inscrire et s’intégrer au sein de ces plateformes.
- Tous les partenaires des PCS puissent être impliqués dans la concertation concernant l’évaluation du dispositif et des actions développées dans ce cadre. Ainsi, pour l’évaluation du dispositif qui succédera au PCS 2009-2013, nous recommandons qu’une proposition de méthodologie construite au niveau de la DiCS soit présentée aux communes et partenaires préalablement au lancement de l’évaluation, permettant à ceux-ci d’exprimer leur avis et leurs suggestions pour finaliser, ensemble, une méthodologie à laquelle l’ensemble des acteurs impliqués dans le PCS auront contribué, à laquelle ils adhèreront donc collectivement et à laquelle l’ensemble des bénéficiaires, y compris les personnes en situation d’illettrisme, pourront participer.
Le dispositif des PCS constitue donc pour Lire et Écrire et les opérateurs alpha une opportunité de soutenir le développement d’actions d’alphabétisation dans le cadre de stratégies locales transversales et coordonnées de lutte pour l’inclusion sociale. Ces dispositifs leur permettent par ailleurs de construire de nouveaux partenariats et de renforcer leur ancrage local, favorisant la rencontre des personnes en difficultés de lecture et d’écriture et l’émergence de la demande en alpha, spécialement parmi les personnes les plus éloignées de la formation.
Téléchargez le baromètre de l'alpha
Invitation aux préparations de l’assemblée sectorielle 2013 de l’Interfédé

Deux nouveaux décrets – EFT/OISP (entreprises de formation par le travail et organismes d’insertion socioprofessionnelle) et accompagnement individualisé des demandeurs d’emploi – affecteront positivement ou négativement les pratiques professionnelles des EFT et des OISP et les parcours d’insertion des demandeurs d’emploi dans les prochains mois.
Certaines mesures peuvent être en porte-à-faux avec le sens que le secteur veut donner à ses actions et aussi avec les actions de formation déployées par les EFT et les OISP. Certains travailleurs du secteur se mettent en résistance par rapport aux nouvelles orientations politiques en matière de formation des adultes.
Face à ces constats, l’Interfédé – dont fait partie Lire et Écrire Wallonie – organise, le 4 juin 2013, une assemblée sectorielle visant à établir un positionnement du secteur en vue des élections régionales de juin 2014. Ce travail s’organise en trois étapes.
- Les matinées de l’ISP, à destination de tous les travailleurs désireux de partager, échanger, identifier les enjeux qui traversent actuellement le secteur. Celles-ci se sont déroulées dans quatre endroits de Wallonie en novembre et décembre 2012.
- Les ateliers préparatoires à l’assemblée sectorielle à destination de travailleurs désireux d’analyser les conséquences positives et négatives du décret accompagnement sur le parcours des demandeurs d’emploi. Cinq ateliers sont organisés en parallèle, les 24 janvier et 7 février 2013.
- Une journée d’échanges de pratiques autour des actions collectives menées avec les stagiaires sur des problématiques liées aux questions sociales qu’ils vivent. Cette journée se tient le 15 mars 2013.
Clôture des inscriptions sept jours calendrier avant chaque événement.
Plus d’informations… (PDF)
Réaction aux propos du Président du CPAS de Verviers
Communiqué de presse

24 janvier 2013.
Le communiqué en PDF.
Le mardi 15 janvier 2013, le Président du CPAS de Verviers a fait part, par voie de presse, de son point de vue sur l’accueil des primo-arrivants : il conditionne l’octroi de l’aide sociale à l’apprentissage du français et exige des associations qu’elles informent le CPAS sur l’assiduité des personnes en formation. Face à un refus de l’association Lire et Écrire de mettre en œuvre ce système de contrôle, il réagit en suspendant toute soutien financier et humain à l’association, tant de la part du CPAS que de la ville.
Cet événement est l’occasion pour Lire et Écrire et les deux mouvements ouvriers, MOC et FGTB, qui l’ont fondée, de rappeler quelques uns des principes et valeurs qui fondent notre projet.
- Toute personne qui le souhaite a le droit de s’alphabétiser et dès lors d’apprendre le français.
- Ce droit à l’alphabétisation doit être effectif (ce qui suppose une offre de formation suffisante pour répondre à l’ensemble des demandes – ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle).
- L’apprentissage du français contribue fortement à l’intégration et l’émancipation des personnes dans notre société. (Cette intégration peut par exemple (mais pas exclusivement) passer par le monde du travail et maîtriser le français n’est pas une condition sine qua non pour trouver un emploi, mais c’est certainement un atout pour les personnes).
- La motivation de la personne est la condition sine qua non de son engagement en formation (c’est la personne qui détermine ses objectifs et évalue ses résultats ; c’est elle qui détermine le moment le plus propice pour intégrer un dispositif de formation ; c’est la motivation de la personne qui la fera progresser dans ses apprentissages) : par conséquent, l’obligation de formation est contreproductive.
La FGTB, le MOC et Lire et Écrire rappellent trois références qui appuient leur position :
- dans le projet de décret sur le parcours d’intégration des primo-arrivants approuvé par le gouvernement wallon en décembre dernier, l’entrée en formation n’est pas une étape obligatoire. Lire et Écrire en Wallonie a publié en septembre 2012 une position de principe concernant ce projet de décret qui réaffirme le refus de l’obligation de formation.
- dans la constitution belge, il est acté que l’éducation – y compris la formation – doit se faire à des fins d’émancipation dans le respect des libertés fondamentales.
- en référence à la charte associative, si le pouvoir public et l’associatif ont besoin l’un de l’autre pour travailler efficacement, le politique n’a pas à s’immiscer dans le travail des associations, et encore moins à lui imposer de devenir le bras armé de ses « désirs » de contrôle. Dans sa position de principe, Lire et Écrire réaffirme son refus d’être agent assumant le contrôle du respect des obligations inhérentes au parcours d’intégration tel qu’il sera défini par le décret.
Pour le MOC, Thierry Jacques, Président, Jean-Marie Schreuer et Philippe Taquet.
Pour la FGTB wallonne, Thierry Bodson, secrétaire général, Anne Binet et Daniel Richard.
Pour Lire et Écrire en Wallonie, Anne-Hélène Lulling, directrice.
Le communiqué en PDF.
Projet de décret sur un parcours d’intégration pour les primoarrivants en Wallonie
Position de principe de Lire et Écrire en Wallonie – septembre 2012
Dans sa déclaration gouvernementale, le gouvernement wallon s’est engagé à organiser et à mettre en place, au plan local, un véritable parcours d’accueil et d’insertion des primoarrivants dans le but de fournir à la personne le soutien et les informations nécessaires pour mener sa vie en toute autonomie. Il est également précisé que ce parcours sera développé à partir des initiatives existantes et en collaboration avec l’ensemble des acteurs concernés, et aura un caractère transversal, avec la combinaison de divers modules de formation à l’apprentissage du français, à l’alphabétisation, à l’initiation à la citoyenneté et à la vie pratique, et à l’orientation professionnelle.
Un projet de décret est en cours de discussion au niveau du gouvernement wallon et, dans ce cadre, Lire et Écrire en Wallonie a défini une position de principe. Cette position wallonne de Lire et Écrire s’exprime en deux temps (A et B) :
A. Avant le dépôt et l’approbation du projet de décret « parcours d’intégration », le CA de LEEW défend la position suivante
- Le refus de l’obligation de formation doit être réaffirmé de manière forte.
- La catégorisation des publics de l’alphabétisation s’avère globalement inefficace, tant au niveau de l’organisation des groupes et de la méthodologie de formation qu’au niveau de la coordination des politiques, ce dernier point ayant été souligné entre autres par l’étude du Girsef sur l’évaluation des politiques d’alphabétisation (septembre 2012).
- Le droit à l’alpha pour tous doit être réaffirmé, ainsi que le refus de l’exclusion de toutes personnes analphabètes, qu‘elles soient non primoarrivantes ou pas. En d’autres termes, il n’y aura pas de sélection du public à l’entrée en formation dans les Régionales wallonnes de Lire et Écrire en dehors des processus habituels visant à ce que les apprenants soient bien des personnes ne maîtrisant pas, et ce dans aucune langue, les compétences et savoirs de base correspondant au niveau de fin d’études primaires (CEB).
- Le manque de moyens globaux pour développer les actions d’alphabétisation pour faire face à ce défi de parcours d’intégration.
B. Si le décret s’applique tel que prévu avec la catégorisation du public primoarrivants
Dans l’hypothèse où il n’y a pas de moyens complémentaires et où le pouvoir politique demande à Lire et Écrire d’accueillir en priorité le public primoarrivants, Lire et Écrire maintiendra son refus de sélectionner le public à l’entrée en formation, au risque de perdre des financements.
Plus spécifiquement, en ce qui concerne les modalités d’application du décret, Lire et Écrire en Wallonie :
- Refuse d’être agent assumant le contrôle du respect des obligations inhérentes à ce parcours d’intégration.
- Réaffirme son orientation pour une approche intégrée et non séquentielle ou modulaire du parcours pédagogique et d’apprentissage.
- Réaffirme sa volonté de mettre en place une pédagogie interculturelle :
Pour rappel, LEE considère notamment qu’il est utile, dans la composition des groupes, de favoriser l’hétérogénéité des personnes en termes de statut, de sexe, de lieu de vie et de nationalité ou d’origine géographique [1] ; elle préconise que les activités de formation tiennent compte du contexte socioculturel de chaque personne et soient sous-tendues par des objectifs interculturels transversaux, favorisant le partage d’expériences et la découverte des points communs aux cultures vécues par chacun [2]. De manière générale, Lire et Écrire considère que la démarche interculturelle dans le cadre de l’alphabétisation constitue non pas une évidence mais bien une démarche volontaire à laquelle il faut s’entrainer, parce qu’elle participe par essence à la lutte contre l’exclusion sociale dans la mesure où elle fait place à toutes les cultures vécues par chaque apprenant [3]. Les mallettes [4] développées par Lire et Écrire en Communauté française doivent être exploitées dans ce cadre.
Journée internationale de l’alphabétisation – 8 septembre 2013
30 ans de Lire et Écrire
Chaque année, lors de la Journée internationale de l’alphabétisation, Lire et Écrire lance une grande campagne médiatique pour rappeler la persistance de l’analphabétisme et l’urgence d’en combattre les causes et d’y apporter des solutions. Aujourd’hui encore, en Fédération Wallonie-Bruxelles, une personne sur dix est en grande difficulté face à l’écrit.
Lire et Écrire fête cette année ses 30 ans. Notre association peut globalement dresser un constat positif en ce qui concerne les avancées réalisées dans le secteur de l’alphabétisation : de nouveaux acteurs ont vu le jour, le personnel s’est professionnalisé et la question de l’analphabétisme est mieux prise en compte par les autorités publiques. [1]
Pour sa 30e campagne du 8 septembre, Lire et Écrire tire néanmoins la sonnette d’alarme et constate que, sur le terrain, les apprenants en alphabétisation connaissent des difficultés socioéconomiques importantes.
Cette année, Lire et Écrire a décidé de dénoncer l’exclusion de plus en plus forte que vivent les personnes en difficulté avec l’écrit dans de nombreuses sphères de la société, et principalement celle de l’emploi. [2]

- Notre campagne en un clic : www.lire-et-ecrire.be/8sept13
[1] Lire et Écrire dresse le bilan des actions du secteur dans le Journal de alpha no 190 (septembre 2013), intitulé : « 30 ans d’alpha : Quelles évolutions ? Quels acquis ? Quels enjeux pour l’alphabétisation en Fédération Wallonie-Bruxelles ? »
Novembre, mois de l’orientation
En Wallonie et à Bruxelles, 2013 a été déclarée « Année des compétences ». Pour novembre, le thème retenu est l’orientation et est coordonné par l’Interfédé, dont fait partie Lire et Écrire Wallonie.

Deux moments-phare
La semaine de l’orientation
Du 4 au 8 novembre 2013, de Tournai à Verviers, de Viroinval à Bruxelles en passant par Charleroi et Nivelles, différents acteurs socioéconomiques locaux à vocation emploi et formation organisent des rencontres : usagers, professionnels et grand public peuvent y découvrir les services proposés et le travail effectué.
Journée d’étude
Le 26 novembre 2013, à Tihange (Huy), aura lieu la journée de clôture « S’orienter… une question de bon sens ! » Y seront débattues des propositions concrètes élaborées, depuis mai 2013, par un groupe de travail réunissant des acteurs de l’orientation et des acteurs qui travaillent avec les publics (dont Lire et Écrire).
Inscription obligatoire avant le 21 novembre.
Plus d’infos
Mois de l’orientation : version professionnelle et version publique.
Invitation à la presse
Dossier de presse (avec détail des activités)
3 000 personnes dans la rue pour défendre le secteur de l’insertion socioprofessionnelle
Communiqué de presse (Interfédé, CNE, Setca, CGSLB)
Mise à jour, 17 décembre 2017 : Nous avons été entendus !
Vendredi 13 décembre 2013.
Nous étions 3 000 ce matin dans les rues de Namur pour réclamer une insertion socioprofessionnelle de qualité !
Le secteur des entreprises de formation par le travail (EFT) et des organismes d’insertion socioprofessionnelle (OISP) a défilé dans les rues de Namur ce vendredi matin. Plus de 3 000 travailleurs et stagiaires des 157 EFT/OISP s’opposaient à un projet de nouvelle règlementation auquel veut le soumettre le ministre wallon de l’emploi et de la formation André Antoine. L’Interfédé [1] et les 157 EFT et OISP du secteur qui forment, chaque année, près de 20 000 demandeurs d’emploi considèrent ce projet inacceptable et demandent le report de son application au premier janvier 2016, soit 2 ans plus tard que prévu. Les organisations syndicales étaient associées à ce mouvement de colère, ainsi que la fédération des CPAS de Wallonie et d’autres organisations actives dans l’insertion et la lutte contre la pauvreté. Tous sont inquiets non seulement pour l’avenir du secteur de l’insertion socioprofessionnelle mais aussi pour l’avenir de tout le secteur non-marchand en général.
Pour une insertion socioprofessionnelle de qualité.
Pour le secteur de la formation par le travail et de l’insertion socioprofessionnelle qui travaille avec le public le plus éloigné de l’emploi, ce projet de nouvelle réglementation tel qu’il est actuellement rédigé constitue une réelle menace pour le secteur. Il favorise un accompagnement formaté des personnes sans emploi par des formations plus courtes, sensées mener rapidement à l’emploi (mais quel emploi ?) au détriment des actions d’insertion individualisées et adaptées avec des personnes parmi les plus exclues et fragilisées de notre société. Insérer plus vite, à moitié, lâcher les plus faibles… une philosophie qui va à l’encontre de tout le travail mené par notre secteur depuis plus de quarante ans avec un public précarisé, c’est-à-dire avec les personnes qui sont touchées le plus durement par la crise.
Ouvrir une réelle négociation
Une délégation de représentants du secteur et des représentants syndicaux a été reçue ce matin par les cabinets des ministres Demotte et Antoine. Au cours d’une discussion tendue, chacun a pu exposer l’état de la situation et ses points de désaccords. Toutes les parties se sont mises d’accord pour entamer au plus vite de nouvelles négociations. Dès lundi matin, les parties se retrouveront pour négocier le report complet ou partiel du nouveau décret au 1er janvier 2016. Les représentants du cabinet Antoine, conscients des incertitudes et menaces que représentent les nouvelles normes de financement envisagées sur plus de la moitié des centres du secteur, ont marqué leur accord pour rouvrir la discussion. Le secteur des EFT/OISP espère vivement que la reprise des concertations annoncée se fera dans un esprit d’une réelle négociation.
Contact interviews : Éric Mikolajczak, secrétaire général de l’Interfédé, 0475 78 23 79
Contact presse : Françoise Robert, chargée de communication de l’Interfédé, 0493 67 13 54, 081 74 32 00
Contacts presse et interviews syndicats : SETCA, Christian Masai, 0475 35 97 28 - CNE, Stéphanie Paermentier, 0473 40 31 74 - CGSLB, Éric Dubois, 0475 39 89 57.
[1] L’Interfédé représente les 5 fédérations du secteur : ACFI, Action coordonnée de formation et d’insertion ; AID, Actions intégrées de développement ; ALEAP, Association libre d’entreprises d’apprentissage professionnel ; CAIPS, Concertation des ateliers d’insertion professionnelle et sociale ; LEEW, Lire et Écrire en Wallonie.
Nous avons été entendus !
Suite à la manifestation et à la forte mobilisation du secteur du vendredi 13 décembre 2013, une délégation composée de représentants de l’Interfédé et des organisations syndicales a été reçue ce matin au cabinet du Ministre André Antoine.
Le Ministre a entendu nos revendications et accepte de reporter l’entrée en vigueur d’une partie du décret CISP !
Cela signifie :
- qu’un certain nombre d’articles rentreront bel et bien en vigueur au 1er janvier 2014, comme ceux relatifs aux finalités et missions des centres, aux publics éligibles, aux dérogations, à la procédure d’agrément et de renouvellement d’agrément, aux obligations des centres, …
Mais
- que d’autres articles rentreront en vigueur plus tard, comme celui relatif au financement, au taux d’encadrement et à la durée de la formation ainsi que celui fixant le délai pour l’introduction de la demande d’agrément ou de renouvellement d’agrément.
Concrètement, cela signifie que le délai d’introduction de la demande d’agrément ou de renouvellement d’agrément est reportée d’1 an, soit au 31 mai 2015. Cela signifie également que les nouveaux agréments, renouvellements d’agrément et nouvelles modalités de financement des centres entreront en vigueur au 1er janvier 2016 !
Dès la 1re semaine de janvier 2014, de nouvelles rencontres auront lieu avec le cabinet du Ministre pour négocier les points sur lesquels il n’y a pas encore eu d’accord jusqu’à présent :
- la durée de formation par catégories de filières, le financement, d’une part,
- les stages en entreprise, le transfert volontaire de filières, les taux d’encadrement, les formations concomitantes, d’autre part.
Pour permettre l’exécution des dispositions relatives à l’éligibilité des stagiaires applicables au 1er janvier 2014, en l’absence de modèles d’attestation, les centres seront invités à établir celle-ci via une déclaration sur l’honneur signée par le stagiaire. Un arrêté suivra ensuite début 2014 pour réglementer les aspects les plus urgents du décret « CISP ». Par ailleurs, un nouveau décret contenant un seul article sera pris pour permettre le report au 1er janvier 2016 des dispositions relatives aux renouvellements d’agrément des centres.
Cahier de revendications de Lire et Écrire en vue des élections du 25 mai 2014
À la veille des élections de mai 2014, Lire et Écrire dénonce la persistance de l’analphabétisme et rappelle l’urgence d’en combattre les causes et d’y apporter des solutions. Aujourd’hui, aussi choquant que cela puisse paraître, 1 adulte sur 10 est toujours en grande difficulté par rapport à l’écrit en Fédération Wallonie-Bruxelles. Pourtant, le droit à l’alphabétisation est un droit fondamental dans toute société démocratique.
Ce cahier de revendications qui s’adresse prioritairement aux acteurs du monde politique est le résultat d’un travail de réflexion porté par Lire et Écrire et les partenaires qui s’y sont associés.
Mémorandum Interfédé
L’interfédé a publié un mémorandum sectoriel des CISP qui reprend les revendications du secteur des CISP (anciennement EFT et OISP) pour les prochaines élections du 25 mai 2014. Ce mémorandum a été diffusé dans la publication de l’Essor de l’Interfédé (numéro 67) du premier trimestre.
Les Rendez-vous de l’insertion socioprofessionnelle 2014
Du 5 au 17 mai 2014
Les Rendez-vous de l’insertion socioprofessionnelle sont organisés tous les deux ans en Wallonie et sont pilotés par l’Interfédération. Cette association représente le secteur des Centres d’insertion socioprofessionnelle, appelés aujourd’hui CISP, mais mieux connus sous les noms d’EFT et d’OISP : entreprises de formation par le travail et organismes d’insertion socioprofessionnelle.
L’Interfédé organise ces rendez-vous du 5 au 17 mai 2014.
Plus d’infos sur le site Conjuguons nos talents.
Pour la prise en compte des personnes illettrées et le droit à l’alphabétisation
Synthèse des revendications de Lire et Écrire en Wallonie en vue des élections du 25 mai 2014
Retrouverez une synthèse des revendications de Lire et Écrire pour les élection du 25 mai 2014.
Journée internationale de l’alphabétisation, 8 septembre 2014
L’Alpha a les boules
Ils veulent apprendre à lire et à écrire mais…
- ❖ parce qu’ils ne sont pas demandeurs d’emploi ❖
- ❖ parce qu’ils ne sont pas primoarrivants ❖
- ❖ parce qu’ils ont plus de 50 ans ❖
- ❖ parce qu’ils n’ont pas de moyen de transport ❖
- ❖ parce qu’ils n’ont pas de crèche pour leur enfant ❖
Ils ne pourront bientôt plus entrer en formation !

Pour le dire haut et fort, Lire et Écrire organise
un grand rassemblement le lundi 8 septembre 2014,
de 11h à 14h devant la gare de Bruxelles-Central (carrefour de l’Europe).
Infos : lire-et-ecrire.be/lesboules
Position de Lire et Écrire en Wallonie sur le projet d’accord de coopération sur les bassins de vie
En mars 2013, Lire et Écrire en Wallonie diffusait une note de positionnement concernant l’accord de coopération entre la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Wallonie et la Commission Communautaire française, relatif à la mise en œuvre de bassins de vie enseignement-formation-emploi.
Alors que le texte va très prochainement passer en deuxième lecture au gouvernement, nous réitérons le positionnement de Lire et Écrire en Wallonie à cet égard. Celui-ci pointe les opportunités mais aussi les limites que présente le projet, et rappelle les missions essentielles qui devraient être développées au niveau territorial, en matière d’alphabétisation.
La place de l’alphabétisation et la prise en compte des personnes en situation d’illettrisme dans les bassins de vie organisés en Wallonie
Position de Lire et Écrire en Wallonie
Novembre 2013
A. Une avancée certaine…
En Wallonie, la réalisation des actions menées en faveur des personnes en situation d’illettrisme résulte de la collaboration entre des opérateurs d’alpha – principalement du secteur associatif – et les pouvoirs publics de la Région wallonne et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Entre ces deux niveaux, les communes peuvent agir notamment dans le cadre des Plans de cohésion sociale et certaines provinces interviennent pour soutenir des actions menées par les associations. Il existe également un certain nombre de lieux de concertation au niveau territorial permettant la coordination des actions d’alphabétisation avec celle d’autres opérateurs de formation ou d’accueil des personnes (par exemple du secteur de l’insertion socioprofessionnelle – plateforme EFT/OISP – ou de l’action sociale – plateformes organisées par les Centres Régionaux d’Intégration).
Malgré cette diversité d’acteurs et d’organes mobilisés, il existe au niveau territorial peu de lieux dans lesquels les actions menées avec des personnes en situation d’illettrisme apparaissent de manière visible, concertée et coordonnée. Dans ce contexte, le projet des bassins de vie à l’échelle de différents sous-territoires de la Wallonie apparait comme une opportunité de renforcer la nécessaire coordination territoriale en matière d’alpha et de développer enfin les « plateformes territoriales » pour l’alphabétisation qui avaient été décidées en 2008 par la Conférence interministérielle pour l’alphabétisation, plate formes dont la mise en œuvre a été reportée sine die. [1]
L’avant-projet d’accord de coopération relatif à la mise en œuvre des « Bassins de vie enseignement-formation-emploi », prévoit d’inclure dans ses instances un représentant du secteur de l’alphabétisation avec une voix consultative. L’inscription de l’alphabétisation dans le processus de concertation est très certainement une avancée pour le développement territorial.
B. … qui a ses limites
L’avant-projet d’accord de coopération s’inscrit dans le contexte des politiques d’insertion socioprofessionnelle et limite dès lors son champ d’action, d’une part, au niveau de la composition de l’instance – les représentants viennent principalement des mondes de la formation professionnelle et de l’emploi – et, d’autre part, au niveau des publics – puisque les projets menés dans les bassins de vie ciblent principalement, au niveau des adultes, les demandeurs d’emploi.
Lire et Écrire en Wallonie rappelle la place transversale de l’alphabétisation : au carrefour de la vie économique, sociale, culturelle et politique, l’alphabétisation est plus qu’une étape du parcours d’insertion socioprofessionnelle. Elle induit des changements en profondeur dans les différentes sphères de la vie des personnes. En outre, la mi se en œuvre de s politiques d’emploi et de formation ne devrait pas reposer sur les seuls acteurs de l’éducation, de la formation et de l’emploi/du travail. Elle devrait également impliquer les acteurs du monde social et culturel qui, par leur ancrage local, sont des partenaires privilégiés pour rencontrer l es publics ou pour développer des actions qui sont des passerelles vers l’emploi ou la formation. Pour ces deux raison s, il serait important
- d’une part, d’inclure dans la composition de l’instance Bassins de vie, un représentant du monde socioculturel, ainsi qu’un représentant du Plan de cohésion sociale (qui comprend un axe dédié à l’insertion socioprofessionnelle) et un représentant des centres régionaux d’intégration des personnes d’origine étrangère.
- d’autre part, de prévoir dans chaque bassin de vie un pôle alpha qui aurait la mission de coordonner les actions d’alphabétisation relevant des politiques d’insertion socioprofessionnelle et d’intégration des personnes d’origine étrangère, en collaboration avec les organisme s partenaires de ces deux secteurs, mais aussi de renforcer les actions de lutte contre l’exclusion liée à la non maîtrise des savoirs de base, tant au niveau des jeunes en situation d’échec scolaire qu’au niveau des adultes qui vivent la non-maitrise des savoirs de base comme une entrave à l’accès à la formation et à l’emploi ou aux autres droits fondamentaux, ceci en collaboration avec les secteurs de l’éducation, l’emploi et la formation, mais aussi la culture et la santé.
C. Des missions pour le niveau territorial
En matière d’alphabétisation, Lire et Écrire en Wallonie rappelle les missions qui devraient être développées au niveau territorial. Il s’agit :
De promouvoir le droit à l’alphabétisation pour tous, ce qui implique :
- de coordonner et déployer une offre de formation en alphabétisation, de qualité et de proximité
– le nombre de personnes en difficultés de lecture et écriture restant très élevé dans notre pays
– à partir d’un état des lieux de l’offre sur le territoire (à l’heure actuelle, l’offre n’est pas toujours visible et dans de nombreuses communes, il n’existe pas de formation en alphabétisation) ; - de soutenir la concertation entre des groupes de communes sur le territoire permettant de déployer une offre cohérente qui tienne notamment compte de la mobilité, principalement dans le cadre des Plans de cohésion sociale ;
- de favoriser une bonne répartition de l’offre sur le territoire, en interpellant les communes qui, jusqu’ici, ne considèrent pas l’alphabétisation comme une priorité ou en soutenant l’action associative ;
- de développer des formations qui intègrent de façon complémentaire/concomitante l’action d’alphabétisation dans le cadre d’une formation professionnelle (évitant aux personnes de passer de s années en alpha avant de rejoindre une formation professionnelle). Ceci remet en question les visions linéaires de la formation ;
- de soutenir les projets visant à développer l’accompagnement méthodologique pour les opérateurs d’alpha qui le souhaitent.
De veiller à ce que les personnes en situation d’illettrisme ne fassent pas l’objet de discrimination, ce qui implique :
- d’identifier les situations qui sont source s d’exclusion pour les personne en difficultés de lecture et écriture, jeunes et adultes, et de chercher des solutions ;
- de développer des actions de prise en compte des personnes en situation d’illettrisme, de sensibilisation des personnes relais, potentiellement en contact avec des personnes en situation d’illettrisme et capables de tenir compte de leur situation ;
- de lutter précisément contre les inégalités dans l’accès à la formation qualifiante et à l’emploi ;
- de soutenir des projets d’action visant à développer l’émergence d’une demande, auprès des populations en situation de grande pauvreté ou très éloignées des mondes de la formation et l’emploi, en travaillant avec les partenaires de l’action sociale et du secteur socioculturel.
Le bassin de vie apparait comme le niveau territorial le plus propice pour mener ce type d’actions, en leur donnant un ordre de priorité qui pourrait varier d’un bassin de vie à l’autre, compte tenu de la situation socioéconomique et culturelle du territoire. Il est également essentiel d’accorder aux bassins de vie les moyens nécessaires pour remplir leurs missions et permettre la mise en œuvre des priorités définies sur chaque territoire.
D. Une vision globale
Enfin, au niveau de la Région wallonne, il serait pertinent que les représentants du secteur de l’alphabétisation puissent se rencontrer une ou deux fois par an, au sein d’une instance faîtière pour échanger sur les développements territoriaux et partager l’expérience, comme cela était prévu dans le dispositif des « plateformes territoriales » pour l’alphabétisation de 2008.
E. Et un rappel, en guise de conclusion
Dans ce contexte, Lire et Écrire réaffirme l’importance de respecter les principes de la Charte associative. Si le pouvoir public et l’associatif ont besoin l’un de l’autre pour travailler efficacement, cette collabo ration exige de redéfinir les limites du contrôle exercé par les autorités publiques. Dans le contexte actuel, l’intervention de l’État dans l’accompagnement des personnes vers la formation, voire dans les aspects pédagogiques, a tendance à se renforcer. Lire et Écrire réaffirme la liberté associative, notamment au niveau de l’accueil et de l’orientation des personnes, mais aussi au niveau des démarches d’apprentissage mises en œuvre dans les associations et, par conséquent, au niveau de leur évaluation.
[1] Pour rappel, dans le projet « plateformes territoriales », il était prévu que Lire et Écrire exerce le rôle de structure d’appui. Ce rôle pourrait à nouveau être confié à l’association dans le contexte des pôles synergie des bassins de vie.
Nouvelle publication dans le journal de l’alpha : Intégration et maitrise de la langue
dans la perspective du nouveau décret de la Région wallonne
Conférence de presse. Publics en alphabétisation : Quand activation et attestations riment avec humiliation
Charleroi, le 11 mai 2015
Ce lundi 11 mai 2015, Lire et Écrire en Wallonie a tenu une conférence de presse sur les « publics en alphabétisation : quand activation et attestations riment avec humiliation ».
Avec Marc Becker de la CSC et Thierry Bodson de la FGTB, Lire et Écrire en Wallonie a dénoncé les conséquences des politiques d’activation, et de la multiplication des mécanismes de contrôle (attestations et autres) sur les publics en situation d’illettrisme.
Au lieu d’apporter de réelles réponses à leurs difficultés quotidiennes, ces politiques sont une atteinte aux libertés individuelles, contreproductives et une violence symbolique très dure envers les personnes ne sachant ni lire ni écrire.
Aussi, les Régionales de Lire et Écrire vont diffuser un document destiné à accompagner les nombreuses attestations demandées de toutes parts par les services sociaux (Forem, CPAS…), dans lequel sont repris nos constats sur la situation et les réalités vécues par nos publics en formation d’alphabétisation ainsi qu’une une déclaration du front commun syndical.
Ciel mes référentiels ! – Quelle certification pour nos formations ?
Assemblée sectorielle des Centres d’insertion socioprofessionnelle
L’Interfédé – dont Lire et Écrire en Wallonie est membre – propose, la journée du 23 septembre 2015, un ensemble d’animations, de débats et de mises en pratique autour des référentiels.
À la Marlagne
Centre culturel Marcel Hicter
chemin des Marronniers 26
5100 Wépion (Namur)
Les référentiels sont désormais incontournables. Venez découvrir et échanger autour du travail effectué dans ce domaine par le secteur.
Cette assemblée sectorielle sera l’occasion de questionner les atouts et les limites de
la démarche référentielle. Elle abordera également la question de la certification des
formations au sein de notre secteur.
Lire et Écrire y tiendra un stand et participera aux différents ateliers.
Infos auprès de l’Interfédé…
Invitation à la conférence de presse de l’Interfédé
Le 2 février 2017 à Namur
Depuis le 1er janvier 2017, le nouveau décret qui régit le secteur des Centres d’insertion socioprofessionnelle (CISP) est entré en vigueur. Chaque année les CISP forment plus de 16.000 personnes faiblement scolarisées et très éloignées de l’emploi. Ces centres de formation mènent un travail de terrain fondamental dans la lutte contre la précarité.
Lire le communiqué de presse
Les EFT et les OISP s’appellent désormais CISP !
Les centres d’insertion socioprofessionnelle vous invitent à une conférence de presse pour vous informer des principaux changements apportés par le nouveau décret CISP et les inquiétudes sous-jacentes du secteur. Nous vous apporterons aussi quelques données chiffrées qui vous permettront de mesurer l’ampleur du travail de formation et d’insertion mené par les centres auprès d’un public précarisé, très éloigné de l’emploi et peu scolarisé. Ces personnes qui sont le plus durement touchées par la crise sont accueillies et prises en charge dans leur globalité par les centres de formation. Deux directrices de centres vous présenteront leur travail quotidien auprès des stagiaires.
Quand ?
Le jeudi 2 février à 9h00.
Où ?
À l’Interfédé, rue Marie-Henriette, 19-21 à 5000 Namur
Qui ?
Vous pourrez interviewer :
- Éric Mikolajczak, secrétaire général de l’Interfédé vous présentera les principaux changements apportés par ce nouveau décret. Il vous fera part également des inquiétudes partagées par le secteur.
Il présentera la radioscopie 2015 réalisée par le service d’étude de l’Interfédé. - Ann Paquet, directrice du centre Espace à Ciney vous parlera des réalités concrètes rencontrées dans son centre. Espace propose des formations en gros œuvre/maçonnerie, parachèvement (peinture et plafonnage), travaux forestiers et une formation en services aux personnes dans les secteurs de l’accueil de l’enfant et de l’aide et soins aux personnes.
- Marie Hermans, directrice du Centre européen du travail (CET) à Namur vous parlera du travail mené au quotidien dans son centre auprès du public très éloigné de l’emploi. Le CET propose une formation d’employé administratif, une formation à l’animation de projets touristiques et une formation en orientation.
Lire et Écrire au 1er Salon de la formation et de l’insertion socioprofessionnelle
Le 18 mai à Namur Expo - 9h30 à 18h - Entrée gratuite
95 centres présenteront au public leur savoir-faire sous forme de stands, d’animations, d’expositions, de dégustations, de démonstrations, de projections, de représentations théâtrales, d’ateliers, de partage d’outils pédagogiques…
Deux conférences permettront de découvrir le cadre d’action et les pratiques communes qui animent le secteur : la lutte contre les inégalités, la reconquête de la citoyenneté, la prise en compte des personnes dans leur globalité, l’agir ensemble.

Ce salon est organisé par l’Interfédé, dont Lire et Écrire en Wallonie est membre.
Présence active de Lire et Écrire
Trois régionales y participent et proposent des animations :
- Lire et Écrire Centre Mons Borinage présentera une galerie de réalisations artistiques d’apprenants afin de mettre en évidence la diversité et la richesse de l’insertion socioprofessionnelle.
- Lire et Écrire Luxembourg, avec le CEPPST et la Trêve, proposeront une animation sur la formation Des mots et des briques, qui offre – à des stagiaires ne réussissant pas le test d’entrée en maçonnerie du Forem – un renforcement des compétences de base et transversales et un apprentissage du métier « au pied du mur ».
- Lire et Écrire Wallonie picarde offrira au public une animation itinérante de théâtre d’objets à découvrir dans les allées du salon.
La coordination wallonne de Lire et Écrire sera, elle, au sein du stand de l’Interfédé.
Infos pratiques
interfede.be/salonCISP
Le jeudi 18 mai 2017, de 9h30 à 18h.
Namur Expo
avenue Sergent Vrithoff 2
5000 Namur
(Accès.)
Entrée gratuite.
Formation : l’approche par compétences et la démarche référentielle
Fin 2022 et début 2023 : 3 séances de 3 jours de formation proposée par l’Interfédé, dans différentes villes
Référentiel métier, référentiel de formation, référentiel d’évaluation, profils SFMQ… Qu’est-ce que c’est ? À quoi ça sert ? Lequel utiliser et dans quelle situation visant l’insertion socioprofessionnelle ? Les CISP y font référence dans leur demande d’agrément, et après ?
Ces outils ont pour point commun d’être composés de compétences.
Venez démêler tout cela dans cette formation et vous outiller afin de guider au mieux votre public dans son parcours de formation.
Dates, au choix :
- Charleroi : 18 novembre, 2 et 22 décembre 2022.
- Namur : 24 novembre et 15 décembre 2022 et 19 janvier 2023.
- Liège : 6 et 20 décembre 2022 et 10 janvier 2023.
Gratuit.
Plus d’infos…

Retour sur la manifestation APE du 18 mars 2019
Compte-rendu, revendications et… photos
Nous étions plus de 10 000 participants à la manifestation du 18 mars 2019 pour dénoncer des réformes mettant en péril l’avenir du monde associatif et des services publics, essentiels à la population. Formateurs, travailleurs et apprenants de Lire et Écrire ont battu le pavé, calicots et ballons en main, dans les rues de Namur.
Au cœur des revendications : la réforme des aides à la promotion de l’emploi (APE) et le guide des dépenses éligibles. Deux projets concoctés à la hâte, sans concertation des opérateurs du non-marchand, qui auraient de lourdes répercussions sur le secteur. Et au final, ce sont les personnes bénéficiant de l’aide de toutes ces associations qui supporteront les conséquences.
Pour le mouvement Lire et Écrire, ces réformes représentent une menace sur nos actions d’alphabétisation populaire, nos missions en éducation permanente et sur l’emploi d’un certain nombre de nos salariés. Face à cette réalité, dans chacune des huit régionales wallonnes, nous avons décidé de nous mobiliser activement. Formateurs et apprenants se sont rassemblés pour discuter des enjeux de ces réformes, de l’impact sur eux et sur le monde associatif en général. Au travers d’ateliers, ils ont confectionné des calicots, des banderoles, des slogans, et autre matériel de revendication.
Au total, ce sont plus de 200 salariés et apprenants qui ont tenu à participer à la manifestation. Une importante délégation de Lire et Écrire Bruxelles est venue soutenir leurs collègues wallons dans leur combat.
Le mouvement Lire et Écrire revendique une alphabétisation populaire respectant le projet d’apprentissage de chaque apprenant : apprendre à lire pour suivre la scolarité des enfants, trouver du travail, compléter des documents, exercer ses droits sociaux, sortir de chez soi, se débrouiller seul, mieux comprendre le monde, aller voter… Pour nous, l’alphabétisation n’est pas une fin en soi.
Or, si les textes de réformes sont avalisés, une marchandisation des services à la personne s’opérera. Les enveloppes budgétaires seront distribuées sur base d’appel à marchés publics ouverts au marchand et au non-marchand. Il s’agira de stimuler l’insertion professionnelle de demandeurs d’emploi avec des obligations de résultats. Cette réforme s’inscrit dans une réforme plus large de l’insertion socioprofessionnelle en Wallonie, qui au travers de différents mécanismes asphyxient financièrement les associations, réduisent de manière importante leur autonomie d’action. Ces réformes excluront encore plus les publics les plus éloignés de l’emploi tout en intensifiant les contrôles à leur encontre.

Mobilisation de la dernière chance ?
Mardi 24 avril 2019, Lire et Écrire et une cinquantaine d’autres représentants du secteur de l’Insertion socioprofessionnelle se mobilisaient devant le Cabinet du Ministre Jeholet et le cabinet de la Ministre Gréoli pour s’opposer à deux réformes du Gouvernement wallon menaçant le monde associatif et, avec lui, les publics les plus éloignés de l’emploi : le Guide des Dépenses Éligibles et une modification de l’Arrêté organisant les Centres d’Insertion Socioprofessionnelle (CISP).
Ce jeudi, le Gouvernement wallon devait voter l’Arrêté du Guide des Dépenses Éligibles et l’Arrêté CiSP. Deux textes rigides et contraignants qui vont mettre à mal beaucoup d’associations. Pour contrer ces mesures délétères et, dans l’espoir d’ouvrir la porte à de nouvelles discussions avec le Ministre de l’Emploi et de la Formation Pierre-Yves Jeholet, nous nous sommes rassemblés avec d’autres représentants du secteur de l’Insertion socioprofessionnelle, devant son Cabinet.
Cette mobilisation symbolique, c’était notre dernière chance d’affirmer que notre secteur d’activité ne peut accepter le vote de ces textes en l’état actuel. Certes des balises sont nécessaires mais pas au détriment de notre ADN que sont l’émancipation des publics les plus défavorisés et la lutte contre l’analphabétisme. Aujourd’hui, plus que jamais, nous nous battons pour défendre notre autonomie pédagogique et notre liberté associative. Une nouvelle fois, ce fut un dialogue de sourds.
Cette mobilisation s’est terminée devant les bureaux du Cabinet Gréoli où nous avons été reçus et entendus dans une ambiance constructive. Les points d’ajustement indispensables aux textes ont été abordés sans réelle promesse mais avec la volonté de soutenir le secteur CISP dans ses revendications. À ce stade, nous attendons que ces textes soient revus dans un climat de confiance réciproque et de réelle concertation, en tenant compte de la réalité du secteur et non dans la précipitation. Suite à notre mobilisation de mardi, le Gouvernement n’a pas voté ces textes. L’Interfédé des CISP a été invitée à une nouvelle réunion au Cabinet du Ministre P-Y Jeholet ce vendredi 26 avril à 14h. La suite au prochain épisode…
600 000 emplois d’ici 2030 : combien pour les personnes en difficulté de lecture et d’écriture ?
La nouvelle étude d’Agoria l’annonce : 600 000 emplois sont à créer d’ici 2030. Pour y parvenir, trois piliers sont avancés. L’un d’eux s’articule autour de la formation permanente et l’importance de soutenir les personnes peu qualifiées. Parmi elles : les analphabètes. Mais pour pouvoir prétendre à l’un de ces 600 000 emplois, encore faut-il pouvoir se former correctement et rapidement. Lire et Écrire Wallonie avance une solution : les formations concomitantes.
Selon Agoria, le deuxième défi pour atteindre l’objectif d’un taux d’emploi de 80 % en Belgique est de se tourner vers des groupes de personnes actuellement sous-représentés sur notre marché du travail. 46,3% de ces personnes sont des profils peu qualifiés dont ceux qui ont des difficultés à lire, à écrire et à calculer.
Pour répondre aux demandes du marché de l’emploi, encore faut-il avoir accès aux formations
Lire et Écrire soutient l’affirmation d’Agoria : Il faut dûment former les personnes pour surmonter les obstacles qu’elles rencontrent dans la recherche ou la conservation d’un emploi.
Mais pour pouvoir être formé, encore faut-il pouvoir y avoir accès…
L’accès en formation (pré)qualifiante pour les apprenants en alphabétisation est hors de portée pour une grande partie d’entre eux. En effet, ils sont souvent exclus des formations, notamment par la présence de tests d’entrée dont le niveau requis n’arrête pas d’augmenter et qui sont parfois complètement déconnectés du métier.
Résultat : au lieu de soutenir les personnes analphabètes à se lancer sur le marché de l’emploi et s’insérer dans la société, on les renvoie vers une formation pour apprendre à lire et à écrire avant de pouvoir prétendre à autre chose. Soit une formation qui dure… quatre ans. Quatre ans… c’est long. C’est une personne sur dix en Belgique qui est donc complètement éloignée des réalités de l’emploi et de la société pendant plusieurs années.
Lire et Écrire Wallonie défend la possibilité d’apprendre les compétences de base en même temps que d’apprendre un métier. Ce sont les formations concomitantes.
Pourquoi devrions-nous scinder les deux ? Lorsqu’on apprend la musique, il est tellement plus simple d’apprendre le solfège en même temps qu’un instrument. La lecture et la compréhension des notes, des rythmes, des clés… prennent tout leur sens lorsque nous apprenons à jouer une mélodie. Il en va de même pour l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Il s’agit donc d’un moyen concret de valoriser les savoir-faire des personnes analphabètes, de créer du sens dans l’apprentissage et de voir se dessiner une route vers des projets professionnels, bien trop souvent postposés.
Malheureusement, si cette solution innovante permet de répondre aux enjeux de ces personnes, elle n’est pas reconnue. Pour pouvoir être une véritable solution innovante et participer à l’atteinte de l’objectif de 80% de taux d’emploi en Belgique, elle doit recevoir une reconnaissance structurelle et financière de la part des autorités publiques. À l’aube de la relance, qu’attend le Gouvernement ?
Le développement des smart cities : l’enjeu urgent de l’inclusion numérique des publics fragilisés
La 3e édition du baromètre du Smart city Institute vient d’être publiée. Bien que l’idée de la smart city reste actuellement encore pour beaucoup un concept et pas une stratégie opérationnelle, 87% des répondants [1] le perçoivent comme un moyen de digitaliser les services communaux. Une question très forte doit se poser : celle de l’accès au droit social et le risque d’exclusion des publics fragilisés.
Selon la 3e édition du baromètre du Smart City Institute, la dynamique Smart City semble doucement se mettre en place dans nos communes et ce, qu’elles soient rurales ou urbaines. Si jusqu’à présent, elle était surtout perçue comme un moyen de créer une image de marque pour une commune, les choses sont en train d’évoluer. En effet, en 2020, les communes y ayant répondu associent le concept à la digitalisation des services communaux (87%), à la participation inclusive des citoyens et des acteurs publics et privés (66%) ainsi qu’à l’amélioration de la qualité de vie (61%). Cela pose la question de la fracture numérique et de l’inclusion des publics fragilisés.
En réalité, nous devrions parler de fractures numériques au pluriel. Si la plus évidente est celle de l’accès, les deux autres le sont moins. Ainsi, bien qu’on ait la possibilité d’aller sur internet, encore faut-il pouvoir se débrouiller de manière autonome dans ce monde numérisé. La question de la compétence technique est une partie de la difficulté, celle de la compréhension une autre : comment fonctionne un moteur de recherche, que se cache-t-il derrière ces pop-ups de respect des droits…
De même, le plus gros enjeu lié à la digitalisation est la vitesse hallucinante à laquelle les technologies de l’information évoluent. Bien que la plupart d’entre nous soient à l’aise, aujourd’hui, avec les outils informatiques, aucun ne peut garantir qu’il en sera de même d’ici 5 ans. Il suffit d’avoir une mise à jour qui vient bousculer toutes nos habitudes pour se retrouver complètement perdu. La question de la formation est donc un enjeu urgent.
Aujourd’hui, en Wallonie, les femmes seules sont le groupe le plus vulnérable sur le plan de l’accès à internet à domicile : 30% d’entre elles vivent dans un ménage sans connexion internet contre 23% des hommes [2]. Ce n’est qu’un public parmi d’autres fragilisés. Le public en difficulté de lecture et d’écriture est encore plus discriminés : comment faire pour prendre rendez-vous via internet avec les services communaux si on ne sait ni lire ni écrire et qu’on ne sait pas formuler un mail ? Comment répondre aux enquêtes publiques si on n’a pas accès à internet ? Comment envoyer un formulaire si on se retrouve démuni face au pop-up « je ne suis pas un robot » car on ne comprend pas le mot « tracteur » lié aux images qu’on voit ?
La vocation d’un service public et encore plus au niveau communal est d’être accessible à l’ensemble de la population, y compris ceux qui sont les plus fragilisés. Parmi les 87% qui souhaitent digitaliser les services communaux, combien ont réfléchi aux difficultés de ce public et en particulier à ceux qui ne savent ni lire ni écrire ? Combien d’entre nous seront sujets à cette inégalité demain si ces enjeux ne sont pas pris en compte dans les stratégies de digitalisation des communes wallonnes ?
Mesdames, Messieurs les élus, pensez inclusion. Il est indispensable de maintenir des canaux alternatifs, des espaces où ceux qui se retrouvent démunis puissent trouver de l’aide pour réaliser ces démarches dans un monde de plus en plus digitalisé.
Contact presse
Lire et Écrire en Wallonie
Maude Bertrand - 081 24 25 05 ou maude.bertrand@lire-et-ecrire.be
[1] Répondants = les directeurs généraux et bourgmestres de 53% des communes wallonnes.
[2] Source : Digital Maturity Barometer of Walloon citizens, AdN
Tout numérique : les personnes fragilisées de plus en plus en danger
La crise sanitaire n’a pas que des conséquences sur la santé. De nombreuses personnes se retrouvent dans des situations dramatiques voir inhumaines de par l’inaccessibilité des acteurs de premières lignes. Face à cette situation, le public fragilisé se tourne alors vers d’autres structures, notamment les régionales wallonnes de Lire et Écrire. Cette tâche supplémentaire surcharge souvent leurs travailleurs, qui doivent alors faire passer leur travail de base en second plan face à la détresse ou l’urgence de certains cas.
À cause de la pandémie, les institutions essentielles de 1re ligne ont dû s’adapter. Le Forem, l’Onem, les CPAS, mutuelles, communes, … privilégient alors le « tout à distance » et le « tout numérique ». Les conséquences et les constats de situations inhumaines apparaissent :
Le directeur d’Actiris tirait la sonnette d’alarme, il y a quelques jours, sur le fait que le chômage augmente partout… sauf dans la population la plus fragilisée. Son explication : les fractures numérique et linguistique. Un phénomène ressenti également en Wallonie. En effet, il est étonnant de constater qu’entre décembre 2019 et décembre 2020, le nombre de demandeurs d’emplois augmente significativement partout (secondaire 2e degré : +1,6%, secondaire 3e degré : +3,59% et supérieur : +4,13%) là où les personnes ayant un niveau primaire et secondaire de base n’augmente que de 0,22% (source : chiffres Forem). La fracture numérique et/ou l’inaccessibilité des services en sont-elles aussi la cause ?
Les propos du ministre Dermagne le 9 février 2021 au parlement fédéral sont aussi alarmants : les organismes de paiement sont peu voire pas joignables, et des milliers de demandes ne sont pas traitées dans les temps. La Capac doit encore régler 2.000 dossiers pour le mois de novembre, 4.000 pour décembre et environ 10% des dossiers de janvier sont toujours en attente. L’explication avancée est la même : "Les problèmes concernent surtout le public qui, en raison des mesures prises pour lutter contre le Covid-19, ne sont pas en mesure de rendre leur dossier complet. La numérisation s’amplifie, mais la fracture numérique est toujours bien présente et de nombreuses personnes ont toujours besoin d’aide pour remplir correctement leur dossier en ligne. Les CPAS sont dépassés par les demandes de soutien".
Mais que font alors toutes ces personnes en détresse profonde ? Elles se tournent vers les associations qu’elles connaissent. Conséquence : ces travailleurs se retrouvent sous pression et doivent se réinventer voire faire passer leur métier de base en second plan pour répondre aux situations urgentes de certains. C’est notamment le cas des régionales wallonnes de Lire et Écrire.
Imaginez notre public en difficulté de lecture et d’écriture. Comment apporter les documents complets à temps quand on ne sait pas remplir un formulaire en ligne ? Comment avoir quelqu’un au bout du fil pour nous aider quand, avant d’y parvenir, il faut appuyer sur plusieurs touches en fonction du menu ou encore donner son numéro de registre national ou épeler son nom ? C’est un véritable désastre humain qui est en cours.
Cependant, des pistes peuvent être trouvées ensemble et peuvent se traduire par une série d’actions comme par exemple :
- Repenser les démarches de « 1er contact » pour faciliter celui-ci pour les personnes éloignées numériquement, ou ne parlant pas la langue ;
- Réfléchir à des stratégies de prise en charge adaptée de ces différents citoyens et citoyennes en fonction de leurs besoins ;
- Réfléchir à des mesures pour que tous les citoyens wallons puissent disposer d’un ordinateur et d’une connexion internet à prix décent et bénéficier d’un accompagnement à l’usage des outils numériques ;
- Réfléchir à la possibilité de mettre en place un Service de premier accueil indépendant, qui servirait de relais entre ces personnes en difficulté d’accessibilité et les services de 1re ligne.
L’urgence est là car le train numérique et la digitalisation des services ne cessent d’avancer dans notre société et exclu toute une partie de la population fragilisée. Ouvrons nos agendas et mettons-nous au travail.
Témoignes de régionales wallonnes de Lire et Écrire
« D’emblée nous nous sommes dit que nous ne pouvions pas laisser les gens, quand on a vu que ça risquait de se prolonger. (…) Il y a quand même beaucoup de notre public qui est isolé. Pour eux, ça a été une coupure totale avec le monde extérieur. Ça nous semblait important parce qu’on se rendait compte que les gens allaient être coupés de tout service. Ils étaient très contents qu’on prenne de leurs nouvelles, aussi. Simplement qu’on s’intéresse à eux, qu’on s’inquiète d’eux, qu’on les aide dans certaines démarches à certains moments parce qu’ils n’arrivaient pas à le faire parce que c’était (…)à réaliser en ligne. Je pense que c’était rassurant pour eux de savoir qu’on était toujours là » Lire et Écrire en Luxembourg
« Face aux situations de détresse et d’urgence dans lesquelles se retrouvent les personnes qui fréquentent nos formations d’alphabétisation et devant les grandes difficultés à trouver une réponse auprès des organismes et services publics qui ont stoppé ou restreint leur accueil en présentiel nos travailleurs.euses se retrouvent confronté.e.s non seulement à une surcharge de travail mais également exposé.e.s à une charge psychosociale et un stress liés à la préoccupation d’exercer un métier qui n’est pas le leur, de remplir correctement les différents documents / dossiers permettant aux personnes d’accéder à leurs droits. » Lire et Écrire en Wallonie Picarde
Une formatrice de Lire et Écrire Brabant wallon a dû contacter elle-même le numéro général d’un service de 1re ligne, car un de ses apprenants ne touchait plus d’allocation, le mettant dans une situation très délicate. Il avait d’abord tenté de contacter lui-même le service en question, mais il a parlé à plusieurs interlocuteurs qui avaient un discours différent. Il n’arrivait alors pas à suivre les procédures. Beaucoup de travailleurs sont donc face à des situations très complexes, voire dramatiques et non-habituelles suite aux problèmes vécus par les personnes. Lire et Écrire en Brabant Wallon
« Ce qu’on a remarqué depuis le confinement, c’est qu’il y a plein de services qui ferment, qui ne peuvent plus recevoir des gens en présentiel. Et en fin de compte, ce qui se passe, c’est qu’on renvoie les personnes, les apprenants, chez nous pour faire des tâches qui ne font pas partie de notre boulot. Certains formateurs se sont retrouvés à devoir aller chercher avec un apprenant des documents pour pouvoir constituer le dossier RIS à présenter. D’autres, ont dû téléphoner à la place de personnes d’origine étrangère car elles ne comprenaient pas la conversation et n’arrivait pas à prendre rendez-vous avec le Forem. » Régionale wallonne Lire et Écrire
Priorité à la formation, encore faut-il y avoir accès…
À travers son rapport publié le 24 février 2021, le Conseil Supérieur de l’Emploi rappelle que notre pays compte 1,4 millions d’individus faiblement qualifiés. Près de la moitié d’entre eux ne se présente pas sur le marché de l’emploi. Parmi les recommandations formulées : la formation. Formation, d’accord mais par n’importe comment car pour être formé, encore faut-il pouvoir y avoir accès… et pour les personnes en difficulté de lecture et d’écriture, ce n’est pas forcément le cas. Une solution : les formations concomitantes.
Dans son rapport, le Conseil Supérieur de l’Emploi met en avant que 48% des personnes faiblement qualifiées ne se présentent tout simplement pas sur le marché du travail. Pour pallier à cela, la solution mise en avant : la formation, un outil essentiel pour favoriser une intégration durable et de qualité sur le marché du travail.
Lire et Écrire en Wallonie soutient la priorité, mais pas n’importe comment. En effet, comme le souligne le rapport « ce sont celles et ceux qui ont le plus besoin de formations qui en bénéficient le moins ». C’est le cas pour les personnes en difficulté de lecture et d’écriture.
Quatre ans éloigné des réalités de l’emploi, c’est trop long !
Qu’en est-il sur le terrain ? L’accès en formation (pré)qualifiante pour les apprenants en alphabétisation est hors de portée pour une grande partie d’entre eux. En effet, ils sont souvent exclus des formations, notamment par la présence de tests d’entrée dont le niveau requis n’arrête pas d’augmenter et qui sont parfois complètement déconnectés du métier.
Résultat : au lieu de soutenir les personnes analphabètes à se lancer sur le marché de l’emploi et s’insérer dans la société, on les renvoie vers une formation pour apprendre à lire et à écrire avant de pouvoir prétendre à autre chose. Soit une formation qui dure… quatre ans. Quatre ans… c’est long. C’est une personne sur dix en Belgique qui est donc complètement éloignée des réalités de l’emploi et de la société pendant plusieurs années
Une solution : les formations concomitantes
Le CSE met également en avant que pour atteindre l’objectif du gouvernement d’un taux d’emploi de 80% d’ici 230, les efforts doivent se concentrer sur les personnes faiblement qualifiées.
2030, c’est bientôt. Il y a donc urgence. Mais comment faire quand 10% de la population belge et concernée par cette problématique de faible qualification est mise sur le carreau pendant 4 ans ?
Lire et Écrire en Wallonie défend la possibilité d’apprendre les compétences de base en même temps que d’apprendre un métier. C’est ce qu’on appelle les formations concomitantes. Les personnes combineraient donc des cours pour apprendre à lire et à écrire qui seraient en lien avec la formation métier qu’elles suivent en même temps.
Malheureusement, si cette solution innovante permet de répondre aux enjeux de ces personnes, elle n’est pas reconnue. Pour pouvoir être une véritable solution innovante et participer atteinte l’objectif de 80% de taux d’emploi en Belgique, elle doit recevoir une reconnaissance structurelle et financière de la part des autorités publiques.
En 2020, 970 femmes ont franchi le pas d’apprendre à lire et à écrire
En Belgique, une personne sur dix ne sait ni lire ni écrire. Dans leur vie de tous les jours, ces personnes oscillent entre honte, tabou et règne de la débrouille. L’accès à une formation en alphabétisation de qualité est donc une urgence et une nécessité pour éviter de souffrir d’exclusion. En 2020, la crise sanitaire laisse des traces. Suite au 1er confinement, 62% des personnes qui ont abandonné leur formation en alphabétisation, dans les régionales wallonnes de Lire et Écrire, sont des femmes.
Nous vivons dans une société où l’écrit occupe une place centrale dans la plupart des dimensions de nos vies. Aujourd’hui, le fait d’éprouver des difficultés à lire ou à écrire ou, plus largement, à comprendre et à s’exprimer, est généralement facteur d’exclusion. C’est également une source de nombreuses complications dans la vie quotidienne, privée, sociale ou professionnelle. L’accès à une formation de qualité en alphabétisation est donc une nécessité urgente pour avoir accès à leurs droits fondamentaux. En 2020, ce sont 970 femmes qui ont décidé d’apprendre à lire et à écrire dans une des régionales wallonnes de Lire et Écrire. Parmi elles, 168 ont osé franchir le pas pour la toute première fois.
Cependant, force est de constater qu’avec les différents confinements et mesures sanitaires, certains apprenants ont été contraints d’arrêter leur formation. La grande absente : la femme. En effet, sur les personnes dans une démarches d’insertion socioprofessionnelle qui ont arrêté leur formation à cause du 1er confinement, 62% sont des femmes. Dans certaines régions, le taux est même plus élevé. C’est le cas pour le Brabant wallon (65%), le Luxembourg (71%) ou encore Liège Huy Waremme (69%).
Au-delà de la problématique de l’accès aux outils numériques et de leur utilisation, on remarque que l’apprentissage à distance vient directement impacter la vie de famille et la position de l’apprenant au sein de sa famille. En effet, auparavant les apprenants avaient un moment et un lieu dédié à la formation, sans que cela ne rentre directement dans sa sphère intime.
Les mesures liées au confinement ont chamboulé totalement l’acquisition du savoir mais aussi les rapports familiaux. Parmi les situations vécues par des apprenantes dans les régionales, on peut noter les exemples suivants :
- Les femmes se voient parfois « refuser » de continuer la formation par leur conjoint car elles doivent s’occuper de la maison et des enfants. Une apprenante partage d’ailleurs le fait qu’elle réalise ses exercices en cachette de son époux.
- Certaines apprenantes ne veulent pas réaliser le travail face à leurs enfants, de peur qu’ils se moquent. Ou ils n’osent pas leur demander de l’aide car cela impacte directement le « rôle familial » et donc en quelque sorte le « rapport de force / d’autorité » : une maman explique que sa fille s’est moquée d’elle en voyant les exercices qu’elle réalisait, ce qui lui a donné un grand sentiment de honte et de rabaissement face à sa fille.
- La présence d’autres personnes ou non impacte aussi l’apprentissage : une formatrice expliquait qu’elle téléphonait à une apprenante d’un groupe oral, et quand elle était seule dans une pièce elle parlait de manière « continue » sans trop de soucis ; mais quand quelqu’un était dans la même pièce qu’elle, l’exercice était plus laborieux et l’apprenante répondait par des phrases très courtes.
Des personnes s’engagent en alpha pour des raisons liées à la qualification et à l’emploi mais la réalité est bien plus complexe : la conquête d’une plus grande autonomie, la volonté d’assumer pleinement son rôle de parent, le lien social, trouver sa place au sein de sa famille et/ou de la société… sont toutes des raisons qui poussent les apprenants à venir en formation.
Les actions d’alphabétisation ne se limitent donc pas à l’acquisition de compétences linguistiques mais s’intègrent dans des objectifs plus larges de lutte contre les inégalités sociales, de cohésion sociale, de droit à l’éducation et à la formation, de défense des droits fondamentaux, d’émancipation sociale, etc.
Le droit à l’alphabétisation est un droit fondamental. C’est aussi un moteur clé de la croissance économique et du changement social. C’est la base de l’autonomisation des femmes et d’une société plus égalitaire. L’accès à une formation d’alphabétisation de qualité est donc un enjeu de société prioritaire et encore plus aujourd’hui où nous assistons à une digitalisation des pouvoirs locaux et des services de base (prise de rendez-vous chez le médecin, guichets SNCB, agences bancaires…).
Des initiatives soutenues par le Gouvernement wallon existent mais sont insuffisantes. Lire et Écrire en Wallonie souhaite aller plus loin : la création d’un observatoire wallon pour enfin connaître la situation exacte de l’analphabétisme en Wallonie ainsi qu’un plan de lutte contre l’analphabétisme, qui prend en compte toute la complexité des parcours et donc la transversalité de la formation, seraient une avancée importante.

Analphabétisme : un véritable enjeu de société actuel
Un aperçu de ce que nous apprend le livre Alphabétisation d’adultes. Se former, se transformer
L’analphabétisme est un phénomène bien présent en Belgique, 1 personne sur 10 y est confrontée. Malheureusement c’est un sujet encore peu connu, mal identifié et souvent tabou, tant pour les personnes elles-mêmes que pour les proches ou les entreprises.
Pour Lire et Écrire, apprendre à connaître ses apprenants est essentiel pour les accompagner au mieux. Chaque année, Lire et Écrire en Wallonie édite un baromètre : en 2020, 1 734 apprenants sont venus en formation pour un total de 320 306 heures de formations données.
Cependant, les chiffres ne sont qu’une facette, apprendre ce qui les motive à franchir le pas est tout aussi important. Après plusieurs années d’étude, Lire et Écrire, accompagnée d’un chercheur universitaire, vient d’éditer à L’Harmattan son livre Alphabétisation d’adultes. Se former, se transformer.
Pour les personnes qui sont confrontées à des difficultés en lecture et écriture, le quotidien devient souvent une épreuve : tout simplement pour lire la prescription du médecin, pour faire ses courses et taper le code de sa carte bancaire, pour remplir les formulaires en ligne ou encore pour lire une histoire à leurs enfants le soir. C’est alors le monde, le recours à leurs droits fondamentaux et la vie sociale qui échappent à ces personnes.
Celle-là on ne lui parle pas, elle sait pas lire et écrire, c’est une bonne à rien. Ça, on me l’a déjà claqué dans la tête. Quand tu ne sais pas lire et écrire, on te regarde. Ce sont des discriminations de tous les jours, en tout genre. Notre société fonctionne comme si tout le monde savait lire et écrire.
— Amélie, apprenante à Lire et Écrire.
L’analphabétisme n’est pas une fatalité, il est possible d’apprendre quel que soit son âge
L’analphabétisme n’est pas une fatalité. Il est possible d’en sortir pour toute personne, quel que soit son âge. En 2020, en Wallonie, ce sont 1 734 personnes qui ont osé franchir le pas d’entrer en formation à Lire et Écrire. Autant de personnes qui ont décidé de changer de vie, de franchir les obstacles qui les empêchent d’être autonomes dans leur vie de tous les jours comme dans leur parcours professionnel. Parmi les apprenants, on retrouve quasiment autant de femmes que d’hommes (56 % de femmes et 44 % d’hommes). Et bien que toutes les tranches d’âge adulte soient présentes, ce sont majoritairement des personnes âgées entre 35 et 44 ans (29 %).
Dans son livre Alphabétisation d’adultes. Se former, se transformer, Lire et Écrire s’est posé la question de la motivation qui pousse les apprenants à franchir le pas d’entrer en formation. Une des raisons les plus évidentes est celle de trouver / garder un emploi (selon le baromètre, parmi les apprenants en 2020, 29 % sont sans revenu, 26 % sont chômeurs et 28 % sont bénéficiaires du CPAS). Cependant, des entretiens effectués dans le cadre du livre, on remarque d’emblée que ce n’est pas la seule et qu’elles sont complexes, multiples et étroitement imbriqués.
On retrouve parmi les autres raisons : la conquête d’une plus grande autonomie tant dans sa vie professionnelle que personnelle, la volonté de sortir du statut d’assisté et d’à son tour pouvoir aider les autres, la volonté d’assumer pleinement son rôle de parents, la volonté de trouver sa place dans la société ou encore la volonté de sortir de l’isolement…
La lutte contre l’illettrisme, un enjeu politique, social et économique majeur
En 2020, les régionales de Lire et Écrire ont réalisé 320 306 heures de formations. Mais venir en formation à Lire et Écrire, ce n’est pas seulement acquérir les compétences de base. Les apprenants font, à petite échelle, dans un espace « protégé » et psychologiquement sécurisant, l’expérience — pour beaucoup nouvelle — du lien social : par exemple, les progrès dans les apprentissages augmentent l’autonomie dans la vie quotidienne, qui modifie à son tour notamment les rôles au sein la cellule familiale, permet de reconfigurer les liens sociaux et de consolider la confiance en soi.
Avant j’avais honte. J’étais obligé de donner mes factures à mon assistante sociale pour qu’elle m’aide à les payer. Maintenant je sais les traiter tout seul. Je me sens bien, je n’ai plus peur, je me sens libre
— Pierre, apprenant à Lire et Écrire.
Au départ, j’étais vexée et furieuse. À cinquante et des ans, on me renvoyait à l’école comme une gamine. Au début, je râlais mais après, je me suis dit que j’avais bien fait d’accepter parce que ça m’a fait du bien. Avant j’étais fort renfermée. Lire et Écrire a fait que je me suis ouverte aux autres, au monde comme on dit
— Françoise, apprenante à Lire et Écrire.
On remarque que les apprenants sont souvent exclus des formations professionnalisantes, notamment par la présence de tests d’entrée dont le niveau requis n’arrête pas d’augmenter et qui sont parfois complètement déconnectés du métier. Résultat : au lieu de soutenir les personnes analphabètes à se lancer sur le marché de l’emploi et s’insérer dans la société, on les renvoie vers une formation pour apprendre à lire et à écrire avant de pouvoir prétendre à autre chose. Une solution existe pourtant, la possibilité de créer des formations concomitantes, d’apprendre à lire et à écrire en même temps qu’apprendre un métier. Il ne s’agit pas de faire de l’apprentissage “adéquationiste”, de n’apprendre que les termes liés au métier, mais de rencontrer les deux attentes des apprenants : apprendre à lire et à écrire et acquérir des compétences professionnelles pour trouver ou garder un emploi. Par exemple : apprendre les quantités et la lecture sur base d’une recette pour ceux qui suivent les formations de bouche par exemple. Mais pour ça, elles doivent recevoir une reconnaissance structurelle et financière de la part des autorités publiques.
, explique Joël Gillaux, directeur de Lire et Écrire en Wallonie.
Les impacts de la crise covid
Cette année covid et les mesures sanitaires ont poussé certains apprenants à arrêter leur formation. Lors du premier déconfinement, la grande absente est la femme. En effet, parmi les personnes dans une démarche d’insertion socioprofessionnelle qui ont arrêté leur formation à cause du 1er confinement, 62 % sont des femmes. Dans certaines régions, le taux est même plus élevé. C’est le cas pour le Brabant wallon (65 %), le Luxembourg (71 %) ou encore Liège Huy Waremme (69 %). Plusieurs hypothèses peuvent être avancées : la place des femmes, la gestion des enfants et la maison, la peur d’apprendre dans le même espace et devant les autres membres de la famille, le non-accès aux outils numériques…
Par rapport au numérique, on sait que ce mouvement est une réalité qui va perdurer et qui s’est fortement accéléré pendant l’année 2020. Notre rôle sera d’être attentif et porteur de la parole des apprenants face à ces nouvelles difficultés. Ce phénomène ne doit pas avoir comme impact d’exclure encore un peu plus le public en difficulté de lecture et d’écriture. Proposer des balises sera une des missions de Lire et Écrire
— Joël Gillaux, Lire et Écrire en Wallonie.
Saviez-vous qu’on peut être analphabète et travailler ? Ce sont les alpha-travailleurs
Analphabétisme et emploi ne sont pas forcément des mots que l’on met d’instinct ensemble, et pourtant. En France, l’ANLCI informe que 51% des personnes en situation d’illettrisme sont à l’emploi. En Belgique, nous ne disposons malheureusement pas de chiffres globaux. Néanmoins, en 2020, 7% des apprenants des régionales Lire et Écrire en Wallonie étaient des travailleurs. Parmi eux, 41% ont un contrat CDI. Quels sont les enjeux de l’alphabétisation pour ce public particulier ?
Dans le monde du travail, et même de manière générale, alphabétisation ne s’arrête pas simplement à savoir « lire, écrire et calculer », c’est tellement plus que cela. En effet, ce terme englobe d’autres compétences essentielles dans le cadre d’un emploi : l’environnement numérique, s’organiser, résoudre un problème, prendre des décisions, respecter un budget, communiquer aisément, trouver et utiliser des informations, rédiger des rapports, être polyvalent, … Il ne s’agit donc pas de compétences techniques requises à proprement parler pour un travail spécifique mais plutôt des capacités qui s’appliquent à tous les emplois.
Augmenter ses chances d’obtenir ou garder un emploi
En plus des compétences de base déjà caduques, les exigences du monde du travail actuel mettent les travailleurs analphabètes dans un rôle d’équilibriste où le vide n’est pas loin. En effet, dans un environnement fortement impacté par les transformations numériques et par les exigences croissantes de performance et de qualité, les travailleurs supportent une pression qui souvent rend leur travail plus pénible. Les travailleurs « peu qualifiés », infra-scolarisés, analphabètes, sont souvent mis en difficulté. Ils sont les plus exposés aux restructurations lors de changements organisationnels de leur entreprise, d’introduction de nouvelles procédures de travail, de modernisation d’outils…
Pourtant, travailler sur l’alphabétisation en milieu professionnel est un élément clé pour qu’une ville, une région, un pays et sa population puissent soutenir leur potentiel économique, industriel et social dans un monde en constante mutation. Encore plus aujourd’hui avec la crise sanitaire que l’on connait. C’est une problématique sur laquelle Lire et Écrire en Wallonie s’attelle depuis de nombreuses années mais qui s’avère un projet complexe et beaucoup reste à faire.
En effet, les problèmes que posent l’analphabétisme / illettrisme dans les activités professionnelles recouvrent une réalité bien difficile à cerner. Elle est souvent niée par les employeurs et par les salariés concernés eux-mêmes. On se rend d’ailleurs compte que les salariés désignés comme les moins qualifiés sont ceux qui bénéficient le moins d’actions de formation professionnelle. Et malgré le fait que ces difficultés fragilisent leur emploi et limitent les possibilités d’accès aux formations et aux qualifications ouvrant de nouvelles perspectives, ils sont assez peu demandeurs d’une formation professionnelle. Les raisons : la crainte de la stigmatisation et la peur de perdre leur emploi si leur analphabétisme vient à se savoir. Souvent, la décision d’entrer en formation auprès de Lire et Écrire vient d’un facteur déclencheur. Par exemple : devoir écrire à l’employeur pour prendre un congé parental, un changement de direction qui pose un ultimatum au travailleur pour apprendre les compétences de base, etc.

Il faut que je me bouge pour pouvoir me débrouiller
, apprenant Lire et Écrire Namur
Pour répondre à ces défis, trois dispositifs ont été mis en place par les Régionales wallonnes :
- Une formation en dehors du temps de travail, soit le soir soit le samedi matin. Cette possibilité a l’avantage de garder une certaine confidentialité vis-à-vis de l’employeur.
- La possibilité d’intégrer des formations en journée mais qui n’est pas orientée spécifiquement pour les travailleurs.
- La possibilité de mettre en place un groupe de formation via le monde de l’entreprise, dans lequel se retrouvent des collègues de travail. Ce groupe est caractérisé par le fait que la formation se déroule (idéalement) pendant le temps de travail, avec maintien du salaire et est destiné à des travailleurs uniquement. Qu’ils soient de la même entreprise ou du même secteur. Dans ce cadre, des négociations sont en cours avec les cellules de reconversion wallonnes et les régionales wallonnes de Lire et Écrire.
Avec la crise sanitaire que l’on connait, les faillites et donc les pertes d’emplois pendent au nez de beaucoup. Les entreprises ont besoin de s’appuyer sur tout le potentiel de leur capital humain pour se relancer. Le besoin d’investir dans la formation professionnelle pour conforter les compétences de base qui permettent d’être autonome n’a jamais été aussi important. La mobilisation doit se poursuivre et s’amplifier. Car investir dans la formation des compétences de base pour ses travailleurs, c’est améliorer les performances de l’entreprise, améliorer le bien-être au travail et surtout redonner à tous le pouvoir de choisir son avenir professionnel
, Pablo Cué – directeur adjoint de Lire et Écrire en Wallonie
Décloisonner les parcours et réduire le temps de l’insertion socioprofessionnelle
Dans un article de la Libre Belgique du 31 mai 2021, cinq députés CDH et Défi souhaitent revoir le fonctionnement de la formation en alternance pour plus d’excellence. Ce qui vise plus particulièrement l’enseignement. Et si on allait plus loin ? Et si on profitait de cette proposition de réforme pour se pencher sur l’accès à ces formations qualifiantes ? En effet, pour certains, elles sont inaccessibles et ce n’est pas forcément une question de compétences techniques.
Le slogan est le même partout que ce soit l’Administrateur délégué de l’UWE, le Gouvernement wallon ou encore les cinq députés CDH et DéFI : « Faisons de l’alternance une filière d’excellence ». Intention louable mais pour atteindre cet objectif, encore faut-il permettre d’y avoir accès. Pour Lire et Écrire en Wallonie, la proposition de formations mixtes devrait prendre en compte la notion de concomitance. C’est-à-dire donner à des adultes en difficulté de lecture et d’écriture la possibilité d’apprendre un métier tout en apprenant les compétences de base en lecture, écriture et calcul.
Sur le terrain on constate, en effet, que cet accès est hors de portée pour une grande partie d’entre eux. Non pas forcément à cause des compétences techniques non acquises mais parce qu’ils sont recalés avant même d’avoir pu montrer et valoriser leur savoir-faire. La raison : la présence de tests d’entrée qui nécessitent des compétences en lecture et en écriture et dont le niveau requis n’arrête pas d’augmenter et qui sont parfois complètement déconnectés du métier.
Résultat : au lieu de soutenir les personnes analphabètes à se lancer sur le marché de l’emploi et s’insérer dans la société, on les renvoie vers une formation pour apprendre à lire et à écrire avant de pouvoir prétendre à autre chose. Une formation qui peut parfois durer… quatre ans. Il y a de quoi se décourager avant même d’avoir pu apprendre un métier…
C’est là que la notion de concomitance prend tout son sens. En effet, la possibilité de se former à un métier, tout en poursuivant l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul permettrait aux apprenants de se voir « avancer professionnellement », de se sentir valorisés dans les compétences qu’ils détiennent et s’insérer dans une dynamique d’intégration sociale et professionnelle, non négligeable pour la confiance en soi.
À cet égard, les formations concomitantes se présentent donc d’une part, comme une solution pragmatique en vue de réduire la longueur des parcours d’insertion de ces derniers. Et d’autre part, comme une façon de créer des ponts entre différents organismes d’insertion socioprofessionnelle, afin de permettre aux apprenants de se déplacer plus aisément au sein d’une « tuyauterie » d’offres formatives.
Néanmoins, la mise en place de ces formations concomitantes nécessite des prises de position de la part du politique, afin de leur permettre de stabiliser et de pallier diverses difficultés rencontrées sur terrain. Ces propositions se développent sur trois axes :
- Financier : lorsqu’une même heure de formation ne peut être valorisée simultanément par deux centres d’insertion socioprofessionnelle, la mise en partenariat s’avère peu bénéfique pour celui qui ne peut pas comptabiliser ses heures dans le cadre de l’agrément CISP. Il semble dès lors indispensable de prévoir un financement pour un encadrement renforcé. De plus, la couverture financière des formations concomitantes ne doit pas se résumer à la simple mise en place technique et organisationnelle de deux formations qui se juxtaposent. Elle doit prendre en compte l’ensemble de ce parcours d’insertion professionnelle dans toutes ses dimensions. En ce sens, l’aspect financier va de pair avec une reconnaissance structurelle à part entière des dispositifs de formations concomitantes tout en laissant toute la latitude nécessaire aux acteurs pour trouver la meilleure collaboration pour répondre aux besoins qui sont les leurs et ceux de leurs apprenants.
- Administratif : Derrière ce terme se cache moins des freins administratifs qu’une réelle multiplication des exigences administratives, en fonction des partenaires impliqués dans le projet. En effet, si chaque acteur doit remplir ses propres démarches administratives, la lourdeur de ces démarches risque de prendre trop d’énergie par rapport au bénéfice que les partenaires peuvent en tirer pour les apprenants. Pour éviter toute entrave aux actions directement menées, une simplification administrative, allant de pair avec la reconnaissance officielle visée, parait dès lors souhaitable. Les professionnels de terrain gagneraient ainsi en autonomie, afin de réserver leurs ressources pour le développement et le suivi des actions à proprement parler.
- Pédagogique : pour les professionnels de l’insertion et les acteurs de l’alpha qui sont amenés à faire coïncider l’apprentissage des savoirs de base à la formation métier, il est nécessaire de s’accorder sur un mode de fonctionnement commun et de comprendre l’univers de l’autre. Plusieurs formateurs en alpha témoignent de la difficulté d’appréhender un vocabulaire technique lié à un métier, tout autant que les professionnels de l’insertion se sentent parfois démunis face à un public en difficulté de lecture et d’écriture. Il semble donc indispensable de prévoir un temps hors des formations (en amont ainsi que tout au long) afin de leur permettre de travailler sur une démarche pédagogique commune, de s’entendre sur des grilles de références partagées, alliant pratique professionnelle et apprentissage des savoirs de base.
Et si les intentions sont là, comme l’a notifié la Ministre Morréale en commission de l’Emploi, de l’Action Sociale et de la Santé du 16/3/21, il est néanmoins temps d’aller un pas plus loin. Cette volonté de réformer la formation en alternance peut être un point de départ pour lancer la réflexion sur la réduction du parcours d’insertion socio-professionnelle pour atteindre ces formations qualifiantes. Soit par la prise en compte et la formalisation officielle des formations concomitantes.
Colloque « Alphabétisation d’adultes. Se former, se transformer »
Inscriptions closes. Le 14 octobre 2021, à Gembloux
Dans l’objectif d’échanger tous ensemble sur les conclusions de la recherche-action menée durant plusieurs années sur la motivation des apprenants et de réfléchir aux changements à opérer dans nos pratiques, Lire et Écrire en Wallonie vous invite à un colloque organisé le 14 octobre 2021.
Nous vivons dans une société où l’écrit occupe une place centrale dans la plupart des dimensions de nos vies. Aujourd’hui, le fait d’éprouver des difficultés à lire ou à écrire ou, plus largement, à comprendre et à s’exprimer en français est généralement facteur d’exclusion et source de nombreuses complications dans la vie quotidienne, privée, sociale ou professionnelle.
Pourtant, force est de constater que ces situations ne débouchent pas automatiquement vers des demandes d’alphabétisation. En tant que professionnels, nous constatons combien la démarche d’entrée dans un dispositif de formation peut parfois se révéler complexe à entreprendre pour une personne en situation d’illettrisme / analphabétisme fragilisée par son parcours et un contexte socioéconomique précaire. Ce qui balaye l’idée qu’il suffit de détecter une personne pour qu’elle entre en formation.
C’est sur base de ce constat qu’un groupe de travail de Lire et Écrire, en collaboration avec un universitaire, Étienne Bourgeois, s’est intéressé aux raisons qui poussent les apprenants à entrer en formation. Sa particularité est d’avoir donné largement la parole aux apprenants eux-mêmes ainsi qu’aux formateurs/trices.
De ce travail est né la volonté d’en faire un livre. Cependant, ce dernier – Alphabétisation d’adultes. Se former, se transformer – ne s’arrête pas seulement aux conclusions de cette recherche-action. Sa caractéristique principale est de croiser l’alpha avec d’autres réalités de terrain vécues par des acteurs extérieurs : ce qui la distingue de l’école, d’aborder concrètement ses modes d’action (approche participative, atelier d’écriture, …), de se pencher sur la question de l’insertion dans l’emploi des personnes étrangères, sur la notion de projet, sur les enjeux de reconnaissance et les questions identitaires, sur l’approche par les capabilités et encore sur l’origine même de l’écriture.
Plusieurs grandes questions ont donc servi de guide dans l’élaboration de ce livre :
- Qu’est-ce qui amène des adultes en situation d’illettrisme/analphabétisme à entrer et à s’engager en formation ?
- Comment et pourquoi tenir compte de ces situations dans nos pratiques ?
- Comment différents acteurs extérieur abordent l’alpha à partir de leurs propres terrains, principalement issus du monde de l’insertion socioprofessionnelle et de la recherche universitaire ?
Dans l’objectif d’échanger tous ensemble sur les conclusions de cette recherche et de réfléchir aux changements à opérer dans nos pratiques pour une meilleure prise en compte des apprenants, Lire et Écrire en Wallonie vous invite à un colloque organisé le 14 octobre 2021.
Le programme :
La matinée :
- 09h00 : accueil
- 09h30 : mot d’introduction
- 10h00 : Présentation de la recherche-action (Sabine Denghien, Benoit Lemaire et Étienne Bourgeois)
- 11h00 : Questions - réponses
- 11h15 : pause
- 11h30 : Mise en perspectives des grands enjeux pour la prise en considération du public alpha (Étienne Bourgeois)
- 12h00 : pause
L’après-midi :
- 13h 00 : Choix entre 3 workshops en présence d’experts ayant participé à la rédaction du livre :
- Le lien entre le monde associatif et le monde universitaire
En présence de Sabine Denghien (Lire et Écrire Wallonie picarde) et Etienne Bourgeois (professeur honoraire de l’université de Genève et professeur émérite de l’Université de Louvain) - La relation entre le monde de l’alpha et le monde de l’école
En présence de Justine Duchesne (Lire et Écrire en Wallonie) et Jacques Cornet (Changements pour l’Égalité, mouvement sociopédagogique belge) - Les enjeux qui sous-tendent la justice sociale et les attentes de reconnaissance
En présence de Rita Stilmant (Lire et Écrire Luxembourg) et Abraham Franssens (professeur ordinaire à l’Université Saint-Louis – Bruxelles.)
- 14h30 : pause
- 15h00 : Conclusions par Anne Vicher (Référente à l’Université Paris V et membre du conseil scientifique de l’ANLCI). Suite à un empêchement de dernière minute, la conclusion sera réalisée par Monsieur Thomas Dumet (sociologue, maître de conférences en Sciences de l’éducation à l’université Lille 1 (Institut Cueep), et membre de l’équipe Trigone du Centre interuniversitaire de recherche en éducation de Lille (Cirel)).
- 15h30 : Intervention par la Ministre Morréale
Infos pratiques
- Où : Hôtel Les 3 Clés - chaussée de Namur 17 – 5030 Gembloux
- Prix : L’événement est gratuit mais l’inscription obligatoire via le formulaire ci-dessous.
- Inscription : Les places étant limitées, les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 4 octobre 2021.
Des informations plus précises vous seront communiquées prochainement.
Les inscriptions sont clôturées !!!
Mais vous pouvez nous envoyer un e-mail pour vous placer dans la liste d’attente…
Emploi : inégaux face à la crise
Avec la crise sanitaire que l’on connait, les faillites et donc les pertes d’emplois pendent au nez de beaucoup. Le journal l’Écho titre d’ailleurs, ce 14/7/21, « Plus de 4.000 travailleurs sous le coup d’une procédure Renault ».
Et même si dans l’ensemble, les pertes d’emploi sont relativement limitées d’après le Conseil Supérieur de l’Emploi (CSE), on se rend compte que tous ne sont pas égaux face à la crise. Malheureusement, certains paient le prix fort. Est-ce une fatalité inéluctable ? Bien sûr que non. Lire et Écrire en Wallonie propose plusieurs pistes de travail.
L’état des lieux du marché du travail du CSE parut début juillet met en évidence plusieurs constats et risques alarmants pour certaines catégories de la population :
- Ce sont surtout des profils avec des situations financières compliquées qui sont touchés par le chômage temporaire, parfois de longue durée. Des personnes ayant des revenus plus faibles et des niveaux d’épargne ne permettant pas de faire face à une perte de revenus importante, encore moins sur de longues durées. Ce qui peut mettre en danger le ménage.
- Ce sont également des profils qui sont surreprésentés dans les contrats de travail temporaires. Des contrats qui ne donnent pas toujours droit à une intervention de la sécurité sociale lorsqu’il y est mis fin.
- Malgré les aides possibles, certaines personnes n’ont eu d’autre choix que de se tourner vers l’ultime filet de sécurité sociale, soit le CPAS. L’aide alimentaire, l’aide financière ou la médiation de dettes, a aussi affiché une progression particulièrement forte. La demande de ce types d’assistance sociale s’est inscrite en nette augmentation au second semestre, ce qui peut indiquer que la persistance de la crise du COVID-19 commence à peser sur les (maigres) réserves financières de certaines personnes.
- En plus du fait d’être parmi ceux qui ont payé le plus fort le prix de la crise, le risque est encore accru pour les personnes les plus faiblement qualifiées. Et ce, en raison de leur large proportion parmi les chômeurs temporaires et leur risque d’entrer dans le système de chômage classique avec la fin des mesures de soutien liées à la crise du Covid-19.
Parmi ces personnes, on retrouve des travailleurs-apprenants de Lire et Écrire. Les Régionales wallonnes sont d’ailleurs unanimes, les apprenants sont marqués par la crise sanitaire.
Une bonne partie des alpha-travailleurs sont dans les secteurs d’activités qui sont restés actifs durant tout le confinement. Malheureusement, la crise sanitaire qu’on a connu a accentué les inégalités sociales et économiques préexistantes. En effet, leurs tâches sont en majorité du travail manuel. Les travailleurs ont été dans l’impossibilité de les réaliser en télétravail.
De plus, ce sont déjà de base de métiers compliqués : métiers précaires, flexibles, de pures exécution dit « peu qualifiés », … Les mesures mises en place pour lutter contre le Covid-19 n’ont fait que renforcer la difficulté liée à leurs conditions de travail : augmentation de la flexibilité du droit du travail, non-respect de la distance physique minimale, mise en chômage temporaire notamment pour éviter les frais du congé maladie, absence de matériel de protection, etc. Et le fait d’avoir des difficultés de lecture et d’écriture amène une complication supplémentaire : il est plus difficile de garder des traces écrites de l’abus des conditions de travail pour aller voir son syndicat.
Dans certaines Régionales, un apprenant sur quatre a dû faire appel aux colis alimentaires pour s’en sortir.
Est-ce une fatalité ? Bien sûr que non. A l’aube de la relance et de l’objectif de 80% de taux d’emploi, les entreprises ont besoin de s’appuyer sur tout le potentiel du capital humain disponible pour se relancer. Et cela passe par la prise en compte de ces profils plus éloignés du marché de l’emploi. Lire et Écrire en Wallonie propose plusieurs mesures positives et est prête à participer à leur mise en œuvre au côté du Gouvernement et des partenaires :
- Les formations concomitantes : Un objectif annoncé dans le plan belge de relance et de résilience est de ‘favoriser l’intégration sociale et l’insertion sur le marché de l’emploi des publics dit vulnérables’. Pour Lire et Écrire en Wallonie, cela passe par les formations concomitantes. Soit une solution pragmatique en vue de réduire la longueur des parcours d’insertion des personnes en difficulté de lecture et d’écriture tout en créant des ponts entre les différents organismes d’insertion socioprofessionnelle pour plus d’efficacité et de cohérence dans les parcours d’apprentissage. Il s’agit de lier l’apprentissage des savoirs de base avec l’apprentissage d’un métier (par exemple : apprendre à maçonner et parallèlement à calculer les m² à réaliser). Le cadre législatif et le soutien du politique doivent se pencher sur cette possibilité qui permettrait de réduire le parcours d’insertion professionnelle.
- La reconnaissance des formations alpha dispensées dans le cadre du contrat de travail : On s’accorde tous à dire que la formation en entreprise est bénéfique tant pour celle-ci que pour les travailleurs. Pour Lire et Écrire en Wallonie, il est urgent d’impulser, en concertation avec les organisations syndicales, les organisations patronales et les fonds sectoriels, une politique de développement des formations d’alphabétisation dispensées dans le cadre du contrat de travail. Et ce, sans perte de salaire, ni surcroit de travail. Ses formations doivent être intégrées et reconnues par les fonds de formation en tant que formation professionnelle.
- L’accès au congé éducation payé pour tous : Parmi les freins à l’emploi durable pour des publics spécifiques, on retrouve le manque de formation continuée. Dans son rapport de février 2021, le CSE mettait en avant le fait que « ce sont celles et ceux qui ont le plus besoin de formations qui en bénéficient le moins ». Actuellement le système des congé éducations payés n’est pas accessible à tous. Le Gouvernement doit soutenir ce système sans discrimination, quel que soit le type de contrat de travail, de sa durée, …
- La création d’un fond interprofessionnel dédicacé à l’acquisition des savoirs de base : l’analphabétisme peut toucher tous les secteurs, du personnel de nettoyage en passant par la maçonnerie ou encore le transport via la logistique par exemple. Lire et Écrire en Wallonie propose dès lors d’examiner la possibilité de créer un fonds interprofessionnel dédicacé à l’acquisition des savoirs de base alimenté par une participation des fonds sectoriels.
Pour renforcer l’inclusion durable sur le marché du travail des publics plus éloignés et fragilisés, il est nécessaire d’œuvrer tous ensemble. Les investissement doivent se tourner vers deux grands enjeux : d’une part le développement de modules d’accompagnement adaptés aux besoins spécifiques et individuels des personnes, et d’autre part, l’acquisition de compétences nouvelles et la valorisation de celles déjà acquises. Encore une fois, Lire et Écrire en Wallonie est ouverte à la discussion et prête à travailler au côté du Gouvernement et des partenaires pour une meilleure prise en compte des travailleurs précarisés.
L’alphabétisation et l’emploi, une relation complexe
Audition de Lire et Écrire en Wallonie au Parlement wallon
Dans le cadre du projet de décret relatif à l’accompagnement orienté coaching et solutions des chercheurs d’emploi, Lire et Écrire en Wallonie a été invitée à donner son avis le 21/09/21 en commission de l’Emploi, de l’Action sociale et de la Santé au Parlement de Wallonie. Si les principes qui ont servi de socle à la création de celui-ci sont effectivement respectées, nous pouvons être favorables à ce dernier.
Néanmoins, pour que cette réforme prenne en compte les personnes qui éprouvent des difficultés en lecture et écriture, il nous semble important de réorienter certains éléments.
Les grands thèmes :
- Le numérique
- La prise en compte des aspirations du demandeur d’emploi
- La formation des agents Forem et l’évaluation de l’accompagnement / coaching
- Les relations entre le Forem et les partenaires
-
- Enregistrement par le Parlement de Wallonie.
(Source, à partir de 15 min 55.)
Le texte intégral de l’intervention :

- Intervention au Parlement de Wallonie
Non, le numérique n’a pas tous les droits !
Dans une carte blanche publiée dans Le Soir le 13/12/21, un collectif de signataires [1] souligne que le numérique divise la société et appelle à un changement de logiciel.
L’ère du numérique dans laquelle nous sommes entrés de plain-pied depuis quelques années apparaît à maints égards comme une avancée positive. Qui peut en effet contester les progrès considérables que la technologie permet aujourd’hui dans bien des domaines ? Mais une médaille, même teintée d’or, possède deux faces. Et le revers de la médaille dont nous parlons est aussi malheureusement à plusieurs égards un facteur d’accroissement des inégalités, déjà bien présentes. Ce que l’on désigne communément par fracture numérique du 1er degré (inégalités d’accès), du 2e degré (inégalités de compétences et d’usages) et du 3e degré (utilisation des services essentiels) est une réalité malheureusement bien identifiée. Une réalité que personne ne conteste mais qui pénalise pourtant une grande partie de la population, toutes générations confondues, et plus particulièrement les publics déjà fragilisés sur le plan économique, social et culturel. Comment accepter que la technologie, du fait de sa complexité, accapare de nombreux droits, y compris celui de priver certaines personnes d’accéder à des services indispensables, voire de les contraindre à devoir renoncer à leurs propres droits ? Comment ne pas s’indigner de la fracture sociale et numérique toujours plus grande qui s’installe dans notre pays.
De manière générale, on observe une diminution importante de l’accessibilité aux services publics et assimilés. Force est de constater une tendance à la suppression des « guichets physiques » et des espaces de contacts, ce qui impacte également les relations entre opérateurs de formation et d’insertion. La dématérialisation des droits et de l’accès à certains services est d’autant plus inquiétante que le numérique impacte toute une série de pans de la vie en société : insertion socioprofessionnelle, emploi, santé, éducation, citoyenneté, etc. Cela se répercute sur une multitude de situations : s’inscrire comme demandeur d’emploi, postuler en ligne, demander une information auprès de sa mutuelle ou de son syndicat, prendre un rendez-vous médical, remplir un formulaire pour l’administration ou pour la banque, consulter des horaires, etc. De plus, on observe que le prix d’un billet de train coûte moins cher s’il est acheté en ligne, ce qui renforce l’idée d’une priorité à peine déguisée accordée aux services en ligne.
Un autre facteur d’inégalités concerne le vécu des personnes en difficulté de lecture et d’écriture ou encore les personnes malvoyantes. On sait que les applications Web sont peu accessibles à ces publics et que les sites sont très souvent conçus en dehors des usagers eux-mêmes. Internet passe essentiellement par le monde de l’écrit et cette spécificité rend son accès problématique pour toutes ces personnes. Que dire alors du sort réservé aux utilisateurs peu réguliers et aux non-utilisateurs, obligés malgré eux de recourir parfois à Internet, notamment du sort des personnes plus âgées ou tout simplement des personnes ne disposant pas d’ordinateurs ?
Nous sommes aussi tout particulièrement inquiets de la situation qui se dégrade dans le champ du travail social de première ligne en général et de la santé où, dans un contexte de crise sanitaire, désarroi et hausse de la pauvreté pour de centaine de milliers de personnes coïncident avec saturation des services. La réalité du terrain dans le secteur de l’insertion socioprofessionnelle interpelle également.
En effet, les dispositifs de formation et d’insertion sont aujourd’hui tributaires des moyens matériels à disposition mais aussi des compétences détenues par les formateurs et par l’ensemble du personnel d’accompagnement. Or, les technologies numériques évoluent sans cesse. De plus, on constate que les travailleurs sociaux sont débordés par des demandes croissantes d’accompagnement visant à effectuer diverses démarches en ligne. Il devient donc urgent d’accompagner le personnel qui s’essouffle peu à peu de devoir s’éloigner de sa mission première.
Enfin, la transition numérique, bien aidée par la crise sanitaire, donne la prime à l’accompagnement à distance, ce qui tend à déshumaniser les processus et comporte aussi le risque de décrochage des personnes. Au vu de la spécificité de nos publics dans le secteur de l’insertion, le mode d’accompagnement doit rester prioritairement en présentiel. Le « distanciel » n’est d’ailleurs pas uniquement problématique au sein des dispositifs d’insertion. Il l’est également dans l’enseignement. Là, et la crise sanitaire a eu à cet égard un effet amplificateur, l’enseignement à distance a fait ressortir les difficultés rencontrées par beaucoup de familles, à la fois sur le plan de l’accès aux équipements, notamment pour des raisons financières, mais aussi sur le plan de la capacité à suivre les cours.
Aujourd’hui, nous tirons la sonnette d’alarme et revendiquons la garantie pour chacun-e d’un accès aux droits fondamentaux et aux services publics et assimilés. Concrètement, nous demandons :
- le retour des guichets physiques au sein des services publics et assimilés ;
- la gratuité du wifi et un meilleur accès aux équipements pour la population ;
- le développement des espaces publics numériques, et à travers plus de financement de notre secteur – notamment – des programmes de formation à destination des professionnels de l’insertion socioprofessionnelle, du secteur social et de la santé à l’inclusion numérique et aux différents outils de e-gouvernement ;
- des plateformes numériques adaptées et pensées pour et par les minorités ;
- des formations gratuites ainsi que des accès privilégiés aux services en général (personnes de référence, numéro de téléphone/adresses mail spécifiques ou plateforme numérique spécifique) pour les travailleurs sociaux.
Entre constats et indignation, notre analyse est sans appel : le numérique divise la société ! Ce diagnostic alarmant appelle un changement urgent de logiciel, tourné davantage vers l’humain et attentif aux besoins et attentes des populations, notamment celles déjà fragilisées. Nous plaidons pour une société plus solidaire, où chacun a le choix, réfléchi et sans contrainte, du numérique, où chacun y a certes aussi droit mais surtout où chacun a le droit d’accéder à ses propres droits, ce qui est, ne l’oublions pas, la caractéristique principale d’une société démocratique. Répétons-le, non, le numérique n’a pas tous les droits…
[1] Anne-Hélène Lulling (secrétaire générale de l’Interfédération des CISP), Dimitri Léonard (chargé d’analyses et études à l’Interfédération des CISP), Eric Albertuccio (directeur de la coordination des Actions Intégrées de Développement – AID), Frédéric Andrien (président de l’Association Libre d’Entreprises d’Apprentissage Professionnel – ALEAP), Yannick de Briey (responsable du secteur Insertion socio-professionnelle et Économie sociale à l’UNESSA), Joël Gillaux (directeur de Lire et Écrire Wallonie), Jean-Luc Vrancken (directeur de la Concertation des Ateliers d’Insertion Professionnelle et Sociale – CAIPS), Christophe Cocu (directeur général de la Ligue des familles), Thierry Dock (président de l’InterMire), Céline Nieuwenhuys (secrétaire générale de la Fédération des Services Sociaux – FdSS), Mourad Ouahmed (cordinateur de la Fédération des Régies des Quartiers de Wallonie), Jean-Francois Herz et Quentin Mortier (co-directeurs de SAW-B).
Les besoins des personnes moins importants que les progrès technologiques ?
Nos revendications par rapport à l’introduction du numérique dans la réforme de l’accompagnement du FOREM
Depuis le 1er janvier 2022, le nouvel accompagnement orienté « coaching et solutions » du FOREM est en vigueur. Malgré une concertation avec les partenaires de l’insertion socioprofessionnelle, certaines craintes capitales du terrain n’ont pas été entendues. La crise sanitaire que nous vivons a mis en lumière les chocs et les bouleversements que ce distanciel imposé a eu dans nos relations aux autres et au monde. Les ravages du tout numérique ont amené notre société au bord d’une crise psychologique et sociétale profonde touchant en premier lieu les personnes les plus éloignées de ces nouvelles technologies. Il faut nous retrouver, retisser des liens, écouter l’autre et cela ne peut se faire sans avoir l’autre en face de soi. L’autonomie des travailleuses et des travailleurs se gagne dans les relations émancipatrices qui se tissent dans le partage des savoirs. C’est cette autonomie qui garantit l’autonomie numérique. Elle en est sa condition essentielle.
Dès le lancement de la réforme, une grande concertation a été lancée par le cabinet Morreale auprès des partenaires sociaux. Lire et Écrire en Wallonie a d’une part contribué à l’amélioration du texte et d’autre part pointé les faiblesses du décret pour les personnes en difficulté avec la lecture et l’écriture lors d’une audition au Parlement wallon le 21/09/21. Malheureusement, malgré la reprise de certaines craintes dans la rédaction des amendements, force est de constater qu’aucune n’a été retenue. Le décret a été voté tel quel.
Les intentions de la réforme se veulent positives et visent l’amélioration de l’accompagnement des demandeurs d’emploi. Les questions sont moins sur le décret, qui a été voté, et ses intentions que sur son application. Et face à ça, qu’est-ce qu’un accompagnement de qualité pour tous en 2022 ? Le recours au tout numérique comme le prône la réforme ? Bien sûr que non !
Risques et revendications
Le choix prioritaire du numérique : un risque d’augmentation du non-recours aux droits
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À partir de maintenant, toute communication avec le Forem se fait prioritairement par voie numérique. Face à cette réalité, deux options : soit les personnes sont numériquement autonomes, soit ce n’est pas le cas et le demandeur d’emploi risque de se voir imposer la maitrise des outils numériques comme première priorité dans son plan d’action. Cette condition implicite de formation risque de conditionner son accès au suivi individuel, sans prendre en considération la personne, ses besoins et les aspects plus primordiaux qui entrent en ligne de compte dans son parcours vers l’emploi.
Le Forem laisse la porte ouverte au présentiel… sur demande explicite de la part du demandeur d’emploi. Le demandeur d’emploi en difficulté avec la lecture et l’écriture va-t-il oser demander explicitement un accompagnement en présentiel ?
Face à cela, nous rappelons nos revendications :
- Le présentiel doit être la porte d’entrée pour tous et le passage vers le numérique sur demande explicite du demandeur d’emploi.
- Chaque personne doit avoir le droit de prétendre librement à un accompagnement en présentiel et sans peur d’une sanction.
- L’envoi des courriers officiels doit se faire par voie postale doublé d’un e-mail.
- Les communications officielles doivent préciser la possibilité d’avoir recours à un accompagnement en présentiel et ce tout au long du parcours d’insertion. Le droit à la rétractation et à la possibilité de changer de type d’accompagnement doit être précisé.
La logique d’évaluation avant l’écoute active : la disparition de la dimension « socio » de l’accompagnement
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À peine inscrit, le demandeur d’emploi est soumis à plusieurs évaluations destinées à objectiver son autonomie numérique, ses compétences, son positionnement métier et son degré de proximité du marché du travail. L’application concrète de l’objectivation est passée sous silence dans le décret.
- La première étape ne doit pas être l’évaluation mais bien la prise en considération de la personne, de ses besoins et d’autres aspects prioritaires liés à la santé, aux conditions de vie, etc. qui pourraient “passer à la trappe” faute d’une rencontre préalable avec la personne.
Le recours à l’Intelligence Artificielle (IA) : la porte ouverte à une déresponsabilisation du conseiller-référent
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Enjeu majeur dans le décret, le recours à l’IA est vu par le Forem comme un levier permettant de faire rencontrer l’offre et la demande : l’IA doit être utilisée comme un outil de soutien à la décision et pas l’inverse. Le plus grand danger face à ça, c’est que le conseiller s’efface au profit de la machine.
Par ailleurs, le peu de renfort en personnel prévu dans le décret amène une crainte supplémentaire.
- Le conseiller-référent doit garder la responsabilité des choix posés en prenant bien en compte les aspirations du demandeur d’emploi. L’IA ne doit être qu’un outil de soutien à la décision et rien d’autre.
- Garantir un climat de confiance et de respect mutuel entre le Forem et les partenaires de l’insertion en tenant compte de l’autonomie des opérateurs et des contraintes qui sont les leurs.
Le dossier unique : le refus du droit d’accès au demandeur d’emploi
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Au-delà du fait que l’insertion socioprofessionnelle n’est pas une affaire de « cases », une attention particulière doit être mise sur les modalités de transmission des informations choisies par le Forem. En tant qu’organisme d’insertion socioprofessionnelle, nous ne sommes pas au-dessus des lois RGPD. Nous ne pouvons pas tout communiquer sans l’accord des personnes que nous accompagnons. Nous ne souhaitons pas nous mettre en porte-à-faux par rapport à notre public et risquer de nuire à la relation de confiance qui est indispensable dans l’accompagnement que nous menons.
- Informer le demandeur d’emploi de la présence de ce dossier unique et de ses enjeux.
- Donner un droit d’accès permanent au demandeur d’emploi à son dossier unique.
- Garantir que les données fournies par les partenaires ne seront jamais utilisées à des fins négatives pour le demandeur d’emploi tant dans l’évaluation de son parcours que dans le contrôle de sa disponibilité.
Le tout numérique : une gifle pour les valeurs de l’accompagnement socioprofessionnel
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Pour les partenaires, cette modification amène la perte complète de la dimension « socio » de l’accompagnement socioprofessionnel : ils se retrouvent en difficulté autour de leurs méthodes et valeurs. Un accompagnement de qualité se fait avec une écoute active, un sens de la relation humaine, de l’empathie, du respect du temps, de la communication non verbale etc.
De plus, la mise de côté des Instances Bassins au profit d’une nouvelle instance sous-régionale pose question. Il ne faudrait pas, qu’à terme, cette position puisse aboutir à une dégradation importante des relations entre le Forem et les partenaires.
- Renforcer le rôle des Instances Bassins plutôt que de rajouter une énième couche de lasagne institutionnelle.
Plan fédéral de simplification administrative : un pas de plus vers la disparition de la dimension humaine des services publics ?
Depuis plusieurs mois déjà, des voix s’élèvent contre la numérisation à outrance des services essentiels. Les conséquences sont lourdes et connues : une charge professionnelle supplémentaire pour les travailleurs sociaux, une exclusion accrue des personnes en difficulté avec le numérique et une difficulté voire une impossibilité d’accès à leurs droits fondamentaux pour certaines personnes. Pourtant, ces constats n’empêchent pas le Secrétaire d’État, Mathieu Michel, d’afficher clairement sa volonté politique du « digital by default » dans son nouveau plan fédéral de simplification administrative (PFSA). Encore une fois, Lire et Écrire en Wallonie tire la sonnette d’alarme : non, le numérique n’a pas tous les droits et ne convient pas à tout le monde !
Le Cabinet du Secrétaire d’État pour la digitalisation, en charge de la Simplification administrative et de la Protection de la Vie Privée est en train de réfléchir à un plan d’action fédéral pour la simplification administrative (PFSA). Son objectif : réduire de 30% la charge administrative d’ici 2024. Sous couvert de l’argument que ce sera plus facile pour tout le monde (citoyen, entreprise et service public), le Secrétaire d’État en profite pour déployer des principes directeurs qui interpellent et inquiètent par rapport au public de Lire et Écrire.
Dès le départ la note est très claire : nous devenons une société numérique. Le ton est donné. Quand on va plus dans le détail, on s’aperçoit que :
- la priorité est donnée au développement numérique de chaque nouveau service et l’adaptation des services existants ;
- toutes les organisations fédérales sont impliquées dans le développement et la mise en œuvre de ce plan. Cela veut dire que l’ensemble des Ministres et leurs administrations seront amenés à appliquer le numérique par défaut.
- sous couvert du principe « no wrong door » [1] et du renforcement de la loi « Only Once », le numérique prend ses marques :
- mutualisation des données des citoyens et entreprises par l’ensemble des administrations : « Tout le monde utilise les mêmes données et peut signaler lorsqu’elles sont incomplètes, incorrectes ou plus correctes ».
- renforcement de l’utilisation des formulaires électroniques en leur donnant une valeur égale à celle des formulaires papiers.
- adaptation de la loi e-box : remplacement systématique du papier et renforcement des échanges avec le citoyen via l’e-box, notamment dans le cadre des communications entre l’Onem et le citoyen.
Tous ces éléments posent question et exigent des garanties pour la bonne prise en compte des personnes qui ne sont pas à l’aise avec le numérique :
- À aucun moment, le PFSA ne parle d’alternatives au numérique. Il parle de « tenir compte de la poursuite de l’inclusion numérique » mais sans donner d’explication ni d’actions concrètes. Comment le Secrétaire d’État garantit-il concrètement l’accès à leurs droits aux personnes qui n’utilisent pas le numérique ?
- Dans le cadre des données personnelles, existera-t-il une charte éthique pour l’utilisation des données ? Comment garantir la protection des données quand « tout le monde » y a accès ? Qui est ce « tout le monde » ? Le citoyen sera-t-il prévenu de qui utilise ses données et pourquoi ? Comment sera-t-il prévenu ? Aura-t-il le droit de refuser cet accès unique ?
- Internet passe essentiellement par le monde de l’écrit, si l’ensemble des administrations deviennent numériques, comment prendront-elles en compte les personnes en difficulté avec la lecture et l’écriture ?
Nous savons que la numérisation est en marche et que nous ne reviendrons pas en arrière, mais le constat est sans appel : le numérique par défaut divise la société et fragilise dangereusement certaines personnes. Il est indispensable de garder des alternatives pour celles et ceux qui ne sont pas numériquement autonomes. Si ces alternatives disparaissent, la cohésion sociale et le rôle du service public dans la mise en œuvre des droits seraient alors bafoués. Nous plaidons pour une société plus solidaire, où chacun a le choix, réfléchi et sans contrainte, du numérique ou du contact physique. Pour Lire et Écrire en Wallonie, l’accueil au guichet doit être la porte d’entrée pour tous et le passage vers le numérique sur demande explicite du citoyen. Changeons de paradigme et gardons le « Face to face by default » !
[1] Apporter une réponse claire et efficace quelle que soit la porte d’accès à l’administration qui est utilisée.
Subsides facultatifs : un coup de pouce pour des enjeux structuraux
L’article « le non-marchand écrasé par l’indexation des salaires », publié dans la DH de ce mercredi 16/11/22 a retenu toute notre attention. Un focus mérite un éclairage supplémentaire : la question des subventions facultatives. Contrairement à ce qui est noté dans l’article, toute une série de subsides facultatifs ne sont pas que des coups de pouce ponctuels, certains mériteraient de devenir structurels. Pour Lire et Écrire en Wallonie, la non-indexation d’une partie de nos subsides est une véritable claque.
Lire et Écrire en Wallonie ne peut que se joindre aux constats présentés dans l’article : la non-indexation d’une partie des subsides, les difficultés de recrutement, la difficulté de stabiliser les équipes vu les subventions qui ne permettent que des emplois limités dans le temps avec des conditions pas toujours en lien avec les attentes du marché du travail, un métier de plus en plus difficile, car en confrontation avec des situations de vie de plus en plus dégradées etc.
Un point n’a, néanmoins, pas été suffisamment abordé dans l’article : les subsides facultatifs. Prenons l’exemple de la Convention de Lire et Écrire en Wallonie établie en sa forme actuelle depuis 2017. Cette convention est une reconnaissance de la problématique de l’alphabétisation dans ses multiples facettes en nous permettant :
- d’accompagner des publics (les publics en réaffiliation sociale, les alpha-travailleurs et les personnes étrangères ou d’origine étrangère) qui n’entrent dans aucune case des décrets ;
- d’aider les apprenants à retrouver une place dans notre société ;
- aux travailleurs en difficultés de lecture et d’écriture de garder leur emploi voire d’évoluer dans leur fonction ;
- de déployer des initiatives autour de la formation, de la sensibilisation à la problématique de l’alphabétisme ;
- de mettre en place un accueil et un soutien tout au long de la formation ;
- …
Toutes des actions qui, sans cette convention, ne pourraient voir le jour ou dans une moindre mesure. Ce subside facultatif est donc bien plus qu’un simple coup de pouce ponctuel. Mais si cette dernière permet d’éviter une catastrophe sociale, surtout dans le contexte que l’on connaît aujourd’hui, elle n’est pas structurelle. La conséquence à cela : malgré le fait qu’il est prévu d’indexer la convention, les moyens budgétaires n’étant pas suffisants, aucune indexation n’a été mise en place. Si on se limite à la période 2017-2022, c’est une perte structurelle de 12 %. Ce n’est pas rien.
Nous ne sommes pas des idéalistes déconnectés des réalités. Que du contraire. Nous avons les pieds, le cœur et la tête bien ancrés dans ces réalités de vie qui se dégradent et auxquelles nous sommes confrontés quotidiennement. Les enjeux sont bien présents et urgents.
Nous sommes des travailleurs au cœur de la société qui, chaque jour, produisons de la richesse pour notre société :
- Richesse économique par la mise à l’emploi ou la remise sur la voie d’une insertion professionnelle de publics éloignés ;
- Richesse intellectuelle en permettant à ces publics de faire société, de comprendre dans quel monde ils évoluent ;
- Richesse émotionnelle en plaçant au cœur de notre métier les relations sociales et humaines. Soit un accompagnement social qui se doit de créer progressivement un lien de confiance avec l’apprenant suivi pour l’accompagner au mieux ;
- Richesse sociale en participant à une société plus juste et équitable qui prend en compte l’entièreté de la population.
Derrière cette convention et cette non-indexation, on voit dès lors se dessiner des enjeux plus importants de reconnaissance des actions effectuées et de la pertinence de celles-ci. Pourtant, nous ne sommes pas des râleurs sans proposition de collaboration. Bien au contraire, nous plaçons nos compétences résolument du côté du partage des savoirs, de l’entraide, de la différence, de l’intelligence et de la sensibilité.
Nous sommes une force de travail et une ressource indispensable pour aider les politiques publiques à opérationnaliser leurs stratégies et mener les projets de terrain pour améliorer les conditions de vie des citoyen·ne·s en Wallonie.
À travers cet exemple, on voit bien que ces financements ne sont pas tous des coups de pouce pour un projet limité dans le temps. Il est temps que ce type de subventions facultatives devienne pérenne et puisse être indexé.
Passage de l’article
(…) "En réalité, seule une partie des subsides ne sera pas indexée en 2022. Les subsides organiques, qui représentent 420 millions d’euros pour 2023, sont indexés de manière décrétale. Les subsides facultatifs, qui sont vus comme des coups de pouce pour des projets plus précis, plus courts dans le temps, ne seront pas indexés en 2022 (…). "
Source : "Le non-marchand écrasé par l’indexation des salaires", La DH, 16/11/22, p.4, Gauvain Dos Santos
Lancement de la campagne Forme-toi à ta sauce !
L’Interfédération des centres d’insertion socioprofessionnelle (CISP) a présenté, le 19 janvier à Namur, les résultats et recommandations d’une enquête inédite sur la baisse du recrutement dans certaines filières de formation. Alors que le secteur formait environ 15 000 personnes chaque année, jusqu’à la crise covid, il peine désormais à recruter des candidats en formation dans plusieurs de ses centres. Bien que moins touchées que d’autres centres, les Régionales wallonnes de Lire et Écrire ne sont pas épargnées pour autant. Les raisons sont multiples. Pour y faire face, le secteur, dont Lire et Écrire, va lancer plusieurs actions.
Une baisse du recrutement CISP
Le constat de l’étude de Dimitri Léonard (Interfédé) est sans appel : 25% de stagiaires en moins depuis deux ans dans les CISP. Un constat interpellant qu’on retrouve aussi chez d’autres opérateurs de formation. Pour mieux comprendre les raisons de cette baisse inédite du recrutement dans certaines filières de formation et tenter d’inverser la tendance, une étude d’envergure a été menée. Celle-ci sera publiée en février mais parmi les pistes d’explication, on retrouve plusieurs points :
- L’enchaînement et la multiplication des crises (financière, sanitaire, de l’énergie, avec même des inondations par endroits…), Découragement, changement d’habitudes, isolement, digitalisation des services… de nombreuses institutions ont été peu disponibles, voire totalement absentes. Comment se projeter à moyen ou long terme face à un environnement aussi incertain ?
Pour aller plus loin, retrouvez les interventions de différents experts lors du colloque organisé par Lire et Écrire Wallonie en octobre 2022. - Un niveau plus culturel, les attentes vis-à-vis du travail évoluent peu à peu et la qualité de vie passerait désormais avant la qualité du travail. D’où l’enjeu de redonner du sens au travail et à la formation. Mais aussi d’informer davantage, pour démystifier certains métiers.
- Au niveau structurel, les freins sont aussi nombreux. Les politiques de l’emploi et de la formation focalisées principalement sur les pénuries de main-d’œuvre dans certains secteurs d’activités seraient, pour de nombreux professionnels, une fausse bonne idée. Ajoutez à ça un paysage de la formation devenu peu lisible (qui fait quoi ? pour qui ? comment ?) ; une marchandisation du secteur de l’insertion socioprofessionnelle, avec parfois le développement d’un système concurrentiel malsain ; ou encore la précarisation croissante de nos publics, pour lesquels il peut être parfois économiquement plus intéressant de ne pas commencer une formation…
Repérer, mobiliser, créer du lien
Il n’y a pas de recette miracle pour inverser cette tendance
précise l’auteur de l’étude, Dimitri Léonard. Néanmoins, plusieurs pistes d’actions peuvent être envisagées :
- Repérer où est le public.
- La mobilisation. Développer des services complémentaires, repenser son offre de formation, organiser des rencontres entre candidats et anciens stagiaires, élargir les séances d’informations…
- La création du lien. L’enjeu sera par exemple d’accompagner les personnes qui abandonnent la formation puis qui y reviennent, de garder contact avec les anciens stagiaires qui restent – par le bouche à oreille – nos meilleurs ambassadeurs, ou mettre en place des « échanges de bonnes pratiques » avec d’autres centres pour réinventer ses façons de faire…
Trois pistes d’actions partagées par Lire et Écrire en Wallonie. Plus spécifiquement au niveau de l’alphabétisation, un observatoire de l’alphabétisation et du FLE en région wallonne est en développement. Ce dernier est coordonné en partenariat étroit par Lire et Écrire en Wallonie et le DISCRI. Un premier rapport devra être remis au pouvoir subsidiant fin 2023, comprenant à la fois une analyse de l’offre et de la demande de formation en alphabétisation et en FLE, afin d’en déduire les territoires nécessitant les plus forts investissements pour pallier une offre parfois insuffisante ; et une première estimation des besoins non exprimés mais ayant des effets sociaux bien réels, puisque la faible maitrise de ces compétences de base renforce considérablement les risques de non-recours aux droits sociaux et plus largement d’exclusion.
En parallèle à cette étude, le secteur planche depuis plusieurs mois sur les moyens de relancer le recrutement et vient de débuter officiellement sa première campagne de communication sectorielle, spécifiquement destinée aux futurs apprenants.
-
- Forme-toi à ta sauce !
Le but de la campagne est de susciter l’attention pour mieux faire connaitre la formation CISP. On vise en priorité les potentiels candidats en formation mais aussi plus largement, l’ensemble des partenaires et le grand public. Chacun a autour de lui quelqu’un qui cherche un nouveau départ, une personne potentiellement intéressée par nos formations. Tout le monde peut servir de relais… Avec plus de 250 lieux de formations en Wallonie, on quadrille vraiment tout le territoire. Les gens connaissent souvent un centre ou l’autre mais ne se rendent pas compte que nous sommes tous rassemblés sous la même bannière CISP. On va tout faire pour relancer la dynamique…
Benjamin Vokar – Chargé de communication à l’Interfédé des CISP
Un tout nouveau site web – cisp.be – qui recense et géolocalise pour la première fois l’ensemble de nos lieux de formations en Wallonie est en ligne ainsi qu’une importante campagne d’affichage lancée dans près de 800 lieux en Wallonie.
Des adultes en alphabétisation au rendez-vous avec le numérique en formation
À la croisée des apprentissages utilitaires et des bénéfices sociaux
Union européenne : Utilisation du numérique dans les processus d’alphabétisation
Nouvelle programmation des fonds structurels européens : le projet numérique est retenu.
La sélection des projets retenus dans le cadre du 1er appel à projets publics de la programmation de l’Union européenne 2021-2027 est connue.
Parmi les projets lauréats : le projet Utilisation du numérique dans les processus d’alphabétisation de Lire et Écrire en Wallonie, en partenariat avec les régionales du Brabant wallon, de Centre Mons Borinage, et du Luxembourg.
Utilisation du numérique dans les processus d’alphabétisation
Projet
Ce projet met en place des formations qui visent l’acquisition de compétences numériques pour nos publics.
Ce projet portera sur :
- Le développement de formations visant à acquérir des compétences numériques par des pédagogies adaptées à des personnes analphabètes.
- L’élaboration d’un test de positionnement concernant l’utilisation des outils numériques. Cet outil permettra d’individualiser la formation et améliorer encore son efficacité.
Constat de base
Les personnes en difficulté de et d’écriture lecture sont fortement impactées par la dématérialisation et la digitalisation accrue des services essentiels.
Cette réduction voire disparition des canaux de communication traditionnels (guichets en face à face, téléphone, papier…) a comme conséquences le non-accès à toute une série de services et la perte de droits.
Projet soutenu par l’Union européenne
Budget : 638 379,07 €.
Timing : du 1er janvier 2023 au 31 décembre 2025.
Programme : Priorité 4 – mesure 1.
Soutiens :

CISP en action : prolongement de la campagne Forme-toi à ta sauce
L’édition 2023 aura lieu du 10 septembre au 10 octobre 2023.
La première campagne de communication sectorielle « Forme-toi à ta sauce » est désormais terminée. À sa suite, de nouvelles actions de communication sont prévues dans le cadre de l’édition 2023 de « CISP en Action » du 10 septembre au 10 octobre.
Pour rappel, l’Interfédération des CISP a présenté, le 19 janvier 2023, les résultats et recommandations d’une enquête inédite sur la baisse du recrutement dans certaines filières de formation. Afin de répondre à ces enjeux, le secteur s’est mobilisé autour de la première campagne de communication sectorielle, spécifiquement destinée aux futurs apprenants.
CISP en Action 2023 : du 10 septembre au 10 octobre
Cette campagne n’est pas un one shot, mais s’inscrit dans une véritable volonté de susciter l’attention pour mieux faire connaître la formation CISP. Dans ce cadre, une deuxième vague d’actions de communication et de visibilité est prévue dans le cadre de « CISP en Action ». L’édition 2023 aura lieu du 10 septembre au 10 octobre 2023.
Ses objectifs :
- mettre en lumière, au niveau local, les actions, projets et initiatives des CISP.
- donner un maximum de visibilité au secteur (à quelques mois des élections)
- renouer les liens avec les partenaires locaux.
- renforcer le recrutement de stagiaires.
Un genially de présentation de l’action est disponible dans la Ruche des CISP.
La vidéo « Forme-toi à ta sauce » a été vue presque 250.000 fois. Concernant le site Internet https://cisp.be, destiné aux candidats stagiaires pour leur permettre de géolocaliser les formations CISP disponibles, a connu une fréquentation de 30.000 visiteurs (soit environ 700 visites par jour). Bravo à tous pour votre mobilisation.
Bien que la campagne soit terminée, les outils développés pour la campagne eux vont perdurer dans le temps. Le site Internet dédié aux candidats stagiaires sera régulièrement mis à jour, tout comme le genially de présentation de la campagne qui restera disponible ou encore la Ruche des CISP, groupe d’échanges de bonnes pratiques pour soutenir la communication des centres et le recrutement de stagiaires.
Union européenne : la formation en alpha sur tout le territoire wallon
Les projets formation des différentes Régionales wallonnes de Lire et Écrire font partie de la sélection des projets retenus dans le cadre de la programmation de l’Union européenne 2021-2027.
Le projet
Il s’agit de proposer une offre de formation en alphabétisation afin de soutenir l’acquisition et le développement de compétences linguistiques pour un public notamment analphabète, éloigné de l’emploi ainsi que son accompagnement et son suivi vers et dans l’emploi.
L’objectif
L’ambition de ce portefeuille est de permettre aux Wallonnes et aux Wallons en difficulté avec les savoirs fondamentaux d’avoir accès :
- à l’exercice de leurs droits
- à des formations d’alphabétisation
dont ils sont privés de par leur manque de statut, d’information ou encore par leur éloignement par rapport à l’emploi.
Soutiens :

- Cofinancé par l’Union européenne

- Région wallonne
Les différents projets
Lire et Écrire Brabant wallon
Lire et Écrire Centre Mons Borinage
Lire et Écrire Charleroi Sud Hainaut
Lire et Écrire Liège Huy Waremme
Lire et Écrire Luxembourg
Lire et Écrire Namur
Lire et Écrire Verviers
Lire et Écrire Wallonie picarde
Le Gouvernement finance la création de nouveaux espaces publics numériques
L’objectif : favoriser l’inclusion numérique de tous·tes les Wallon·nes
La Wallonie lance un appel à la création de nouveaux Espaces Publics Numériques (EPN) avec, à la clé, un financement de 30.000€ ! L’objectif : favoriser l’inclusion numérique de tou(te)s les Wallon(ne)s. La date limite pour rentrer une demande est fixée au 2 octobre à 12h00.
Un EPN est une structure de proximité équipée de matériel informatique et connecté à Internet. De vocation non lucrative, l’EPN est ouvert à tous les citoyens et offre un accès, une initiation et un accompagnement à l’informatique. Le dispositif des Espaces Publics Numériquess’inscrit ainsi dans une politique à long terme visant à réduire la fracture numérique des citoyens. À ce jour, la Wallonie compte 166 EPN labellisés répartis dans 127 communes.
Un projet du Plan d’Inclusion Numérique de tou(te)s les Wallon(ne)s
Conscient que la transition numérique en cours accroît le risque d’inégalités, le Gouvernement wallon a décidé de porter un ambitieux Plan d’Inclusion Numérique à destination de l’ensemble de la population wallonne. Composé de quatorze actions, il touche à la fois le grand public mais également les professionnels de la médiation numérique.
Dans le cadre de ce Plan d’Inclusion, le Gouvernement wallon a tenu à renforcer le rôle joué par les EPN de deux manières complémentaires :
- en organisant et finançant deux appels à manifestation d’intérêts à l’égard des EPN existants (en 2022 et en 2023) ;
- en participant au financement de nouvelles structures, moyennant le respect de certaines conditions et sur base d’une évaluation par un jury.
En tout, un budget d’1 million d’euros sera à nouveau consacré en 2023 à l’appel à manifestation d’intérêt et la création de nouveaux EPN !
L’objectif est de doper l’accès des citoyens aux équipements numériques, et singulièrement des personnes en situation de plus grande fragilité, tout en renforçant l’encadrement permettant le développement des usages.
Concrètement
Si vous répondez à l’appel à création d’un nouvel EPN et que votre projet est sélectionné, vous pouvez obtenir un subside de 30.000 € pour couvrir :
- l’achat d’équipements numériques destinés au public cible
- l’aménagement de locaux
- la rémunération de l’animateur
Attention, votre demande de création doit être introduite au plus tard le 2 octobre à 12h00.
En ouvrant un EPN labellisé, vous bénéficiez de plusieurs avantages, notamment des formations, l’intégration dans un réseau wallon encadré et animé au quotidien, une visibilité renforcée localement et régionalement, une mutualisation de ressources avec d’autres EPN…
Invitation : colloque L’alphabétisation au cœur des politiques wallonnes
13 octobre 2023 au Centre l’Ilon (Namur)
À la veille des élections 2024, Lire et Écrire en Wallonie vous convie à son colloque L’alphabétisation au cœur des politiques wallonnes. L’objectif : confronter la réalité de terrain avec l’ensemble des partis politiques démocratiques wallons.
Ce colloque aura lieu le 13 octobre 2023 de 9h30 à 16h au Centre l’Ilon à Namur.
Gratuit.
Les inscriptions sont closes !!!
Colloque 2023
L’événement de cette année est divisé en deux parties :
- La matinée : au travers de trois tables de conversation thématiques, les participants et les représentants des partis politiques discuteront en sous-groupes des problématiques rencontrées sur le terrain.
- L’après-midi : un grand débat politique autour du Mémorandum wallon de Lire et Écrire qui se terminera par la prise d’engagement de la part des partis politiques des revendications qu’ils sont prêts à soutenir lors des élections.
Programme
9h00 : Accueil
9h30 : Introduction (les enjeux de l’alphabétisation en Wallonie et les axes de revendication pour les prochaines élections).
9h45 : Intervention de la ministre Morreale
10h15 : Pause
10h30 : Temps d’échanges entre les acteurs de terrain et des représentants des partis politiques :
- Table 1 : Le droit à l’alphabétisation
- Table 2 : L’accès aux droits fondamentaux
- Table 3 : L’accessibilité des formations
12h30 : Temps de midi
14h00 : Débat politique
16h00 : Conclusions
Thématiques des tables de conversation (matinée)
- Table 1 : L’alphabétisation comme priorité transversale du futur gouvernement
Le droit à l’alphabétisation est un enjeu à la fois démocratique (participation citoyenne), culturel (émancipation des personnes et des groupes sociaux), social et économique (insertion socioprofessionnelle ou maintien à l’emploi). On est bien au-delà de la simple acquisition des compétences linguistiques car il participe à la lutte pour la réduction des inégalités. Il s’agit d’une problématique transversale qui doit être prise en considération, à la hauteur de ses enjeux, par le futur Gouvernement wallon. - Table 2 : Garantir l’accès aux droits fondamentaux
Aujourd’hui, accéder aux services fondamentaux est un véritable parcours du combattant pour certains. La communication est souvent pointée du doigt mais sa responsabilité est le fait des deux parties. D’un côté, la personne doit se former pour apprendre à lire et à écrire. De l’autre, les agents des services publics et parapublics doivent se former pour adapter leur communication et les outils utilisés. - Table 3 : L’accessibilité des formations en alphabétisation
Ce n’est pas parce qu’une personne éprouve des difficultés avec la lecture et l’écriture qu’elle n’a pas de compétences valorisables sur le marché de l’emploi. Ces personnes peuvent tout à fait participer à la relance de la Wallonie et avoir un impact bénéfique. Pour cela, l’accès aux formations en alphabétisation en Wallonie doit être garanti tant pour les demandeurs d’emploi que pour les travailleurs.
Personnalités présentes
Lieu
Centre l’Ilon
rue des Tanneries 1
5000 Namur
(À 15 minutes à pied de la gare.)

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Les inscriptions sont closes !!!
Invitation à la matinale Référentiels
19 avril 2024, de 9h à 13h, chez Unessa (Erpent, Namur)
L’Interfédé et les Fédérations vous convient à leur Matinale consacrée aux référentiels le 19 avril 2024.
Contenu de la Matinale
En se plongeant dans le vaste paysage des référentiels, les principaux objectifs seront d’en cerner les contours, de faire connaissance avec le Service Francophone des Métiers et Qualifications (SFMQ) et d’expérimenter concrètement certains référentiels par des ateliers pratiques. Référentiels des compétences de base, techniques et transversales : l’ensemble sera abordé au cours de l’évènement, constituant un véritable tremplin pour la mise en place de formations concomitantes.

Infos pratiques
Journée de travail autour de la grille générique des savoirs de base en situation professionnelle
Le 24 mai 2024, à Erpent
Les fédérations des CISP, en collaboration avec l’Interfédé, vous convient à une journée de travail consacrée à l’utilisation de la grille générique des savoirs de base en situation professionnelle. Cette rencontre aura lieu le 24 mai 2024, de 9h30 à 16h chez UNESSA (Erpent, Namur).
Elle sera organisée autour de 4 axes principaux : la découverte de la grille, des ateliers pratiques, des partages d’expériences et la construction de la séquence pédagogique au départ des référentiels.
Ne manquez pas l’occasion d’articuler concrètement formation professionnelle et formation de base, enjeu crucial pour notre secteur !
Infos pratiques
- Quand : le 24 mai 2024
- Horaire : 9h30 à 16h00
- Où : UNESSA - Chaussée de Marche, 604 - 5101 Erpent
*Nombre d’inscriptions limité* => Pour s’inscrire

La prise en compte du public en difficulté de lecture et d’écriture ou non francophone dans le dispositif de validation des compétences
Invitation à un groupe de travail, le 4 juin 2024, à Namur
L’Interfédé et Lire et Écrire en Wallonie organisent une journée de travail sur la prise en compte du public en difficulté de lecture et d’écriture et/ou non francophone dans le dispositif de validation des compétences. Cette rencontre aura lieu le 04 juin 2024, de 9h30 à 16h, à l’Auberge de Jeunesse de Namur.
Sur base de votre expérience de terrain, l’objectif sera d’identifier les freins rencontrés par ce public lors du dispositif de validation et de formuler des pistes de recommandations concrètes.
Concrètement :
- Quand : le 4 juin 2024 de 9h30 à 16h00
- Où : Auberge de Jeunesse de Namur (avenue Félicien Rops 8 – 5000 Namur)
- Inscription : Inscription obligatoire via le site de l’Interfédé
ATTENTION
Pour permettre un dialogue serein et efficace, le nombre d’inscription est limité.


10 minutes pour parler de l’engagement des apprenant·es
Présentation de l’étude 2023 de LEEW
Sur quelles bases se développe l’engagement en alphabétisation pour des apprenants issus de l’immigration ? Quels facteurs contribuent, de plus, à leur persévérance dans l’apprentissage des savoirs de base ?
Pendant quelques minutes, Sébastien vous présentera les grands éléments de son étude Sur l’engagement et la persévérance d’apprenants issus de l’immigration en alphabétisation.
-
- Sur l’engagement et la persévérance d’apprenants issus de l’immigration en alphabétisation
- Présentation
Colloque : la mobilité, une question sociale ?
Lire et Écrire Wallonie vous invite à son colloque annuel le mardi 8 octobre 2024 à Namur
Les actes du colloque sont disponibles.
Utiliser un réseau de transport en commun, se déplacer dans l’environnement très réglementé de la circulation automobile, se rendre dans des lieux inconnus dont on ne maîtrise pas les codes : autant de situations quotidiennes qui deviennent complexes, voire impossibles quand on a des difficultés avec la lecture et l’écriture.
Comment permettre à ces personnes de gagner en autonomie et garantir un droit à la mobilité pour tous·tes ? Qu’est-ce que la mobilité inclusive ? Quels sont les acteurs de la mobilité en Wallonie et la stratégie régionale de mobilité ? Comment certain·es apprenant·es de Lire et Écrire vivent-ils ou vivent-elles les enjeux de la mobilité au quotidien ? Voici une partie des questions qui seront abordées lors de cette journée.
Afin d’en discuter ensemble et d’explorer ses enjeux, Lire et Écrire en Wallonie vous invite à son colloque annuel le mardi 8 octobre 2024 à Namur.
Le programme
Le programme n’est pas encore complètement arrêté. Il est possible que certains éléments de contenu soient modifiés par les intervenant·es de la journée.
Matinée
- 9h00 : accueil
- 9h30 : introduction : Le lien entre alphabétisation et enjeux de mobilité
- 9h45 : intervention du ministre de la Mobilité
- 10h00 : la mobilité en Wallonie
- 10h45 : l’accès à la mobilité pour tous.tes
- 11h00 : pause
- 11h15 : l’impact de la diversité des modes de transport et de financement
- 12h00 : la mobilité inclusive
Après-midi
- 13h30 - 15h30 : trois tables de conversation pour discuter des enjeux de la mobilité :
- Les enjeux liés à la personne
- Les enjeux liés au territoire
- Les enjeux sociaux et la dépendance à la voiture
- 15h30 - 16h00 : retour des ateliers et conclusions

- Cliquez sur les images pour agrandir le programme.

- Quand : le mardi 8 octobre 2024
- Horaire : 9h30 - 16h00
- Lieu : Centre l’Ilon
rue des Tanneries 1
5000 Namur
(À 15 minutes à pied de la gare.)

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Les intervenant⸱es de la journée
Matinée
- Joël Gillaux, directeur de Lire et Écrire en Wallonie
- Jean-Michel Baijot, inspecteur général expert au SPW Mobilité Infrastructure
- Julien Juprelle, attaché scientifique à l’Iweps
- Alexandre Van Pestel, administrateur d’Espaces Mobilités
- Céline Lambeau, conseillère permanente chez Caips
Après-midi
- Atelier 1 : Laura Fournaux, responsable de projets à Lire et Écrire Wallonie.
- Atelier 2 : Rita Stilmant, directrice de Lire et Écrire Luxembourg, et Alexandre Van Pestel, administrateur d’Espaces Mobilités .
- Atelier 3 : Jean Constant, coordinateur pédagogique à Lire et Écrire Verviers, et plusieurs apprenant⸱e⸱s de la régionale de Verviers.
Inscriptions
Les inscriptions sont clôturées.
Les CISP en péril : le gouvernement wallon doit agir maintenant
Communiqué de presse de l’Interfédération des CISP – 3 février 2025
L’Interfédération des CISP exhorte le gouvernement wallon d’exécuter sans délai le versement des subventions dues aux différents centres d’insertion socioprofessionnelle, les retards de payement importants mettant en danger leur fonctionnement et en péril leur stabilité financière.
Ce qui est en jeu ici c’est le versement de subventions qui ont déjà été validées par le gouvernement wallon et qui devaient impérativement être réglées pour le 15 janvier au plus tard !
interpelle Anne-Hélène Lulling, secrétaire générale de l’Interfédération des CISP.
Le communiqué de presse :

- Les CISP en péril : le gouvernement wallon doit agir maintenant
- Communiqué de presse de l’Interfédération des CISP – 3 février 2025
Utilisation du numérique dans les processus d’alphabétisation
Résultats 2024 – une action cofinancée par l’Union européenne
Pour plus d’informations sur le projet : lire la présentation.
L’insertion socioprofessionnelle : incontournable et pourtant menacée
Le secteur des CISP a mené une triple action ce mercredi 19 mars 2025
Depuis plus de 40 ans, les CISP ont reçu pour mission d’accompagner et de former des publics parmi les plus éloignés de l’emploi. Une expérience qui permet au secteur de les accompagner au mieux dans le respect de chacun. Pourtant, aujourd’hui, le secteur est sous pression et en demande d’une réelle concertation avec le gouvernement wallon. Demande qui, à ce jour, reste sans réponse, malgré de très nombreuses interpellations.
C’est pourquoi Lire et Écrire en Wallonie s’est associée à l’Interfédération des CISP et les autres Fédérations CISP afin de faire entendre la voix du secteur dans le cadre d’une triple action ce mercredi 19 mars 2025.
Une manière de rappeler la particularité des CISP : accompagner les apprenants tant dans leur perspective d’insertion professionnelle que sur le plan psychologique et social. Dimensions incontournables, car aller à l’emploi nécessite un travail sur des besoins et compétences transversaux qui sont pris en compte et renforcés via le secteur. Lire et Écrire en Wallonie encourage donc le gouvernement à prendre en compte les parcours intégrés et les renforcer pour que l’intervention des uns et des autres soit qualitatif, cohérent et respectueux des parcours des personnes.
Après une conférence de presse à l’Interfédé, une action de sensibilisation des élus juste avant la plénière du Parlement wallon a été organisée, avant de mener une campagne de visibilité sur les réseaux sociaux.
Ressources :