Lire et Écrire Bruxelles, en collaboration avec La Maison du Livre, a participé à la 4e édition du Mois du Doc avec la projection du documentaire « Les TIC en alphabétisation » de Lire et Écrire Bruxelles et de Banlieues asbl ainsi que des deux capsules de la campagne de sensibilisation « Delete/Enter » de Lire et Écrire (En savoir plus).
Une rencontre-discussion autour de la « précarité numérique » s’en est suivie avec Périne Brotcorne, chercheuse à l’UCL à propos des inégalités, de l’inclusion et de l’exclusion sociale dans la société numérique, Fabien Masson, responsable de projet TIC à Lire et Écrire Bruxelles et Mathieu Bietlot, directeur de la Maison du Livre.
Retour sur cette discussion à propos des impacts de la crise sanitaire sur le secteur associatif et sur la transition numérique que nous sommes en train de vivre.
Périne Brotcorne a d’abord insisté sur l’accélération de cette « transition numérique » qui a amplifié les effets de la dématérialisation des services essentiels sur l’accès et le recours de chacun a ses droits ; et légitimé le recours au numérique en faisant basculer le « distanciel » dans la norme. Dorénavant, il faut justifier de vouloir accéder aux services hors ligne. L’exigence des conditions pour accéder aux services essentiels a donc fortement augmenté dans un contexte d’inégalités grandissantes.
Fabien Masson a ensuite souligné le rôle ambivalent des associations en alphabétisation et en éducation permanente quant à cette transition numérique. L’accompagnement des personnes en difficulté de lecture et d’écriture dans leurs démarches administratives s’est imposé de fait aux associations depuis le début de la crise sanitaire. Toutefois est-ce bien là leur rôle ? Si oui, avec quels moyens et quelles conditions ? Grâce à une riche discussion avec le public, nous avons finalement questionné le fondement du problème dans le « tout numérique » : quel modèle de société sommes-nous prêts à défendre ?