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L’emploi et la formation

Les domaines de l’emploi et la formation relèvent de la compétence du Ministre régional de l’emploi et de la formation, qui se décline en diverses missions, notamment : le développement des compétences et de la qualification professionnelle ; le financement et l’agrément de divers acteurs associatifs de la politique de l’emploi et la formation tels les Centres d’insertion socio­professionnels (CISP) ; l’accompagnement personnalisé des demandeurs d’emploi.

Insertion socio­professionnelle

Deux décrets régissent les actions menées dans le cadre de l’insertion socio­professionnelle (ISP) :

Le décret CISP, adopté en juillet 2013, organise l’action et le financement des centres d’insertion socio­professionnelle. Ce décret est une refonte de l’ancien décret relatif à l’agrément des EFT (Entreprises de formation par le travail) et OISP (organismes d’insertion socio­professionnelle).

Les huit Régionales wallonnes de Lire et Écrire sont agréées dans le cadre de ce décret depuis 2008. Elles bénéficient d’un financement pour les actions de formation qu’elles mènent auprès d’un public demandeur d’emploi.

Lire et Écrire en Wallonie est par ailleurs l’une des fédérations qui constituent l’Interfédé (structure reconnue dans le cadre du décret), qui représente la majeure partie des CISP en Wallonie auprès des pouvoirs publics. Dans ce cadre, elle porte les revendications du secteur, qui visent à favoriser l’accès à la formation et à l’emploi pour tous.

Il convient de noter que certains opérateurs d’alphabétisation complète leur offre de formation dans le cadre de l’insertion socio­professionnelle via des conventions passées avec le Forem.

Le décret Accompagnement individualisé des demandeurs d’emploi (AI), adopté en 2012, met en œuvre les politiques d’activation en accompagnant les demandeurs d’emploi dans leur parcours d’ISP, notamment par le soutien et le suivi personnalisé de chaque demandeur d’emploi par un conseiller référent du Forem. Ce décret influence l’action d’alphabétisation dans la mesure où il amène en formation un public « activé », pas toujours demandeur de formation.

Lire et Écrire en Wallonie, en phase avec l’ensemble du Mouvement, dénonce régulièrement les dérives liées aux principes de l’État social actif qui sous-tendent aujourd’hui les politiques d’insertion socio­professionnelle. Plus de détails quant à sa position à cet égard sont accessibles dans le cahier de revendications réalisé à l’occasion des élections de mai 2014, ainsi que dans plusieurs analyses publiées en lien avec ces thématiques .

Alphabétisation des travailleurs

En matière d’alphabétisation des travailleurs, le congé-éducation payé (CEP) constitue un droit des travailleurs du secteur privé de suivre des formations reconnues et de s’absenter du travail avec maintien de leur rémunération [1]. Le module de formation de Lire et Écrire, intitulé « Formation de base en français : lecture – écriture – communication – calcul », a été admis en 2003 au titre de formation professionnelle, ouvrant le droit au Congé-éducation payé [2]. La législation relative au Congé-éducation payé relevait, jusqu’en juin 2014, d’une compétence fédérale. Cette matière a été transférée aux Régions depuis le 1er juillet 2014, avec mise en application en 2015.

Une convention pluriannuelle liant Lire et Écrire en Wallonie, la FUNOC et les cabinets des Ministres de l’emploi et de la formation, et de l’action sociale [3] (la convention Région wallonne alpha) permet par ailleurs aux deux opérateurs de mener des actions relatives à l’alphabétisation des travailleurs ; dans le cadre de son objectif 4.

La question de l’illettrisme en entreprise constitue une priorité pour Lire et Écrire, étant donné l’ampleur du phénomène et l’importance pour les travailleurs de pouvoir maintenir leur emploi en se formant aux compétences de base. Toutefois, la proportion de travailleurs en formation reste faible et les collaborations avec les entreprises et les fonds sectoriels sont peu nombreuses. Lire et Écrire en Wallonie multiplie les efforts pour sensibiliser le monde du travail et le monde politique à cette question et encourager l’émergence de dispositifs favorisant l’accès des travailleurs illettrés à la formation. Elle a par ailleurs publié plusieurs analyses en lien avec le sujet, accessibles ici.


[1Le dispositif CEP finance donc les heures passées en formation par le travailleur, mais il ne couvre pas le coût d’organisation de la formation

[2Lire et Écrire en Wallonie coordonne chaque année la rédaction du rapport d’activités lié à l’utilisation du CEP par ses apprenants, qu’elle envoie à la Commission d’agrément. Elle y met en évidence les avantages du dispositif, mais également les freins à son utilisation, et plaide pour une plus grande flexibilité des modalités du dispositif, notamment pour les travailleurs à temps partiel

[3Plus d’information sur cette convention ici.