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Analyses et études 2024

En Fédération Wallonie-Bruxelles, les problématiques de l’analphabétisme et de l’alphabétisation des adultes font très peu partie des champs de recherche du secteur formel. Ces problématiques ont dès lors été mises en avant et sont étudiées et analysées principalement par le secteur associatif, dont Lire et Écrire.

Les analyses, études et outils réalisées par Lire et Écrire ont toutes comme point de départ les problématiques de l’analphabétisme et de l’alphabétisation des adultes et ont toutes comme enjeux de soutenir la réalisation des objectifs de l’association :

  • Attirer l’attention de l’opinion publique et des pouvoirs publics sur la persistance de l’analphabétisme et sur l’urgence d’en combattre les causes et d’y apporter des solutions.
  • Promouvoir le droit effectif à une alphabétisation de qualité pour tout adulte qui le souhaite.
  • Développer l’alphabétisation dans une perspective d’émancipation, de participation des personnes et de changement social vers plus d’égalité.

Si toutes nos analyses, études et outils se situent dans le champ de l’alphabétisation, ce champ est large et de nombreuses thématiques sont abordées.

Ces dernières portent sur :

  • Compréhension et prévention de l’analphabétisme. Cette rubrique a pour objet d’appréhender la réalité de l’analphabétisme : causes, conséquences, réalités des personnes concernées, trajectoires scolaires et sociales… L’enjeu est d’améliorer la connaissance de cette problématique afin d’en améliorer les politiques de prévention et d’améliorer la qualité de la prise en compte des analphabètes.
  • Politiques et alphabétisation. Cette rubrique permet de connaitre, de comprendre, d’analyser et d’évaluer les contextes et l’évolution des politiques en général et leur influence sur les dispositifs et politiques d’alphabétisation, ainsi que sur les personnes illettrées.
  • Politiques d’alphabétisation, dispositifs et modèles d’actions. Cette rubrique porte sur la manière de développer la prise en compte des analphabètes dans la société ainsi que sur les politiques et structures les mieux à même d’accueillir les personnes analphabètes. L’enjeu en est de construire de véritables politiques en matière d’alphabétisation et de prise en compte des personnes analphabètes et d’en mesurer les effets
  • Pédagogies, réflexions et pratiques pour ou en l’alphabétisation. Il s’agit de toutes les analyses, études et outils portant sur les aspects plus réflexifs et pédagogique. Leur enjeu est de soutenir le travail de terrain par le partage de pratiques et de développer l’analyse réflexive sur les pratiques d’une part ; d’outiller le terrain par la production d’« outils » pédagogiques correspondant aux enjeux de l’alpha populaire d’autre part. Ceci afin de développer la qualité de l’alphabétisation et son ancrage dans l’éducation populaire

Notre recherche participative

Et nous alors, on va habiter où ? Dans le canal ?
Coordonné par Jacqueline Michaux, Lire et Écrire Bruxelles

Ce livre présente un travail de recherche-action participative sur la gentrification qui a été mené de janvier 2022 à mars 2024 pendant une formation en alphabétisation populaire à l’ASBL La Rue. Nous espérons qu’il vous permettra de mieux comprendre ce qu’est la gentrification et d’y faire face à Bruxelles et dans toutes les villes où le logement est devenu une simple marchandise destinée à enrichir les plus riches au détriment des classes populaires.

Notre étude

Prendre sa place dans l’aide sociale. Des adultes peu scolarisés aux prises avec le non-recours au CPAS
Sébastien Van Neck, Lire et Écrire en Wallonie

Les recherches portant sur le non-recours aux droits connaissent un certain succès depuis plusieurs années. Ce sont des situations également rencontrées dans le cas des personnes peu ou non scolarisées, et ce de manière particulièrement aigüe. Cette recherche se donne donc pour objectif d’enquêter sur le non-recours à propos d’apprenants à Lire et Écrire aidés par le CPAS. L’augmentation de personnes en formation émargeant au CPAS renforce la pertinence de se pencher sur ce type de questionnement.

Nous verrons ainsi comment se configure la propension au recours et au non-recours des personnes rencontrées en s’intéressant d’abord à leurs parcours socioadministratifs, ensuite aux différentes formes de non-recours existant dans la littérature francophone et nous porterons enfin l’attention à la structuration de la relation de confiance entretenue avec le CPAS pouvant impacter la tendance à son recours.

À travers le prisme des personnes peu scolarisées et de manière non exhaustive, l’étude met donc en évidence ce que prendre sa place dans l’aide sociale veut dire.

Nos outils pédagogiques

Cadre de référence des compétences numériques
Coordonné par Élodie Cailliau et María Echeverría Çañas, Lire et Écrire Communauté française

Face à un monde qui se numérise très rapidement, les apprenantes font face à une exclusion sociale renforcée, qui restreint leurs opportunités éducatives, professionnelles et sociales, ainsi que leur participation démocratique et l’accès à leurs droits.

Consciente de ces défis, Lire et Écrire a élaboré un Cadre de référence des compétences numériques (CRCN) définissant les contenus de base en technologies de l’information et de la communication (TIC) à intégrer dans les programmes de formation en situant clairement la place à leur réserver en alphabétisation populaire : à savoir un outil pour atteindre les objectifs des apprenants, favoriser l’autonomie des personnes et mettre en lumière les impacts liés à leur utilisation (en matière de sécurité, environnement, vie privée, etc.)

Cet outil fait partie d’un ensemble de trois ressources qui sortiront en 2024-2025 et qui ont toutes comme objectif d’accompagner les travailleurses et les bénévoles du secteur de l’alphabétisation dans l’apprentissage des compétences numériques aux apprenantes.

Box numérique pour l’alpha
Collectif, Lire et Écrire Communauté française

La Box numérique pour l’alpha soutient l’apprentissage des compétences numériques de base en alphabétisation.

Elle propose huit démarches pédagogiques appuyant les pratiques des formateurrices. Ces démarches sont accompagnées de 12 fiches-mémo destinées aux apprenantes, afin de leur fournir des repères essentiels.

Ces ressources ont été coconstruites avec des coordinateurrices pédagogiques des régionales de Lire et Écrire et d’autres associations du secteur de l’alphabétisation, des formateurrices, et des groupes d’alphabétisation.

Nos analyses

Compréhension et prévention de l’analphabétisme

Le QI et ses tests de mesure : à l’antipode du toutes capables
Sylvie Anne Goffinet, Lire et Écrire Communauté française

La place prise par la notion de quotient intellectuel (QI) et ses tests témoigne d’un ordre social bâti sur la différenciation et le classement des individus. On ne peut dès lors éviter de les mettre en relation avec le caractère profondément inégalitaire de notre système économique et social.

Il est pourtant possible de réfuter les supposées neutralité et scientificité de ces tests, d’en dénoncer les conséquences pour proposer le Toutes capables comme postulat alternatif, base d’un enseignement inclusif visant la réussite de toutes et de l’alphabétisation populaire. Postulat qui serait moteur d’une société plus juste, démocratique, égalitaire, solidaire et émancipatrice.

Allemagne : l’enquête Level One (LEO) sur les faibles niveaux d’alphabétisation
Aurélie Leroy, Lire et Écrire Communauté française

Afin d’estimer l’analphabétisme et d’en cerner ses caractéristiques, l’Allemagne a créé, en 2010, sa propre enquête : l’enquête LEO.

Menée une deuxième fois en 2018, cette enquête offre une autre perception des adultes peu alphabétisés, loin des clichés habituels…

Trouver sa voie pour ne pas rester à sa place
Sébastien Van Neck, Lire et Écrire Wallonie

Il n’y a pas d’ascenseur social, les transfuges de classe prennent l’escalier de service titrait Libération reprenant les mots de Rose-Marie Lagrave, sociologue et autrice du livre Se ressaisir – Enquête autobiographique d’une transfuge de classe féministe.

L’article que nous proposons met en avant les conditions sociales qui ont rendu possible sa réussite scolaire et professionnelle au regard de sa condition sociale d’origine. Un vécu qui fait un pied-de-nez aux « lois » de la reproduction sociale, mécanisme qui conduit statistiquement les enfants à occuper la même position sociale que leurs parents. L’article se centrera sur la première partie de l’ouvrage – consacrée à la famille, la religion et l’école – et s’appuiera sur quelques concepts charnières (dispositions, supports sociaux, épreuve).

Ainsi, en partant des conditions à la non-reproduction sociale, avec l’appui de plusieurs ressources, un lien pourra être établi avec les parcours de vie d’adultes en situation d’illettrisme.

Politiques et alphabétisation

De quoi la campagne contre l’ordonnance Bruxelles numérique est-elle le révélateur ?
Daniel Flinker, Lire et Écrire Bruxelles

Mobilisations de centaines d’associations et de citoyens, publications de cartes blanches et de lettres ouvertes, envois de courriers et d’e-mails par milliers, distributions de tracts, collages d’affiches, organisations de débats et de manifestations contre le projet d’ordonnance Bruxelles numérique

Pourquoi une telle levée de boucliers contre une évolution technologique présentée comme inéluctable ? Pour quels résultats ? Et que dit cette mobilisation inédite de l’état de la société civile bruxelloise ?

Numérique : osez les critiques !
Daniel Flinker, Lire et Écrire Bruxelles

Les nouvelles technologies sont généralement présentées comme un progrès, une avancée, une évolution inéluctable. Cet article, sans s’opposer au numérique, entend mettre en évidence une série de problèmes que cette technologie provoque.

Il invite ainsi à interroger la place qui lui est octroyée dans la société, un débat avivé par l’ordonnance Bruxelles numérique.

Et en Flandre, qui sont les formateurs ?
Louise Culot, Lire et Écrire Communauté française

En Flandre, la Basiseducatie, la formation aux compétences de base, est depuis 2007 organisée par le ministère de l’Enseignement. Depuis lors, les quelque 1 800 formateurs des treize Centra Basiseducatie couvrant le territoire des provinces flamandes et de Bruxelles sont en principe titulaires d’un diplôme pédagogique.

Des dispositifs de formation de formateurs spécifiques aux adultes peu scolarisés, ancrés dans la pratique et les réalités de terrain, ont existé auparavant mais ne sont plus organisés aujourd’hui.

Évolution de la formation de base en France : pour quelle professionnalisation du métier de formateur ?
Aurélie Leroy, Lire et Écrire Communauté française

En France, les dispositifs de la formation de base, qu’ils soient adressés à des personnes allophones ou francophones, ont évolué vers une logique « managériale » de la formation.

L’évolution du métier de formateur et sa professionnalisation ont été fortement marquées par les transformations progressives à l’œuvre dans le secteur.

En Suisse : l’alpha, un secteur actif, mais peu valorisé
Louise Culot, Lire et Écrire Communauté française

Dans l’espace francophone, la Suisse a historiquement la réputation d’une société moins exposée que ses voisins de l’Union européenne aux phénomènes d’exclusion sociale et d’inégalités scolaires. Toutefois, les résultats de l’enquête Pisa de 2022 ont mis en lumière qu’un adolescent suisse sur quatre avait des difficultés de lecture.

Si l’illettrisme en Suisse revêt un autre visage qu’en Belgique francophone, il y est bien présent, et la lutte contre l’illettrisme doit faire face à des défis spécifiques comme la concurrence entre prestataires marchands et non marchands, ou la difficulté de maintien en formation des apprenants à l’emploi.

Tour d’horizon de quelques aspects de l’illettrisme et de la lutte contre l’illettrisme en Suisse.

Le rachat de la banque bpost par BNP. Un nouveau coup dur pour les clients peu lettrés et peu numérisés ?
Cécilia Locmant, Lire et Écrire Communauté française

Les banques se digitalisent en étant peu soucieuses des besoins des personnes les moins à l’aise avec les outils numériques.

La récente migration des services bancaires de la Poste vers l’une des grandes banques du pays s’annonce comme un nouvel épisode douloureux dans la saga de l’exclusion financière.

La démesure du numérique
Sébastien Van Neck, Lire et Écrire Wallonie

Choisissez votre clé numérique pour vous identifier, Se connecter avec itsme, Vous avez une question sur votre dossier ? Le plus simple et le plus rapide est de vous connecter pour remplir en ligne le formulaire lié à votre question

Les exemples de démarches administratives à réaliser en ligne ne se comptent plus.

Les travailleurs sociaux : les « nouveaux guichets » par défaut
Justine Duchesne, Lire et Écrire Wallonie

Aucune pratique du social n’est indépendante du type de société, ni des rapports sociaux au sein desquels elle se déploie.

Si les travailleurs sociaux incarnent à une certaine époque les bras armés d’un social dit intégrateur, ils agissent, depuis les années quatre-vingt et la montée en puissance des formes de précarité, dans une dynamique nouvelle.

Politiques d’alphabétisation, dispositifs et modèles d’actions

Le « Tous capables » : un projet de société
Interview d’Ariane Estenne. Propos recueillis par Louise Culot et mis en forme par Thandiwe Cattier, Lire et Écrire Communauté française

L’éducation permanente est le fil conducteur des différentes fonctions qu’Ariane Estenne a occupées. Ses dix années passées sur le terrain à Vie féminine, son passage au cabinet d’Alda Greoli – précédente ministre de la Culture – à l’époque de la réforme du décret Éducation permanente et ses mandats actuels au Mouvement ouvrier chrétien (MOC) et au Conseil supérieur de l’Éducation permanente (CSEP) ont façonné sa vision du « Tous capables », qu’elle considère tout autant comme la base de l’action d’éducation permanente que comme son horizon.

Dans ses propos, elle revient sur certains enjeux contemporains du secteur.

Pédagogies, réflexions et pratiques pour ou en alphabétisation

De la reproduction sociale à un moyen de la défier : le Toutes capables
Sylvie-Anne Goffinet, Lire et Écrire Communauté française

L’école telle que nous la connaissons aujourd’hui, « l’école de l’égalité des chances », reproduit et valide les inégalités sociales.

Pourtant, en s’appuyant sur les recherches relatives à la plasticité de notre cerveau et sur une définition large et ouverte de l’intelligence, il existe un autre paradigme : notre intelligence nous permet, à toutes et tous, d’accéder aux savoirs de base et aux savoirs fondamentaux de l’humanité. C’est aussi elle qui nous permet, toutes et tous ensemble, de comprendre, réfléchir et agir le monde.

Tous et toutes capables : un postulat à faire vivre
Maria-Alice Médioni : Centre de langues Lyon 2 ; Secteur langues du Groupe français d’Éducation nouvelle (GFEN)

Le « Tous et toutes capables » est un postulat et est donc, en tant que tel, indémontrable. Comment dès lors fonde-t-il l’action et la rend-il possible ? Comment prend-il son sens lorsqu’il est mis en œuvre ? Comment, lorsqu’on s’emploie à le faire vivre pour les autres, rejaillit-il sur soi-même et contribue-t-il à augmenter le pouvoir d’agir ? Comment permet-il d’articuler émancipation individuelle et émancipation collective ?

Répondre à ces questions nous permettra de conclure sur la responsabilité de l’école et de la formation des adultes.

es quelque part et toutes capables
Thandiwe Cattier, Lire et Écrire Communauté française. Sur base d’entretiens avec Pascale Missenheim et Carolina Rodriguez

Quand l’existence est bouleversée par l’exil, la transmission peut être malmenée. Face à l’impact d’un déracinement parfois brutal, les souvenirs sont quelquefois délaissés.

Depuis 2021, le projet e quelque part, mené par l’ASBL Eyad – La maison de la Turquie, rassemble un petit groupe d’adultes qui, chaque semaine, réalise des activités autour de la migration. Originaires du Népal ou de Namibie, de Turquie ou du Maroc, ces femmes et ces hommes se retrouvent, échangent et se racontent, par la parole mais aussi par l’expression artistique.

Aujourd’hui, forts de talents insoupçonnés, ils sont tous capables de…

Le « Tous capables », c’est toute une histoire !
Michel Neumayer, GFEN Provence et Lien international d’Éducation nouvelle

Le « Tous capables » est un défi ! Il renvoie l’apprenant à son histoire dans le savoir tout en refusant de la considérer de manière fataliste et déterministe : Ce serait son sort à lui, il n’y peut rien, c’est la nature qui l’a voulu, entend-on ici et là. Ce défi implique de l’inventivité pédagogique, pour faire autrement certes, mais aussi la nécessité de « déconstruire » des postures périmées, souvent acquises au cours de formations initiales.

Du côté du formateur, de la formatrice, c’est un pari qu’ils se lancent. Ils tenteront par différents moyens de le relever, ici avec bonheur, là parfois avec un sentiment d’échec. Ils refusent une supposée inégalité des sujets et des expériences. En ont-ils les moyens ? Personne ne le sait encore, mais ils agissent.

Le « Tous capables » fait de la notion de parité dans le savoir une pierre d’angle en humanité.

Coordonner la formation de formateurs en alphabétisation : un métier aux enjeux multiples
Entretien avec Isabelle Chasse, coordinatrice de la mission Formation du secteur, Lire et Écrire Bruxelles. Propos recueillis et mis en forme par Thandiwe Cattier et Louise Culot, Lire et Écrire Communauté française

Isabelle Chasse, coordinatrice de la mission de formation du secteur à Lire et Écrire Bruxelles, réfléchit au quotidien à l’évolution du métier de formateur en alphabétisation, aux compétences et à la formation qu’il requiert.

Former un public déficient visuel en français langue étrangère : un nouveau défi pour les formatrices et formateurs de la Ligue Braille
Entretien avec Christelle Gheys, Rudy Depaepe, et Jean-Charles Delfosse. Propos recueillis et mis en forme par Aurélie Leroy, Lire et Écrire Communauté française

Depuis de nombreuses années, la Ligue Braille s’efforce d’inclure les personnes aveugles et malvoyantes dans la société. Elle met notamment à disposition de son public diverses formations en vue d’acquérir ou de conserver un emploi.

Depuis 2022, une formation en français langue étrangère a vu le jour. L’équipe de formateurs nous raconte comment elle s’est mise en place et ce qu’elle a nécessité en termes de développement de savoirs, savoir-faire et savoir-être.

L’analyse réflexive au cœur d’un projet professionnel. À l’écoute d’une praticienne réflexive
Sylvie-Anne Goffinet, Lire et Écrire Communauté française. Sur base d’une rencontre avec Karyne Wattiaux, Lire et Écrire Bruxelles, et de la lecture d’un de ses récits d’atelier

Pour Karyne Wattiaux, l’analyse réflexive sur les pratiques fait partie intégrante de son travail de conseillère pédagogique en alpha, cela dès l’approche d’une formation ou d’un atelier qu’elle va animer : plan de formation, schéma articulant objectifs, axes de travail et ressources sur lesquels elle a l’intention de s’appuyer…

En cours de formation, l’analyse réflexive lui permet de faire le point, d’éventuellement réajuster le tir et, par après, de rendre compte de son travail et le partager avec d’autres.

La réflexivité : réfléchir aux manières d’améliorer sa pratique ? Pas seulement !
Anna Cattan, doctorante en Sciences de l’éducation, Delphine Leroy, maitresse de conférence au Laboratoire Experice, Université Paris 8 Vincennes — Saint-Denis, également affiliée à l’Institut Convergences Migrations

Cet article entend montrer la façon dont la réflexivité est initiée, vécue, pensée, racontée par trois salariées associées de la société coopérative Langues plurielles, qui offre des cours de français et d’alphabétisation dans un quartier populaire en plein cœur de Paris.

Il met en évidence le lien que fait chacune entre sa posture dans la structure, ses ambitions pour le public formé et sa propre manière de l’éprouver au quotidien.

Une recherche-action sous forme d’analyse réflexive collective pour améliorer l’accès à l’apprentissage du français
Éric Mercier, chercheur-animateur pour le RADyA et le collectif Le français pour toutes, également chercheur associé, équipe 4428 DYNADIV, Université de Tours

Depuis 2021, le collectif Le français pour toutes – qui défend un droit inconditionnel d’accès à la langue française – mène une recherche-action nationale mobilisant des apprenantes adultes auprès de leurs accompagnateurrices, et visant à améliorer ensemble l’accès à l’apprentissage du français, localement et nationalement.

Nous rendrons compte ici de cette démarche d’analyse réflexive et de ses implications, et l’illustrerons par quelques exemples concrets : de quelles façons les apprenants ont-ils été mobilisés et ont-ils joué différents rôles ? Quels changements en ont résulté pour les accompagnateurs et les associations ? Quels sont les enjeux de ces retours pour les associations ?

Questionner les évidences qui peuplent notre quotidien et auxquelles nous ne prenons pas garde
Catherine Duray, chargée d’étude et de formation, Réseau des Créfad (France)

Les associations d’éducation populaire membres du Réseau des Créfad se reconnaissent dans des valeurs communes. Elles visent à cultiver et transmettre l’art de questionner le monde et nos actions dans ce monde. Plus prosaïquement, elles tentent, par la proposition de démarches et méthodes, d’accompagner des personnes et des collectifs dans leur projet d’habiter, de résister, d’agir, de créer…

En tant que formateurrices ou animateurrices associatifves, nous nous questionnons aussi nous-mêmes, nous interrogeons nos méthodes et postures, nos pédagogies et actions dans une perspective de consolider nos autonomies de penser et d’agir, en nous situant dans la complexité du monde. Cet article présente plusieurs exemples d’espaces de travail qui tentent de répondre à cette intention d’interroger nos pratiques.

La certification par le CEB : un outil aux tonalités contrastées
Justine Duchesne, Lire et Écrire Wallonie

Si l’obtention du Certificat d’études de base (CEB) constitue un des possibles moyens de validation de parcours et de compétences pour un public en alphabétisation, peu d’apprenants de Lire et Écrire sont actuellement inscrits dans un processus leur permettant d’atteindre cette étape.

Nous nous sommes donc questionnés sur le pourquoi. Pourquoi y a-t-il si peu de groupes d’alpha au sein de Lire et Écrire, en Wallonie, visant le passage du CEB ? Y a-t-il des freins empêchant les apprenants d’accéder à ce dispositif ? Quels seraient-ils ? Les apprenants en alphabétisation perçoivent-ils un intérêt pour ce passage vers le monde des diplômés ?

La 1re partie de cette analyse s’inspire directement des résultats d’un sondage réalisé auprès d’apprenants en alphabétisation, cherchant à estimer l’intérêt ou le désintérêt émis pour la certification par le CEB. À partir des résultats récoltés, une première esquisse d’explication sera ainsi mise en évidence.

En 2e partie, cette esquisse sera également alimentée et nourrie par des réflexions émanant d’acteurs rencontrés en parallèle de ce sondage : un coordinateur pédagogique, accompagnant des apprenants investis dans le processus du chef d’œuvre, des formatrices suivant un groupe chef d’œuvre au sein de la FUNOC, ainsi que des stagiaires composant ce groupe.

Ancrer les savoirs de base aux savoir-faire « métier » : l’art de l’équilibriste
Justine Duchesne, Lire et Écrire Wallonie

La présente analyse se penche sur le dispositif des formations concomitantes. Elle a pour objectif de montrer que, si l’imbrication des différents contextes formatifs (notamment caractérisée par la connexion entre les savoirs) se révèle pertinente pour atteindre un stade dit « abouti » de concomitance, le processus peut se révéler long et truffé d’« épines ».

La formation concomitante est un partenariat avant tout. Un partenariat mettant en présence différents acteurs. Différents acteurs amenés à coconstruire, tout en avançant. Le « nez dans le guidon », comme on dit. Cette co-construction continuelle engendre de la fragilité et parallèlement, elle permet de se maintenir dans une certaine vigilance. Vigilance agissant comme un garde-fou par rapport aux difficultés rencontrées. Ce sont autant des difficultés que de la vigilance dont nous allons parler aujourd’hui.