Vers la trentaine, de graves problèmes de dos, puis une infection musculaire au bras, l’obligent à chercher un travail physiquement moins lourd. J’ai postulé partout, mais je ne trouvais rien. J’ai été refusé comme agent de sécurité, la ville n’a pas accepté non plus de m’intégrer dans sa société d’horodateurs. On m’a conseillé d’aller travailler dans un atelier protégé mais j’ai refusé. C’est à ce moment qu’on m’a parlé de formation en alpha et que j’ai osé franchir le pas.
Aujourd’hui, après 4 ans de formation, Fabrice a atteint ce qu’il appelle un niveau de français acceptable. Plus important à ses yeux, il a désormais acquis le goût de la lecture et de l’écriture.
Pour lui, tout a changé quand il a participé à un projet audio-visuel mené dans le cadre de sa formation. Je n’ai jamais autant écrit de ma vie. Je m’occupais de dérusher les films qu’on avait tournés la journée et ça me passionnait. Je devais écrire qui parlait, où ça se passait, combien de temps la séquence durait. Puis le jour où le cadreur m’a mis la caméra sur l’épaule et que je me suis retrouvé visant l’œilleton, j’ai eu le coup de foudre pour ce métier. J’ai compris que c’était un moyen de communication formidable pour permettre aux gens comme nous de s’exprimer. Aujourd’hui, à 38 ans, son diplôme de caméraman-monteur en poche, Fabrice se sent fort et beaucoup mieux dans sa peau.