C’est à ce moment que mon mari a commencé à me faire travailler, d’abord au service d’autres employeurs et puis dans sa propre entreprise de nettoyage à sec. Je me levais très tôt, je préparais les filles et les emmenais à l’école. J’ouvrais le magasin à 7h pour le fermer à 19h. Je tenais la caisse et m’occupais de 10 ouvrières. Je savais juste écrire les premières lettres des mots pantalon, chemise, jupe et manteau, et ça me suffisait pour bien faire ce boulot.
Ce que j’ai compris plus tard, c’est que je n’avais jamais été déclarée et que tous les contrats qu’il m’avait fait signer pour la maison, le magasin, la voiture étaient bidons. Quand j’ai quitté mon mari, mes filles et moi n’avions droit à rien.
Après son divorce en 2000, une nouvelle vie a commencé pour Aziza. Elle s’est remariée et vit heureuse avec sa famille. Depuis 4 ans, elle apprend à lire et écrire. Elle a repris confiance en elle. Elle sort, va au musée, découvre les joies d’une vraie vie sociale.
Impliquée dans des actions de sensibilisation et d’interprétariat, elle encourage ses pairs à se lancer dans la découverte de l’écrit, porte d’entrée vers le monde du travail et formidable moyen d’expression de ses propres aspirations.