Ces partenaires ont pour objectif de construire une véritable politique autour du droit à l’alphabétisation. Les diverses actions menées à titre collectif ou spécifique grâce à cette mise en réseau consistent à :
- optimaliser la quantité, la qualité, et la diversité de l’offre de formation ;
- disposer d’une meilleure connaissance du public ;
- veiller à l’élaboration d’outils divers ;
- aboutir à une meilleure prise en compte des personnes en situation d’illettrisme.
Ce projet s’appuyait sur un constat : notre société est, en effet, incapable de garantir la participation de tous et toutes à la vie sociale, culturelle, économique et démocratique. Aujourd’hui, aussi choquant que cela puisse paraître, de nombreux jeunes continuent à sortir de l’école illettrés, les personnes analphabètes ne parviennent pas à exercer leurs droits de citoyen, les adultes peu qualifiés n’ont toujours pas accès à l’emploi et à la formation. La liste des exclusions qui touchent ces publics est longue.
Un second constat vint renforcer cette volonté d’agir : le fait que les organismes ou les associations qui touchent un public faiblement scolarisé n’ont pas nécessairement conscience des difficultés de lecture et d’écriture de ces personnes.
Dès lors, pour toucher les personnes en situation d’illettrisme « là où elles sont », pour développer des moyens de lutte contre l’illettrisme, il est nécessaire que ces organismes ou associations prennent conscience de cette réalité afin qu’ils deviennent « acteurs » de changement. Pour faire bouger les choses, changer les regards, améliorer les pratiques, il y a donc lieu de créer un réseau de partenaires capables de soutenir la personne en situation d’illettrisme. Ce partenariat doit être multidimensionnel, c’est-à-dire fondé sur des partenaires issus de secteurs différents et couvrir l’ensemble du territoire concerné. Le réseau ne doit pas être centré exclusivement sur l’offre de formation mais doit surtout veiller à la prévention et à la détection de l’analphabétisme et au soutien apporté aux opérateurs de première ligne.
Le projet « Dispositifs territoriaux pour le droit à l’alphabétisation et la prise en compte des personnes illettrées » était un programme expérimental financé par le Fonds social européen dans le cadre d’Equal pour la période du premier janvier 2005 à fin 2007. Ce projet faisait partie d’un programme européen, Equal, qui promouvait des pratiques nouvelles de lutte contre les discriminations et les inégalités de toute nature, en relation avec le marché du travail. Ce programme se distinguait des autres programmes structurels classiques du FSE par sa dimension de « laboratoire », ce qu’on appelait aussi « le principe d’innovation » et par l’accent mis sur la coopération active entre États membres, c’est-à-dire le principe de coopération transnationale. Il privilégiait également quatre autres principes-clefs : l’approche partenariale, la diffusion et l’intégration des résultats dans les politiques de l’emploi (action de mainstreaming), la participation active des partenaires, la prise en compte de l’égalité des chances entre hommes et femmes. En Belgique, les autorités francophones et germanophones ont décidé de concentrer les moyens attribués par le FSE autour de cinq thèmes spécifiques : l’employabilité, l’entreprenariat, l’adaptabilité, l’égalité des chances et les demandeurs d’asile
Vous pouvez télécharger le document qui retrace et analyse l’expérience ici.