Régis Dohogne, ancien secrétaire général CSC-Enseignement, Prosper Boulangé son successeur et Michel Vrancken Président CGSP-Enseignement, y affirment notamment que Si le décret fonctionne bien, les priorités de classe pour ne pas dire de caste feront place à un choix fondé sur le jour, l’heure voire la minute d’introduction de la demande. Ce n’est certes pas idéal ; c’est moins grave.
. Et, réagissant à l’actualité - des files de « campeurs » devant certains établissements - constatent : Tout ce qui risque de se passer les jours prochains est révélateur d’un mal plus profond : l’inégalité d’accès au savoir selon les groupes sociaux. Cela nous était révélé depuis longtemps par les statistiques ; c’est aujourd’hui démontré aux yeux de tous par la longueur des files s’étalant devant certaines portes d’établissements. Il est des écoles réservées à des castes qui entendent bien maintenir ce droit, y compris par le mensonge et la manipulation.
Lire et Écrire abonde dans le sens des auteurs de la carte blanche lorsqu’il écrivent que : Bien sûr, le décret « inscriptions » ne va pas tout résoudre, il n’est qu’un pas dans la bonne direction. Il s’insère dans un processus plus vaste de reconstruction de l’institution scolaire mise à mal par la paupérisation des années nonante. Il est une des branches, insuffisante à elle seule, du « Contrat pour l’école ».
En septembre 2005, alors que les dix priorités du Contrat pour l’école, dont celle « Non aux écoles ghettos ! » étaient déjà connues, Catherine Stercq, coprésidente de Lire et Écrire en Communauté française écrivait dans l’éditorial du Journal de l’alpha no148 :
(…) nous nous réjouissons de voir le gouvernement se fixer – dans le cadre du Contrat pour l’École – des objectifs aussi fondamentaux que la lutte contre les inégalités et l’acquisition par tous les élèves (soit 100 % d’entre eux) des savoirs et compétences nécessaires à l’obtention du CEB. Mais au-delà de ces objectifs, le Contrat pour l’École nous semble tout à fait insuffisant pour faire de l’école une ‘école de la réussite pour tous’. Cela nécessite en effet un programme plus ambitieux de lutte contre les inégalités et de renforcement de la qualité des apprentissages. Un programme de lutte contre les inégalités implique pour nous de favoriser la mixité sociale, ce qui nécessite :
- D’instaurer une ’responsabilité collective’ des établissements scolaires, c’est-à dire de passer d’un système régi essentiellement par les lois du marché à un système où des établissements, tous réseaux confondus, sont amenés à développer des actions concertées en référence à des objectifs tels que la réduction des inégalités et des ségrégations.
- D’accentuer la politique des discriminations positives.
- D’organiser un vrai tronc commun jusque 14 ans d’abord, jusque 16 ans ensuite, les objectifs d’orientation précoce étant devenus dans les faits un instrument de sélection et de relégation qui va à l’encontre de l’acquisition par tous des compétences de base.
- D’imposer la gratuité effective de l’enseignement