En 2024, nous avons mené nos combats sur tous les fronts : dans les Centres Alpha, sur les places publiques, dans les centres culturels, face aux guichets fermés et à la numérisation imposée des services d’intérêt général. Nous avons interpellé les pouvoirs publics, porté les voix oubliées, semé des graines de résistance dans les textes, les images, les projets.
Face à la précarisation, à la dématérialisation des services publics et à l’instabilité politique, nous avons choisi de faire front. Par nos actions de terrain, mais aussi en portant la voix des apprenantes dans l’es pace public et devant les décideureuses. Ce rapport témoigne d’une double exigence : agir avec rigueur et parler avec courage. Il rend visibles les efforts quotidiens, souvent méconnus, de celles et ceux qui franchissent nos portes pour apprendre et s’émanciper. Il trace aussi des perspectives claires pour les années à venir, avec une conviction intacte : tant qu’il y aura des inégalités d’accès à l’écrit, à l’éducation, à l’emploi, à la culture ou aux droits, nous serons là.
Car l’analphabétisme n’est pas une fatalité. Il est le résultat de politiques d’exclusion, d’un système qui laisse des milliers de personnes sans accès à leurs droits les plus élémentaires. Face à cela, nous n’aménageons pas les marges : nous les remettons au centre. Nous affirmons que chaque apprenante est porteurse d’un savoir, d’un vécu, d’un droit à la dignité.
Ce rapport est une trace de ce que nous avons construit collectivement, dans les tensions de l’époque. Il dit nos colères, nos espoirs, nos stratégies. Il dit sur tout que nous ne lâcherons rien. Lire, écrire, lutter : nous continuerons.
(…)
