Au fil des pages, c’est un voyage dans la formation qui vous est proposé : des principes de base aux méthodes et outils, des savoirs construits aux effets pour les participant
e s, en passant par l’organisation concrète de la formation. Et ce, non sous forme de « kit pédagogique prêt à l’emploi », mais de présentation d’un processus méthodologique engageant et exigeant pour tou te s, animatrices comme participant e s.En parallèle, c’est aussi un récit qui vous est donné à lire : l’histoire singulière d’un groupe et des personnes qui le constituent.
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Sommaire
- Édito (en ligne)
SylviePinchart , directrice – Lire et Écrire Communauté française - Chapitre 1. Les principes de Regards croisés
Cécile Bulens – Lire et Écrire Communauté française
ChristelleHaïm , ChantalVigne et YvesHuysmans - Chapitre 2. Vivre une formation ensemble en résidentiel
- Pourquoi se former en résidentiel ?
AurélieAudemar et CécileBulens – Lire et Écrire Communauté française - Vivre Regards croisés
IsabelleVast , NathalieBernard , RolandCanivez , FrancisVanderstappen , FabianDelchambre , SébastienLedant , ParfaiteMignozon , CloéHaïm , AurélieAudemar , ChristelleHaïm et CharlotteFaure
- Pourquoi se former en résidentiel ?
- Chapitre 3. Méthode et outils
- Des pratiques d’éducation populaire
AurélieAudemar – Lire et Écrire Communauté française
CharlotteFaure , JulieCarlier , ChristineLouis , ClaireMonville , SébastienLedant , NathalieBernard , IsabelleVast et Jean-PierreCoenen - Vivre la méthodologie de Regards croisés
Retour de YolandeBoulanger , accompagnatrice pédagogique et méthodologique, et NathalieRozza , formatrice en charge de l’accueil – Lire et Écrire Centre-Mons-Borinage
Propos recueillis par Sylvie-AnneGoffinet – Lire et Écrire Communauté française
- Des pratiques d’éducation populaire
- Chapitre 4. Comment ça s’organise
CécileBulens – Lire et Écrire Communauté française - Chapitre 5. Les savoirs
- Nos savoirs mis en Roue
Le collectif des participants - Nos savoirs en récits
SébastienLedant , JosianeGossiaux , AurélieAudemar , PhilippeDraperi , ParfaiteMignozon , FrancisVanderstappen , ClaireMonville , YvesHuysmans , ChristineLouis , CécileBulens , ChantalVigne , FabianDelchambre , NathalieBernard , ChantalLendormy , CharlotteFaure et RolandCanivez - Le droit à l’éducation sous forme de contes
CharlotteFaure , ChristineLouis , ChantalVigne , ParfaiteMignozon , YvesHuysmans , CécileBulens , AurélieAudemar , PhilippeDraperi , RolandCanivez , SébastienLedant , CloéHaïm , FrancisVanderstappen , FabianDelchambre , NathalieBernard et PascaleLassablière
- Nos savoirs mis en Roue
- Chapitre 6. Les effets de Regards croisés
- Oser prendre sa place
PhilippeDraperi , MoniqueOuters et JosianeGossiaux - Regards croisés fait agir
ParfaiteMignozon , FrancisVanderstappen , ChristineLouis et SweekaCheemungtoo - Effets sur les pratiques professionnelles
- Interview de Julie
Carlier , institutrice à l’école fondamentale Émile André (quartier des Marolles, Bruxelles)
Propos recueillis par AurélieAudemar - Interview de Jean-Pierre
Coenen , instituteur et président de la Ligue des Droits de l’Enfant
Propos recueillis par CécileBulens – Lire et Écrire Communauté française - Interview de Yolande
Boulanger , accompagnatrice pédagogique et méthodologique, et NathalieRozza , formatrice en charge de l’accueil – Lire et Écrire Centre-Mons-Borinage
Propos recueillis par Sylvie-AnneGoffinet – Lire et Écrire Communauté française
- Interview de Julie
- Regards croisés transforme
JosianeGossiaux , SébastienLedant , NathalieBernard , PhilippeDraperi , ChantalVigne , IsabelleVast , ChristelleHaïm , AurélieAudemar , MoniqueOuters , CécileBulens , ParfaiteMignozon , SweekaCheemungtoo , ChantalLendormy , CharlotteFaure et YvesHuysmans
- Oser prendre sa place
- Chapitre 7. Lettre aux décideurs
Le collectif des participants
Édito
Par Sylvie Pinchart, directrice de Lire et Écrire Communauté française.
Ce numéro est entièrement consacré au projet Regards croisés qui a la particularité de mobiliser, dans un même dispositif d’apprentissage, des personnes en difficulté avec l’écrit et des professionnels partageant un même intérêt à mieux comprendre certaines problématiques sociales impactant les personnes en situation d’illettrisme. L’expérience qui vous est présentée ici a été conçue et animée durant trois ans par Cécile Bulens et Aurélie Audemar sur le thème de l’école. Le travail de rédaction s’est fait à « plusieurs mains », invitant les participant
e s qui le souhaitaient à s’y impliquer au cours de six jours d’écriture, appuyés par Pascale Lassablière des Ateliers Mots’Art.Pour Lire et Écrire, organiser des projets (de formation, de recherche, d’action…) « en mixité apprenants-professionnels » est une des modalités d’action que nous expérimentons depuis plusieurs années et sur différents terrains [1]. Lutter contre la persistance de l’illettrisme, agir sur ses causes et ses conséquences est un projet porté par de nombreux acteurs, professionnels et non professionnels. Il y a une réelle plus-value à « faire des choses ensemble », en termes de solidarité bien sûr, mais aussi d’énergie, de créativité, de compréhension fine de l’illettrisme, de l’analphabétisme et des processus d’émancipation individuelle et collective.
Ainsi, en 2013, nous avons décidé d’ouvrir largement, à toute personne intéressée, un espace de formation – en résidentiel ! – que nous menions jusque-là à l’interne de Lire et Écrire. La première édition portait sur l’analphabétisme dans le monde. Ensuite se sont succédés les thèmes de l’école, de l’emploi, et à nouveau l’école, dernier en date et objet de ce numéro. Au fil des différentes formations, le dispositif a évolué mais, à chaque fois, nous avons eu assez de « volontaires téméraires et curieux » pour s’embarquer dans le pari qu’il est possible d’apprendre ensemble, que l’on soit professionnel ou non, que l’on ait ou non une expérience vécue de l’analphabétisme
. Les expériences de réussite, d’échec, de relégation scolaire ou d’absence de toute scolarité ne construisent pas les mêmes savoirs sur l’école… et c’est bien là l’intérêt de croiser les regards.
Au fil des pages, c’est un voyage dans la formation qui vous est proposé : des principes de base aux méthodes et outils, des savoirs construits aux effets pour les participant
e s, en passant par l’organisation concrète de la formation. Il ne s’agit cependant pas d’un « kit pédagogique prêt à l’emploi » mais de la description d’un processus méthodologique engageant et exigeant, tant pour les animatrices que pour les participant e s. Entre l’intention de la coconstruction de savoirs dans des rapports égalitaires et la réalité de la formation, de nombreux écueils peuvent se présenter. En effet, savoirs et pouvoirs sont intimement liés. Ces liens sont construits dans une imbrication entre trajectoires individuelles, familiales et sociales marquées par un fonctionnement social inégalitaire. Il convient donc de mettre en place des dispositifs qui permettent d’en prendre conscience, de les comprendre et de les recomposer autrement.En parallèle de la présentation du processus, c’est aussi un récit qui vous est donné à lire : l’histoire singulière d’un groupe et des personnes qui le constituent.
Au-delà de l’espace interne, l’entresoi de la formation, les participantsont accessibles sur notre site. Ce qui a été engrangé pendant la formation, ce que la formation a transformé continue à produire des effets, bien au-delà de ces pages. En cela, la formation est une action sociale et elle est source de changement social.
e s ont voulu agir, créer et communiquer à l’extérieur. Nous avons accompagné cette démarche. Certaines réalisations sont présentées dans ce numéro, d’autres – tracts sonores, cartes postales… –En conclusion de ce Journal de l’alpha est reproduit un courrier écrit par les participant
e s et adressé « aux décideurs » pour que de telles formations puissent continuer à exister. Ce courrier témoigne sans doute de la conscience des participant e s que ce type de formation va, à bien des égards, à contrecourant des modèles dominants de l’action publique. Pas de critères de mesure de résultats, mais la prise en considération des effets tels qu’identifiés par les acteurs concernés ; pas de modélisation du dispositif à priori, mais une intervention pédagogique évolutive, au plus proche de ce qui s’y déroule ; pas d’autres critères d’admission que d’en avoir le désir et la volonté.Nous avons la chance d’avoir en Fédération Wallonie-Bruxelles, au travers du décret Éducation permanente, une politique publique qui fait le pari des intelligences des acteurs de la société à y agir dans une perspective d’égalité et de progrès social, en vue de construire une société plus juste, plus démocratique et plus solidaire qui favorise la rencontre entre les cultures par le développement d’une citoyenneté active et critique et de la démocratie culturelle
[2].