La participation à la réalisation des études de l’ensemble des acteurs de l’alphabétisation et plus particulièrement des apprenants et des formateurs, dont les bénévoles, est également un enjeu important. Elle garantit l’exploitation par ces personnes des résultats des études et concourt au développement d’une certaine formalisation des pratiques et des questionnements nécessaires pour qui veut exercer son esprit critique, innover et mettre en place des stratégies de changements.
Si toutes nos analyses et études se situent dans le champ de l’alphabétisation, ce champ est large et nos analyses et études traitent de nombreuses thématiques. Elles portent sur la compréhension et la prévention de l’analphabétisme, sur les politiques et sur les pratiques d’alphabétisation.
En 2012, nos deux études et 38 analyses sont les suivantes.
Compréhension et prévention de l’analphabétisme
Cette rubrique comprend toutes les études permettant d’appréhender la réalité de l’analphabétisme : causes, conséquences, réalités des personnes concernées, trajectoires scolaires et sociales…
L’enjeu est d’améliorer la connaissance de cette problématique afin d’en améliorer les politiques de prévention d’une part, et d’améliorer la qualité de la prise en compte des analphabètes
- « Les chiffres de l’alpha – Compteur bloqué » – Catherine Stercq – Journal de l’alpha no 185 – Septembre 2012
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En 1980, la Belgique, comme l’ensemble des pays industrialisés, déclare à l’Unesco un taux d’analphabétisme proche de 0 %. Depuis 2000, les statistiques mondiales indiquent qu’en Belgique, 18,4 % des 16-65 ans ont des difficultés à comprendre un texte suivi. Et, depuis 1983, Lire et Écrire avance toujours le même le chiffre de 10 %. Pourquoi ces différences ?
- « Qui sont les personnes en difficulté avec l’écrit en Fédération Wallonie Bruxelles ? Aperçu des statistiques disponibles » – Catherine Mainguet – Journal de l’alpha no 185 – Septembre 2012
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Les acteurs, tant politiques, administratifs qu’intervenants de terrain demandent depuis de nombreuses années à pouvoir disposer d’informations sur la situation des personnes qui rencontrent des difficultés avec l’écrit. Combien de personnes sont concernées ? Quelles sont leurs caractéristiques, leurs parcours ? Comment se répartissent-elles sur les territoires wallon et bruxellois ? Comment ces données évoluent-elles ?
- « Les enquêtes de l’OCDE sur la littératie et les compétences des adultes font-elles avancer la cause de l’alpha ? » – Catherine Bastyns – Journal de l’alpha no 185 – Septembre 2012
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Bigre, quatre sigles et un néologisme pour désigner des études réalisées sous l’égide d’un organisme – l’Organisation de coopération et de développement économiques – qui s’avère être un des fers de lance du libéralisme économique… Qu’on se rassure, cette analyse explicitera les autres acronymes. Et si cette entrée en matière laisse deviner que ces enquêtes n’ont pas grand-chose à voir avec les préoccupations du monde de l’alpha, on s’attachera à montrer en quoi elles lui ont pourtant été utiles.
- « Les résultats de IALS et ALL, un aperçu vu sous l’angle de l’alpha » – Catherine Bastyns – Journal de l’alpha no 185 – Septembre 2012
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Après la réflexion entamée dans l’article précédent – dont la critique du niveau de compétences considéré par l’OCDE comme le minimum requis – voici brièvement présentés les principaux résultats issus des deux premières enquêtes sur la littératie et les compétences des adultes. Ici encore, nous les envisageons sous l’angle de leur intérêt pour les pratiques et les recherches dans le domaine de l’alphabétisation.
- « En France, l’enquête IVQ d’évaluation des compétences fondée sur des supports de la vie quotidienne » – Sylvie-Anne Goffinet – Journal de l’alpha no 185 – Septembre 2012
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Fin 2004, une enquête « Information et vie quotidienne » (IVQ) portant sur la maitrise des compétences à l’oral, en lecture-écriture et en calcul a été réalisée en France métropolitaine auprès d’un échantillon de plus de 10 000 personnes, représentatif de la population âgée de 18 à 65 ans. Cette enquête menée par l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) intégrait notamment des « exercices simples » liés à des situations de la vie quotidienne afin d’évaluer le nombre de personnes en (grande) difficulté avec l’écrit. Une exploitation des résultats par l’ANLCI (Agence nationale de lutte contre l’illettrisme) a par la suite permis de centrer l’analyse sur les personnes scolarisées en France pour évaluer l’ampleur et les caractéristiques de l’illettrisme.
- « L’enquête allemande sur la littératie aux niveaux les plus faibles. L’enquête anglaise Skills for life sur les compétences normalement acquises au cours de la scolarité » – Catherine Bastyns – Journal de l’alpha no 185 – Septembre 2012
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Les enquêtes globales portant sur les compétences des adultes ne permettent pas de préciser les caractéristiques des personnes les moins qualifiées, ni de distinguer au sein de ce groupe quelles compétences, mêmes réduites, sont néanmoins maitrisées. L’Allemagne, comme la France et dans une moindre mesure l’Angleterre, a mis au point une enquête spécifique concernant les adultes aux niveaux les plus faibles. Les principaux résultats de l’étude anglaise sont brièvement présentés. Des trois enquêtes s’attachant spécifiquement à la problématique des adultes les moins qualifiés, c’est celle dont la typologie des niveaux se prête le mieux à la comparaison avec le champ du public relevant de l’alpha tel que nous le définissons en Belgique francophone : les adultes qui n’ont pas le CEB ou les compétences correspondantes.
- « Prendre en compte les personnes en situation d’illettrisme dans un contexte d’évaluation d’une action politique auprès des publics bénéficiaires – Le cas de l’évaluation des plans de cohésion sociale en Région wallonne » – Anne Godenir, Aurélie Storme – Novembre 2012.
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En Wallonie, comme à Bruxelles, l’alphabétisation est au carrefour d’un faisceau de politiques dont les enjeux sont aussi divers que l’insertion socioprofessionnelle, le maintien à l’emploi, l’intégration sociale, mais aussi la cohésion sociale et la lutte contre les formes d’exclusion liées à l’illettrisme, qu’il s’agisse de personnes belges ou étrangères. Ces politiques publiques font de plus en plus fréquemment l’objet d’évaluations, destinées à identifier les résultats des actions menées sur le terrain et éventuellement à réorienter les choix. Ces évaluations, qui peuvent être entreprises à différents niveaux – auprès des opérateurs qui mènent les actions, mais aussi auprès des publics bénéficiaires de l’action – posent deux grandes questions méthodologiques. Elles supposent, d’une part, de considérer les valeurs et objectifs des différentes parties concernées : le pouvoir politique, les professionnels de terrain et les personnes impliquées dans les actions. C’est la condition pour mener un processus d’évaluation qui soit cohérent pour tous les acteurs impliqués. Comment s’assurer que l’on prend bien en compte les valeurs et objectifs des uns et des autres ? Elles supposent, d’autre part, de mettre en œuvre des outils d’évaluation adéquats. La plupart du temps, elles incluent des outils d’enquête tels que des questionnaires et/ou listes d’indicateurs destinés à collecter de l’information pertinente pour alimenter la réflexion aux différents niveaux. Ces outils d’évaluation passent par la langue écrite. Que faire alors lorsque les publics bénéficiaires ne maîtrisent pas suffisamment les compétences de lecture, écriture, langue orale pour les utiliser ? Dans cette étude, nous présentons la réflexion qui a été menée à cet égard par l’association Lire et Écrire, dans le cadre de la mise en œuvre en 2012 de l’évaluation des plans de cohésion sociale wallons (PCS). Les questions suivantes y seront, entre autres, abordées : Comment prendre en compte les valeurs et objectifs de toutes les parties dans le cadre de l’évaluation d’une politique ? Quel type d’enquête privilégier pour faire participer des personnes qui éprouvent des difficultés de communication orale ou écrite ? Quelle utilisation des résultats de tels processus d’évaluation – par les opérateurs qui travaillent ou sont en contact avec les personnes en difficultés de lecture et d’écriture ; et par les pouvoirs publics qui définissent les politiques évaluées ?
- « L’alphabétisation sous la loupe des journalistes » – Cécilia Locmant
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Comme nous l’avons fait en 2009 et 2010, nous allons analyser en 2011 l’ensemble des articles traitant de l’alpha dans la presse belge. Cette année, comme les deux années précédentes, notre recherche aura comme objectifs d’appréhender la manière dont les journalistes traitent de la thématique mais aussi de cerner les images véhiculées par la presse sur les personnes en difficulté de lecture et d’écriture et sur le monde de l’illettrisme en général. Nous établirons certaines comparaisons avec l’analyse antérieure pour cerner les évolutions et dégager certaines tendances.
Politiques d’alphabétisation
Cette rubrique comprend toutes les études et analyses permettant de connaître, de comprendre, d’analyser et d’évaluer les contextes et l’évolution des dispositifs et des politiques d’alphabétisation, ainsi que des études qui, s’appuyant sur celles-ci, portent sur tant sur la manière de développer la prise en compte des analphabètes dans la société que sur les politiques et structures les mieux à même d’accueillir les personnes analphabètes. L’enjeu en est de construire de véritables politiques en matière d’alphabétisation et d’en mesurer les effets.
- « En quoi les représentations de nos partenaires sur l’illettrisme et l’alphabétisation questionnent nos actions de sensibilisation en Région wallonne » Anne Godenir, Dominique Rossi, Hanife Catalkya – Novembre 2012
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Au début de l’année 2010, Lire et Écrire s’est engagée dans un processus d’évaluation portant sur différents champs d’actions (la formation en alphabétisation, la formation des acteurs associatifs, la sensibilisation). Dans le cadre de l’évaluation de la sensibilisation, un groupe de travail réunissant l’ensemble des acteurs en charge de la sensibilisation s’est réuni pour déterminer collectivement les modalités d’évaluation. Une des décisions fut de récolter des éléments d’évaluation des actions de sensibilisation/partenariat auprès des professionnels concernés par la question de l’alphabétisation.
- « Impacts de l’alphabétisation sur la vie des personnes : les variations ne s’expliquent pas par le statut socioprofessionnel » – Anne Godenir – Novembre 2012
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La présente analyse se penche sur le statut socioprofessionnel des apprenants et examine dans quelle mesure celui-ci détermine le type d’impacts mentionnés par les personnes. On verra que contrairement à ce qui a été observé dans l’article précédent (qui distinguait les impacts selon que les personnes avaient fait ou non leur scolarité en Belgique), les impacts de l’alphabétisation sont peu déterminés par le statut socioprofessionnel. Qu’il s’agisse de travailleurs, chômeurs, bénéficiaires d’allocations du CPAS, demandeurs d’asile ou encore de personnes au foyer, les personnes mentionnent des impacts des différents types, dans des proportions relativement similaires.
Les politiques d’alphabétisation pour les primoarrivants
- « Les primoarrivants : qui sont-ils et quelle place ont-ils dans les politiques d’alphabétisation » – Aurélie Storme, Sonja Mottin, Anne Godenir – Novembre 2012.
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Ainsi que formulé dans sa charte, Lire et Écrire a pour but de promouvoir et développer l’alphabétisation dans une perspective d’émancipation des personnes et de changement social vers plus d’égalité. Elle agit au quotidien pour la reconnaissance du droit à l’alphabétisation pour tous, sans distinction d’âge, de race, de sexe, de religion, de culture et d’origine sociale, et quels que soient les motifs d’entrée et d’engagement en formation des personnes. Lire et Écrire compte dès lors parmi les personnes inscrites dans ses modules de formation une grande diversité de profils se distinguant notamment de par l’origine des apprenants : à côté de personnes belges qui se trouvent aujourd’hui en difficultés de lecture et d’écriture, une large part du public de Lire et Écrire est composée de personnes étrangères ou d’origine étrangère qui, pour la plupart, n’ont pas fait leur scolarité en Belgique et qui ne maitrisent pas, ni en français ni dans aucune langue, les compétences équivalentes à celles du Certificat d’étude de base (CEB). Cette dernière précision est importante, puisque Lire et Écrire, en tant qu’opérateur d’alphabétisation, ne met pas en place de formation en français langue étrangère (FLE). Les personnes qui possèdent les compétences de base dans leur langue maternelle mais ne maitrisent pas le français sont réorientées vers des opérateurs de FLE.
Au cours des dernières années, dans l’ensemble de l’Europe, les politiques d’immigration ont fait l’objet de nombreux débats relayés par les médias et les associations d’aide aux migrants. Ces derniers mois, ces débats se sont fait particulièrement intenses en Wallonie, notamment en raison de discussions autour d’un parcours d’intégration pour les primo arrivants, à mettre en place en Région wallonne, comme en Région bruxelloise. Les différentes positions qui sont adoptées par les acteurs politiques en présence par rapport à ce parcours d’intégration, mais également tous les débats qui ont lieu concernant les statuts des migrants dans notre pays, les droits auxquels ils peuvent prétendre et leurs devoirs via les mesures d’intégration peuvent avoir un impact sur les conditions d’accès des personnes étrangères aux formations en alphabétisation. Avec pour conséquence des limitations au niveau des publics pouvant être accueillis par les opérateurs de formation.
Ce sont ces enjeux que nous tentons d’aborder et d’analyser dans cette étude. A cette fin, il est nécessaire de replacer au préalable ces questions dans leur contexte, et d’identifier précisément de quels publics nous parlons et ce qu’ils représentent en termes statistiques, dans la population belge et au sein de Lire et Écrire. C’est l’objectif des deux sections suivantes. Nous abordons ensuite la question de l’évolution des politiques d’immigration et des politiques d’alphabétisation pour les personnes étrangères et belges d’origine étrangère, ainsi que des actions d’alphabétisation menées par Lire et Écrire dans les dispositifs de formation, mais aussi dans le cadre de projets spécifiques. L’article se termine par une série de questionnements soulevés par rapport au projet de décret sur le parcours d’insertion des primo arrivants en Région wallonne.
La mixité en alphabétisation
- « Pourquoi la question de la mixité se pose-t-elle en alpha à Bruxelles ? » – Sylvie-Anne Goffinet – Journal de l’alpha no 184 – Juin 2012
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Quel est le public de l’alphabétisation à Bruxelles ? Et pourquoi les femmes sont-elles surreprésentées ? En regardant les statistiques de l’alphabétisation, on constate qu’à Bruxelles, les femmes, en particulier les femmes de culture musulmane, constituent une part importante du public, ce qui a mené nombre d’associations à développer leur offre de formation à destination exclusive du public féminin. La recherche d’Hélène Marcelle sur le sens de la mixité et de la non-mixité en alphabétisation à Bruxelles nous fournit des éléments d’analyse…
- « Mixité et cohésion sociale : les réalités de terrain » – Sylvie-Anne Goffinet – Journal de l’alpha no 184 – Juin 2012
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Comment le volet « mixité de genre » de la politique bruxelloise de cohésion sociale est-il reçu et mis en œuvre dans les associations d’alpha ? Question importante pour le secteur bruxellois de l’alphabétisation puisque nombre d’associations bruxelloises du secteur sont subventionnées par la Cohésion sociale qui reconnait l’alphabétisation comme une thématique prioritaire. Il s’avérait donc intéressant, à partir des données et de l’analyse que propose Hélène Marcelle dans sa recherche, de montrer la diversité des orientations prises par les associations quant à cette question de la mixité de genre.
- « Vous prendrez bien un peu de mixité messieurs dames ? » – Carmen Montebello et Véronique Léonard – Journal de l’alpha no 184 – Juin 2012
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Après près de 30 ans de groupes d’alpha destinés aux femmes, le Centre familial belgo-immigré (CFBI) a fait le pari d’ouvrir un groupe mixte. Récit de ce passage à la mixité après deux années de fonctionnement.
- « Mixité et émancipation » –Sylvie-Anne Goffinet – Journal de l’alpha no 184 – Juin 2012
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Envisager la question de la mixité dans ses liens avec la question de l’émancipation des apprenants, tel est l’objet de cet article. Pourquoi avoir choisi de parcourir la recherche d’Hélène Marcelle sous cet angle parmi tant d’autres possibles (le lien entre mixité et apprentissage, la place de la motivation en groupes mixtes et non mixtes, la comparaison entre la non-mixité féminine et masculine…) ? D’abord parce que l’émancipation est un objectif de Lire et Écrire et d’un certain nombre d’associations d’alpha. Ensuite, et surtout, parce que la question de la mixité entre en jeu dans la poursuite de cet objectif qui se concrétise différemment en groupe mixte ou non mixte.
- « Mixité en alpha : une question de genre ou une question interculturelle » – Kasmia Chafik – Journal de l’alpha no 184 – Juin 2012
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La recherche effectuée par Hélène Marcelle a permis de s’interroger sur le bienfondé du questionnement sur le genre, plus précisément sur le fait que des questions qui apparaissent comme des questions de genre sont en réalité des questions interculturelles. Cela m’a conduite à interroger nos pratiques à Lire et Écrire et à proposer des pistes pour faire évoluer les relations entre personnes de cultures différentes et, par le fait même, les relations entre hommes et femmes.
- « Notre réflexion et notre conception évoluent… » – Marie-Claude Kibamba – Journal de l’alpha no 184 – Juin 2012
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La problématique de la mixité de genre suscite parfois des tensions dans nos groupes d’alphabétisation et même entre collègues lorsqu’il s’agit de l’aborder en réunions pédagogiques. Et pourtant, cette question est incontournable, c’est une thématique qui devrait être abordée si nous poursuivons un objectif d’émancipation des apprenants
- « Apprendre à vivre en groupe se fait pas à pas » – Émilie Pellin – Journal de l’alpha no 184 – Juin 2012
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Formatrice en alphabétisation au CTL - La Barricade, association active sur le territoire de la commune de Saint-Josse-ten-Noode, je ne me suis jamais interrogée sur la question du genre, étant donné qu’en formation d’adultes j’ai toujours connu une certaine parité hommes-femmes et qu’aucun(e) apprenant(e) n’a jamais exprimé de malaise concernant la présence dans le groupe de personnes de sexe opposé. Selon moi, si une femme se rendait dans une structure mixte, c’était que la présence d’hommes ne devait pas l’importuner. J’ai cependant récemment pris conscience que la mixité de genre pouvait constituer une gêne pour certains apprenants
- « L’alpha une affaire d’hommes » – Hélène Marcelle
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28 %, c’est la proportion d’apprenants masculins dans le secteur bruxellois de l’alphabétisation. Or le Plan bruxellois pour l’alpha (PBA) vise un accès de tous à la formation. Par conséquent, il y a lieu de se demander en quoi ces 28 % d’hommes en alpha sont représentatifs ou non des besoins réels en formation. Afin de pouvoir répondre en partie à cette question, j’ai d’abord essayé de comprendre comment les hommes accédaient à la formation et comment les rapports sociaux de sexe, soit le genre, pouvaient expliquer l’accrochage et le décrochage à la formation. En recueillant les expériences d’apprenants masculins et féminins, ainsi que les observations faites par les formateurs et accueillants, il apparait que les hommes rencontrent aussi une série d’obstacle à la participation effective. Pourtant les opérateurs alpha ne manquent pas de bonnes idées pour favoriser l’accès des hommes à la formation ! Le présent article, synthèse très rapide et sélective de ma recherche, fait donc le point sur le cas particulier de l’alpha au masculin et propose des pistes de remédiation directement inspirées de la créativité des opérateurs rencontrés sur le terrain.
Pratiques d’alphabétisation
Il s’agit de toutes les analyses et études portant sur les aspects plus pédagogiques des modèles d’actions et pratiques d’alphabétisation. Leur enjeu est d’améliorer ceux-ci notamment en soutenant l’écriture et l’évaluation des pratiques ainsi que la production d’outils pédagogiques. Et donc de développer la qualité de l’alphabétisation.
L’alphabétisation contre la fracture numérique
- « L’alphabétisation après le livre » – Catherine Stercq – Journal de l’alpha no 182 – Janvier 2012
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Dans le cadre de l’étude sur l’impact de l’alphabétisation que nous avons menée en 2010 nous avions également questionné les apprenants sur les lacunes de la formation. Certains ont exprimé leur satisfaction et insisté sur les effets positifs de la formation. D’autres ont mis en avant des résultats qui ne correspondaient pas encore à leurs attentes ou des insatisfactions sur les conditions matérielles de la formation. Dans toutes les implantations et tous les groupes, les apprenants ont également formulés de nombreuses propositions et demandes. Avec un focus particulièrement important sur « l’informatique ».
- « Tic et alpha : mariage d’amour ou de raison » – Frédéric Maes – Journal de l’alpha no 182 – Janvier 2012
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Témoignage d’un formateur sur 20 ans d’utilisation des NTIC.
- « Contre la fracture numérique, l’alphabétisation » – Gérard Valenduc – Journal de l’alpha no 182 – Janvier 2012
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Dans une société qui porte de plus en plus l’empreinte des technologies de l’information et de la communication (TIC), de nouveaux risques d’exclusion peuvent se manifester, selon que l’on utilise ou pas ces technologies. L’expression « fracture numérique » désigne ces risques d’exclusion liés aux technologies numériques. Intuitivement, la fracture numérique sépare ceux et celles qui ont accès à internet et aux TIC, et qui peuvent les utiliser aisément, de ceux et celles qui restent en marge de ces nouveaux outils de communication et d’accès à l’information. Cette vue est cependant un peu trop caricaturale. Internet ne divise pas la société entre des « in » et des « out ». Les risques d’exclusion ou de marginalisation existent, mais il faut les interpréter en termes d’inégalités dans la société.
- « Vers une perspective centrée sur la culture de l’information et de la communication » – Isabelle Chasse – Journal de l’alpha no 182 – Janvier 2012
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Depuis 2002, Lire et Écrire Bruxelles lutte contre la fracture numérique. Grâce à un subside du Fonds social européen (FSE), la régionale a pu équiper ses six locales et des associations du réseau bruxellois d’alphabétisation en matériel informatique et/ou multimédia, engager des formateurs TIC (un par locale), mettre sur pied des groupes de travail et des actions de formation d’apprenants et de formateurs… Mais pour quoi faire ? Pour mener quel type d’action ? C’est la question que s’est posée le groupe de travail « TIC et pédagogie » de la régionale.
- « L’hyperpaysage panoramique, une démarche d’éducation permanente » – Isabelle Chasse – Journal de l’alpha no 182 – Janvier 2012
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Cet outil a été développé conjointement par l’Institut d’écopédagogie et le Laboratoire de méthodologie de la géographie de l’Université de Liège dans le cadre de deux projets de recherche sur la sensibilisation à la nature, à l’environnement et à l’aménagement du territoire. Une attention particulière a été accordée à la manière dont on appréhende un paysage et comment on se l’approprie. Grâce à des outils multimédias et à l’internet, les participants à un projet hyper paysage livrent leur interprétation d’un lieu particulier
- « Les enjeux de l’utilisation des logiciels libres en contexte d’alphabétisation » – Jeremy Blampain – Journal de l’alpha no 182 – Janvier 2012
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Choisir le logiciel libre, y compris en contexte de formation TIC des publics en apprentissage de la lecture-écriture, conduit les utilisateurs au cœur même d’un mouvement de résistance face à l’emprise croissante des grandes firmes informatiques sur le destin futur de la société. Cet article s’attache à analyser les enjeux sociaux soulevés par les TIC et à montrer en quoi la philosophie qui préside au logiciel libre peut s’inscrire dans les objectifs d’émancipation individuelle et collective du public en alphabétisation. Aujourd’hui, l’urgence se fait sentir…
- « Que pensent les apprenants des outils numériques ? Et les intervenants ? » Sylvie Brasseur – Journal de l’alpha no 182 – Janvier 2012
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Enquête d’une formatrice auprès d’apprenants et de formateurs en alphabétisation pour connaitre leur vision et leurs besoins en alphabétisation numérique.
Ateliers d’écriture – Écrire pour construire sa pensée, modifier son rapport au monde
Un atelier, c’est d’abord un lieu dans lequel se tisse du lien social. Lien entre apprenants. Lien entre artistes, formateurs et apprenants. Lien entre ceux qui « croient savoir » et ceux qui « croient qu’ils ne savent pas ». Lien avec « l’extérieur » : quartier, ville, bibliothèque, librairie, maison d’édition… Mais aussi lien avec le monde et son histoire au travers des multiples récits et autres supports utilisés au cours des ateliers.
Dans un atelier, c’est le fait de produire ensemble qui permet la relation. Produire, c’est-à-dire penser, agir, échanger, évaluer, philosopher… à partir d’un matériau, la langue. Mais c’est aussi le fait de mettre les mains à la pâte en liant écriture et arts plastiques. Ensemble, dans un collectif qui doit dès lors être « éthique » et « apprenant ». Dans un collectif dont fait partie l’animateur. En atelier d’écriture, l’animateur n’est pas un expert de la langue. Il anime. Son expertise se situe dans la dynamique du groupe, dans la capacité à créer des démarches, dans la capacité à se mouiller lui aussi.
Produire ensemble sans réduire l’écrit à des codes et à des normes. L’atelier d’écriture donne sens aux questions de grammaire et d’orthographe qui deviennent des outils au service du projet d’écriture, de la pensée. Il permet de ne plus jamais proposer d’exercices d’orthographe, de grammaire ou de conjugaison.
Un atelier, c’est un lieu où l’on participe à la culture écrite. Un lieu où formateurs et apprenants peuvent résister aux prescriptions réductrices de l’utilitarisme quotidien et écrire pour créer, apprendre et agir. Si les apprenants peuvent trouver un intérêt dans le travail de démystification des écrits fonctionnels, il leur reste souvent un sentiment d’éternelle insatisfaction, comme si écrire était un acte réservé aux autres, « les intellectuels ». Mettre l’écrit au centre de l’alphabétisation, c’est pour certains proposer de passer de l’alphabétisation à la « parlécriture » pour devenir sujet de sa parole et se confronter à la parole de l’autre. Pour donner à chacun un espace pour être vrai, pour écrire son JE, sans code ni normes. Pour d’autres, écrire c’est apprendre à se distancier de sa propre production, à ne pas confondre le « je » ou le « il » de l’écriture et le « moi » de la vie. L’écriture donne l’opportunité de dire sans dire, de mettre en scène « la réalité ».
Dans l’atelier, la personne apprenante peut restaurer ses capacités à dire, agir, raconter… Mais l’atelier doit aussi lui permettre de passer le mur social et imaginaire qui la laisse en dehors du monde de l’écrit et de questionner ses rapports à l’écrit, souvent teintés de frustration, de colère, de violence. Violence subie enfant qui a empêché d’apprendre et qui fait qu’on a tellement peur au moment de reprendre un processus d’apprentissage. Violence de la contrainte, celle qui fait qu’on a l’obligation de venir en formation. Violence de l’écriture elle-même qui a toujours été un instrument de pouvoir. Violence des mots, des gestes, des menaces (menaces de ne pas écrire, de tout casser…) proférées par l’apprenant en réaction à toutes ces violences subies.
Accéder à l’écriture participe du droit de retrouver une pensée, un savoir et un pouvoir sur soi-même et sur sa vie. Atelier d’écriture et alphabétisation sont indissociables. Écrire ensemble, non pour apprendre mais pour penser ensemble.
- « Le choix de produire ensemble » – Odette et Michel Neumayer – Journal de l’alpha no 183 – Mars 2012
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L’arbre ne cache-t-il pas la forêt ? La multiplication des ateliers d’écriture en formation d’adultes comme dans les lieux culturels, dans le travail social, dans l’enseignement scolaire ne ferait-elle pas écran à la nécessité de poursuivre la réflexion sur les mobiles qui poussent à imaginer et animer des ateliers d’écriture ? Si l’on pose que l’atelier est le lieu d’une d’écriture partagée, alors deux éléments nous semblent essentiels : le choix de produire ensemble et le fait de se demander quel est le pourquoi de ce choix, puis la décision de passer à l’écriture. « Apprendre à vivre ensemble sur une même terre » et « installer une Culture de paix » sont les critères auxquels, à notre avis, devrait se mesurer la pertinence de tout atelier.
- « Par-delà les coins » – Karyne Wattiaux – Journal de l’alpha no 183 – Mars 2012
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Notre quartier du Parvis de Saint-Gilles, comme bien d’autres endroits, grouille de mots, d’images, d’objets… Nous y marchons quotidiennement sans y prêter une attention particulière. L’atelier « Par-delà les coins » propose de le regarder, de l’entendre de plus près, de le redécouvrir et d’en reconstruire des parcelles. Qu’est-ce qu’il y a par-delà les coins de notre quartier ? Qu’est-ce que chacun y voit ? En quoi un élément ramassé peut-il dire quelque chose du quartier d’où il vient, du monde, de la vie ? Mais d’abord, avant de vous en dire davantage, un petit retour en arrière…
- « L’atelier d’écriture, c’est penser ensemble » – Pascale Lassablière – Journal de l’alpha no 183 – Mars 2012
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L’écriture c’est quelque chose à vivre, quelque chose qui voyage entre le cœur, la pensée, et le vécu. L’écriture en atelier, c’est agrémenter ce voyage d’allers et retours entre individuel et collectif. Les vécus se partagent, les pensées se frottent, s’apprivoisent, se contournent, se croisent… s’ouvrent à d’autres chemins ; les cœurs qui en sont touchés se découvrent autrement et se transforment. Quand je dis cela à ceux qui me demandent en quoi consiste un atelier d’écriture, ils ouvrent généralement de grands yeux et je sens bien que ce n’est pas vraiment l’explication qu’ils attendaient. Alors je les invite à venir vivre l’aventure.
- « Il est comment ton Bruxelles ? » – Karyne Wattiaux – Journal de l’alpha no 183 – Mars 2012
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Cela fait de nombreuses années que Mariska Forrest et moi intervenons ensemble dans des projets où nous articulons écriture et arts plastiques. Chaque projet est l’occasion de cocréer et de coanimer des ateliers autour d’une problématique. Cette fois, il s’agissait d’interroger le territoire, de creuser ce qui est connu et inconnu, ce qui est lieux et contours, ce qui est intime et public.
- « Craquelures : liens entre difficultés d’écriture et violence » – Yolande Verbist – Journal de l’alpha no 183 – Mars 2012
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Lors d’une conférence à Bruxelles, Mireille Cifali parlait des stratégies d’évitement de l’écrit en milieu professionnel. Lors du débat qui a suivi, une infirmière expliquait que dans son service, où les violences institutionnelles sont importantes, plus personne n’arrive à écrire. Elle disait ceci : « Je ne sais pas écrire, je ne sais pas pourquoi ». Y a-t-il quelque chose de commun entre cette infirmière qui connait pourtant bien le code de l’écrit et les personnes en alpha ?
- « Parlécriture. Pour devenir sujet de sa parole, pour se confronter à la parole de l’autre » – Vincent Trovatto – Journal de l’alpha no 183 – Mars 2012
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Parlécriture… D’où vient ce mot ? Que cache-t-il ? Que renferme-t-il ? Parl-écriture ? Parlé-criture ? Par l’écriture ? Parler et écriture ? Est-ce une langue ? Est-ce un jeu de mots ? S’agit-il d’écrire comme on parle ? Cela signifie-t-il parler en écrivant ou s’exprimer à la fois en écrivant et en parlant ? Est-ce écrire la parole ou encore dessiner le langage ? Que va-t-on faire par l’écriture ? À quoi sert la parlécriture ? Ce mot a-t-il un sens défini ou chacun y met-il son propre sens ?
- « Les mots appartiennent à tout le monde » – Véronika Mabardi – Journal de l’alpha no 183 – Mars 2012
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J’anime aujourd’hui, en tant qu’écrivain, des ateliers écriture et arts plastiques aux Ateliers de la Banane. Je ne serais pas à cet endroit sans une expérience fondatrice, sans une série de rencontres et de prises de conscience. Je voudrais donner un témoignage de l’intérieur de cette expérience, qui a commencé il y a quinze ans, dans un café de Saint-Gilles.
Alphabétisation et mathématiques
Si on réalise un rapide sondage au sein des régionales et locales de Lire et Écrire, force est de constater que les maths n’occupent pas une part très importante dans l’offre de formation. Les heures de math passent régulièrement à la trappe lors des remaniements des grilles horaires, les heures de math sont des heures à option et « y va qui veut ». Ou mieux encore, on ne propose pas d’heures de math aux apprenants. À quoi est-ce dû ? Les apprenants n’auraient-ils pas de demandes mathématiques ? Ne seraient-elles pas utiles pour des apprenants en alphabétisation et n’auraient-elles pas leur place dans la grille horaire ? Seraient-elles un savoir à part, hors de portée du commun des mortels ? Les formateurs ne se sentiraient-ils pas capables d’aborder les maths ? Les maths seraient-elles liées à une souffrance particulière ?
- « Bambastik la mathématik c’est fantastik – Les apprenants et les maths : demande, niveaux, compétences » – Frédéric Maes – Journal de l’alpha no 186 – Décembre 2012
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Pas de populisme ou de démagogie ! Les apprenants en alpha ne vont pas, seuls, répondre à des questions telles que : faut-il ou non développer les maths en alpha ? Avec quels objectifs, quels principes pédagogiques, quels outils et quelles méthodologies ? Pour autant, on ne peut non plus les écarter totalement de la réflexion. Voici donc une tentative pour approcher des questions telles que celle de la demande, des besoins, des niveaux et des compétences, au travers notamment de paroles ou de productions d’apprenants. Travail à poursuivre…
Les apprenants en alpha veulent-ils des maths ? Cette question est loin d’être innocente puisqu’elle justifie régulièrement le fait de faire – ou de ne pas faire – des maths en alpha. Elle n’est pas inutile non plus, car même si notre travail d’alphabétisation n’est pas soumis à la « dictature de la demande » du public, nous ne pouvons pas le concevoir sans interroger et intégrer celle-ci.
- « Calculer c’est possible, histoire d’un paradoxe, histoire d’un groupe de travail » – Groupe de travail Mathématiques de Lire et Écrire Communauté française – Journal de l’alpha no 186 – Décembre 2012
- Si Lire et Écrire, c’est possible, calculer doit l’être aussi ! Pourtant, Lire et Écrire s’appelle « Lire et Écrire » et non pas « Lire, Écrire et Calculer ». Est-ce parce que cela sonne mieux comme ça ou est-ce parce que les mathématiques ne sont pas considérées comme importantes en alpha ?
- « Par où commencer ? Comment concilier la prise en compte des prérequis, le respect de la progression et l’autosocioconstruction au sein d’un groupe multiniveau en math » – Émeline Detienne – Journal de l’alpha no 186 – Décembre 2012
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Il nous est régulièrement demandé de travailler les maths avec un groupe de personnes de niveaux différents dont toutes ne viennent pas nécessairement par choix personnel. De plus, certains apprenants en demande se fixent des objectifs précis du type « comprendre mes factures ». Comment s’y prendre dans ce contexte ? Par où commencer ?
- « Le démineur » – Didier Ponz – Journal de l’alpha no 186 – Décembre 2012
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Didier Ponz travaille au Collectif Alpha depuis 1988. Aujourd’hui, il anime un cours de math de niveau moyen à raison de 3 heures par semaine, à côté de quoi il est principalement titulaire d’un groupe de lecture-écriture débutant. Les maths, il n’est pas tombé dedans quand il était petit et ce n’est pas là qu’a commencé sa carrière en alpha, même si…
- « La motivation des apprenants et la mienne se rencontrent » – Anne-Claire Delneste – Journal de l’alpha no 186 – Décembre 2012
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Anne-Claire Delneste est formatrice volontaire à Lire et Écrire Brabant wallon sur l’implantation de Limelette (aujourd’hui Mousty) depuis mars 2010. Quand on lui a demandé de prendre les maths en charge, elle a été étonnée, ne sachant pas que Lire et Écrire se préoccupait aussi des maths. Depuis, elle donne cours de math à raison de 3 heures par semaine…
- « La gymnaste de l’intellect » – Kristine Moutteaux – Journal de l’alpha no 186 – Décembre 2012
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Kristine Moutteau travaille depuis plus de 20 ans comme formatrice au Collectif Alpha où elle anime un cours de math depuis 5 à 6 ans dans le cadre de la Promotion sociale. À côté de ces 3 heures de math hebdomadaires, elle est principalement titulaire d’un groupe de lecture-écriture de niveau moyen avec lequel elle développe notamment un atelier Ecler et un travail autour de la grammaire, ce qui n’est pas sans lien avec notre sujet…
- « Les langages mathématiques – Ouvrir à l’univers pluriel des mathématiques » – Vincent Trovato – Journal de l’alpha no 186 – Décembre 2012
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Le calcul, les mathématiques sont langage. Il y a plusieurs langages mathématiques : celui des maths pures, celui des aborigènes capables de mesurer le nombre de jours les séparant d’un évènement social en pointant différents endroits de leur paume, celui des réalités pratiques de comptage quotidien, celui des hautes mathématiques qui interviennent dans les calculs d’optimisation en économie, celui des sociologues, celui des psychologues, des physiciens, des démographes, celui de Pythagore selon qui le nombre est l’expression de la profondeur du réel et du cosmos… Chaque fois, une conception du monde ou une vision du monde, une fabrication du monde sont mises en œuvre.