Pour Lire et Écrire,
Alphabétiser n’est jamais une fin en soi. Il s’agit toujours d’apprendre à lire pour… pour aider les enfants, pour trouver du travail, pour sortir de chez soi, pour entrer dans la société, mais aussi pour se débrouiller seul, pour être libre, pour mieux comprendre le monde, pour aller voter, pour savoir se défendre…, comme nous le disent les apprenants.
Alphabétiser, c’est donner des outils – parmi d’autres – pour comprendre le monde, pour s’y situer, pour développer ses capacités d’analyse et de réflexion critique, pour y agir solidairement et socialement, économiquement, culturellement, politiquement.
Alphabétiser, c’est aussi vouloir que tous puissent avoir le droit d’apprendre, ce qui signifie pour nous :
- le droit de chaque personne au respect du libre choix d’une formation répondant à ses attentes et à ses besoins, c’est le droit de poursuivre cette formation le temps qu’elle juge nécessaire pour atteindre ses objectifs ;
- pouvoir trouver près de chez soi une alphabétisation de qualité, reconnaissant ses expériences et ses savoirs, ses capacités et ses rythmes d’apprentissages, sa culture et sa communauté ;
- le droit d’apprendre à lire et à écrire mais aussi « le droit de questionner et de réfléchir, le droit à l’imagination et à la création, le droit de lire son milieu et écrire son histoire, , le droit d’accéder aux ressources éducatives, le droit de développer ses compétences individuelles et collectives… » [1] ;
- le droit pour tous à une réelle participation économique, sociale, culturelle et politique. Sans cette participation, il n’y a pas de raison d’apprendre.
Et s’alphabétiser, acquérir ces outils que sont l’expression orale et écrite, suppose non l’enfermement dans des situations d’exclusion mais implique la pleine participation de tous, participation qui est à la fois le but et la condition de l’apprentissage.