Les différents politiques au carrefour desquelles se situe l’alphabétisation – insertion socioprofessionnelle, intégration sociale, cohésion sociale… – font de plus en plus fréquemment l’objet d’évaluations, destinées à identifier les résultats des actions menées sur le terrain et éventuellement à réorienter les choix. Ces évaluations posent deux grandes questions méthodologiques. Elles supposent, d’une part, de considérer les valeurs et objectifs des différentes parties concernées : le pouvoir politique, les professionnels de terrain et les personnes impliquées dans les actions. C’est la condition pour mener un processus d’évaluation qui soit cohérent pour tous les acteurs impliqués. Elles supposent, d’autre part, de mettre en œuvre des outils d’évaluation adéquats. La plupart du temps, ceux-ci passent par la langue écrite ; que faire alors lorsque les publics bénéficiaires ne maîtrisent pas suffisamment les compétences de lecture, écriture, langue orale pour les utiliser ? Dans cette étude, nous présentons la réflexion qui a été menée dans le cadre de la mise en œuvre en 2012 de l’évaluation des plans de cohésion sociale wallons. Après une réflexion d’ordre méthodologique, l’étude présente les résultats obtenus dans le cadre de l’évaluation des plans de cohésion sociale menée auprès d’apprenants en alpha.
Anne Godenir, Aurélie Storme, « Prendre en compte les personnes en situation d’illettrisme dans un contexte d’évaluation d’une action politique auprès des publics bénéficiaires – le cas de l’évaluation des plans de cohésion sociale en Région wallonne », 2012