Malgré la reconnaissance formelle, à différents niveaux, de l’alphabétisation comme un droit pour tous, il apparait aujourd’hui qu’en Région wallonne, tous les publics en alphabétisation ne sont pas égaux lorsqu’on considère les questions de financement. Les volumes financiers correspondant aux différents publics diffèrent considérablement, avec des montants qui favorisent clairement les publics en projet d’insertion socioprofessionnelle, au détriment des autres publics et notamment des personnes en
(ré)affiliation sociale, qui sont pourtant nombreuses à exprimer leur désir de formation. Si le plaidoyer de Lire et Écrire pour une meilleure prise en compte de ce public a porté ses fruits, notamment via une augmentation relative, en 2011, des moyens visant les personnes en processus de (ré)affiliation sociale, au niveau de la Région wallonne, un réel rééquilibrage des financements pour les différents types de publics n’est pas encore acquis, et reste donc une revendication portée auprès des pouvoirs subsidiant.
Cet article vise à éclairer la question et à soutenir la décision politique en faveur des publics en (ré)affiliation sociale. Il commence par une définition : qui sont les personnes qui composent ce qu’on appelle le public en (ré)affiliation sociale en alpha ? Il se poursuit par une analyse des évolutions relatives à ces personnes : quelle a été et est aujourd’hui leur place dans les politiques d’alphabétisation en Région wallonne, en termes d’intervention pédagogique et en termes de volume de financement ?