La fracture numérique est toujours d’actualité
Bien que les TIC se soient largement diffusés au sein de la population, la fracture numérique est encore d’actualité. En effet, 14,9% des ménages en Belgique ne disposent pas d’ordinateur, 13% n’ont pas de connexion Internet à leur domicile et 9,7 % des individus n’ont jamais utilisé un ordinateur et 9,8 % n’ont jamais utilisé Internet [1].
Les inégalités d’accès en fonction du diplôme persistent…
L’enquête TIC menée par Statbel auprès des individus en 2018 [2] montre qu’en Belgique :
- 22 % des personnes belges détentrices tout au plus d’un diplôme d’enseignement secondaire inférieur n’ont jamais utilisé Internet contre 1% des personnes diplômées de l’enseignement supérieur ou universitaire [3]. L’accès aux TIC est donc moins aisé pour les personnes peu diplômées, dont fait partie potentiellement le public en difficulté de lecture et d’écriture. Les femmes sont davantage touchées que les hommes : 26 % des femmes peu scolarisées ne se sont jamais servies d’Internet contre 17 % des hommes relevant du même niveau d’instruction.
- Les personnes peu scolarisées utilisent et disposent moins fréquemment d’un ordinateur (55%) que les personnes plus diplômées (79%). Or, pour certaines démarches (administratives, de recherche d’emploi, etc.), le recours à un ordinateur (clavier, logiciel de traitement de texte) est primordial.
Pour une approche qualitative des accès et usages des TICS par les personnes analphabètes, voir le sondage réalisé la chercheuse Iria
Le coût reste un frein important à l’accès aux technologies numériques
Si l’accès aux technologies numériques s’est quelque peu démocratisé, le coût reste un frein important pour certaines catégories d’âge n’ayant jamais utilisé Internet (43 % des 16-24 ans, 47 % des 25-34 ans et 50 % des 35-44 ans) [4], tous niveaux d’instruction confondus. Notons que la capacité financière d’accès à la technologie ne se réduit pas au simple achat d’un dispositif d’accès tel que le smartphone ou un ordinateur. Il faut également prendre en compte les frais de connexion. L’achat de logiciels et le coût lié à la maintenance peuvent aussi représenter un investissement financier non négligeable pour les personnes précarisées.
La numérisation des services publics et d’intérêt général fragilise le public éloigné du numérique…
Les personnes ne disposant pas ou ne maîtrisant pas Internet ou un ordinateur s’exposent, dans une société de plus en plus numérisée, à des risques de marginalisation et d’exclusion. Le marché de l’emploi, de la formation et bon nombre de services publics et d’intérêts généraux nécessitent l’accès et la maitrise de ces outils que ce soit pour la recherche d’informations, la commande de documents, l’envoi de formulaires… et impliquent également de recourir à l’écrit. Les personnes peu scolarisées ou en difficulté de lecture et d’écriture sont donc, au premier plan, concernées par ces transformations.
Plus d’informations à ce propos
Carole
Vincent
Journal de l’alpha 218 : L’alpha à l’ère du numérique. Enjeux, défis et opportunités, Lire et Écrire Communauté française, 3e trimestre 2020.
Périne