Extrait de l’introduction :
Il est d’usage dans l’introduction d’un rapport annuel de se féliciter de son action, de ses résultats, de ses moyens. Soit. Mais il y a une autre manière de procéder : interroger plutôt qu’affirmer.
Interroger, d’abord pour aller à l’essentiel des faits. Ensuite, pour se remettre en question. Parce que nous croyons à l’importance humaine, morale et politique de l’action de Lire et Écrire Bruxelles, nous devons nous demander comment nous pouvons faire mieux. Nous savons que, grâce à la lecture, la vie de telle femme a changé : elle est plus autonome, plus forte, plus à même de prendre soin d’elle et de celles et ceux qui lui sont chers. Nous en sommes toutes et tous fierères, solidairement, et nous sortons toutes grandies de son cheminement. Mais comment faire pour accrocher notre public tout au long de l’année à nos formations ? Comment adapter au quotidien nos formations aux besoins de notre public ? Comment comprendre ces besoins ?
La réflexion critique est d’autant plus nécessaire que le contexte l’exige : Bruxelles, une des régions les plus riches d’Europe mais où un tiers des habitantes vit sous le seuil de pauvreté ; le temps du coronavirus qui interroge nos pratiques professionnelles où, dans un contexte de distanciation physique et sociale, notre public est également discriminé en termes de communication linguistique et technologique. Cette crise va engendrer des bouleversements économiques et sociaux considérables. Sans être grand clerc, on peut craindre que les besoins de solidarité vont augmenter plus vite que les moyens publics.
Plus encore que d’habitude, soyons vigilants et exigeants.
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