Sur la banquette arrière, Aïssatou, Andreina et Yasmina sont l’une contre l’autre et parlent sans arrêt. On a donné la place avant à Luisa parce qu’elle est l’aînée. Pour une fois, Luisa a aimé être plus vieille que les autres ; elle n’aurait pas aimé faire la route serrée comme ça.
La voiture est vieille, les fauteuils sont en faux cuir, mais c’est confortable. Roland n’a pas mis de cravate aujourd’hui. Il est souriant et tient son volant comme un vrai chauffeur.
Il roule un peu trop vite mais Luisa aime bien la vitesse.
En commande sur le site de Weyrich.
Fiche pédagogique
(Voir aussi la fiche outils, commune à tous les romans.)
Vincent Engel
Vincent Engel est d’une part écrivain, dramaturge et scénariste, d’autre part professeur de littérature et d’histoire des idées (UCL et Ihecs) et chroniqueur politique (Le Soir et RTBF).
Spécialiste de la littérature des camps et passionné par l’histoire du vingtième siècle, il a publié plusieurs essais et de nombreux articles sur cette Histoire et sur les idéologies qui l’ont façonnée.
Il travaille actuellement sur plusieurs projets de scénarios de longs métrages et de séries télévisées.
Témoignage de l’auteur
Pourquoi avez-vous adhéré au projet ? Qu’est-ce qui a fait que vous vous êtes lancé dans l’aventure ?
D’abord, je ne sais pas dire non… Ensuite, et plus sérieusement, j’ai trouvé que la démarche combinait deux
qualités essentielles : d’une part l’intérêt social et même politique, ensuite le professionnalisme. Apporter du plaisir aux gens, éventuellement les aider, par la littérature, c’est ce que j’ai toujours voulu faire. À travers ce projet, j’ai pu rencontrer des personnes, des histoires, des attentes différentes de celles auxquelles je suis habituellement confronté.
Qu’est-ce qui vous a touché, étonné ? Qu’est-ce qui ressort de cette expérience ? Que vous a-t-elle appris ?
J’ai été touché par la précision et l’exigence des attentes exprimées par les femmes du groupe que j’ai rencontré. Sans orgueil ni fausse humilité, j’ai eu le sentiment très net qu’elles me confiaient une mission précise et qu’elles attendaient de moi que je l’accomplisse sans faillir. J’ai retrouvé ainsi ce qui est une des réalités de l’écriture, même si elle est de moins en moins mise en pratique : l’écriture pour des gens. L’écrivain public était une figure importante dans la société, il répondait à un réel besoin. Il était utile. Voilà ; en écrivant ce roman, j’ai eu le sentiment d’être utile…