Alors qu’une partie de notre public arrive en formation sous la contrainte, une autre partie ne parvient pas ou plus à se former. C’est sur cette question que nous interpellerons le grand public avec un slogan : « L’Alpha a les boules ! ».
Une troupe théâtrale mettra en scène et en mots les contraintes que l’État social actif fait peser sur nos publics ainsi que les valeurs que nous défendons : une alphabétisation de qualité pour tous, quel que soit le statut des personnes qui souhaitent entrer en formation.
Des personnes exclues des formations
Aujourd’hui, ce qui nous inquiète c’est que de nouvelles politiques d’activation sont mises en place sans prévoir dans le contexte actuel de restrictions budgétaires de nouveaux moyens financiers pour y faire face. Cela oblige des associations comme la nôtre à abandonner des actions de formation en cours et donc des personnes qui se sont déjà investies dans un processus de formation pour « faire place » à ces nouveaux publics. Et cela se fait, le plus souvent, au détriment de personnes plus éloignées de la formation en raison de leur exclusion sociale, économique ou culturelle.
C’est cette réalité que Lire et Écrire expliquera en allant à la rencontre des spectateurs et en leur distribuant un flyer expliquant notre campagne et une balle, faisant référence à notre slogan « L’Alpha a les boules ! »
Pour la quatrième année consécutive, Lire et Écrire éditera également un set de table sur le même design que les autres outils. 44 000 sets seront ainsi diffusés sur l’ensemble de la Fédération Wallonie-Bruxelles à plus de 150 partenaires très diversifiés : centres culturels, bibliothèques, restaurants d’entreprise, restaurants, institutions publiques, syndicats, associations…
Les chiffres de l’alpha
Aujourd’hui encore, en Fédération Wallonie-Bruxelles, Lire et Écrire estime qu’une personne sur dix est en grande difficulté face à l’écrit. L’estimation d’1 personne adulte sur 10 est basée sur le recoupement de diverses enquêtes menées dans des pays et régions géographiquement ou socialement proches.
Citons par exemple l’enquête PIAAC 2013 de l’OCDE qui annonce, en Flandre, un taux de 14 % de personnes âgées entre 16 et 65 ans ayant des difficultés à comprendre un texte suivi ou l’étude sur les Forces de travail menée en 2010 et qui indique qu’en Wallonie et à Bruxelles, 262 500 personnes de 15 ans et plus ont quitté l’école sans avoir obtenu le CEB. C’est pourquoi Lire et Écrire, extrapolant à partir de ces diverses données, avance le chiffre de 300 000 adultes concernés par des difficultés de lecture et d’écriture à Bruxelles et en Wallonie, soit 1 personne adulte sur 10.
Précisons que le secteur de l’alphabétisation a les capacités d’accueillir en formation un peu plus de 16 000 personnes par an.