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Bulletin de veille documentaire no 6, avril 2020

L’avancée de la recherche dans le secteur de l’alphabétisation

Le Bulletin de veille documentaire fait écho trois fois par an de l’avancée de la recherche nationale, européenne et internationale dans le secteur de l’alphabétisation ou susceptible d’intéresser ce dernier. Il se compose d’une sélection d’études, d’enquêtes quantitatives et qualitatives, d’articles de presse, de revues professionnelles et scientifiques en lien avec l’alphabétisation ou les publics concernés.

Il est complété par une veille législative sur les politiques européennes.

Outil de communication, il est destiné à mettre à disposition des chercheurs ainsi qu’auprès des personnes intéressées des ressources pertinentes afin d’être informé et de comprendre les évolutions des domaines liés à l’alphabétisation. Il est organisé par thématiques afin de mieux identifier les informations.

Si vous souhaitez recevoir les bulletins de veille documentaire par e-mail, envoyez votre demande à l’adresse aurelie.leroy@lire-et-ecrire.be

Développement durable / Pauvreté

Durabilité et pauvreté. Contribution au débat et à l’action politiques

Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale,
rapport bisannuel 2018-2019, 149 p.

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Dans le contexte urgent de lutte contre le réchauffement climatique, le Service de lutte contre la pauvreté consacre son 10e rapport au lien entre la durabilité et la pauvreté, entre justice climatique et justice sociale. Ce rapport est le résultat de concertations entre des personnes vivant en situation de pauvreté, des associations et divers acteurs concernés par les problématiques écologiques, sociales et économiques et du développement durable ; permettant une approche holistique. Il évalue l’effectivité des droits fondamentaux des personnes qui vivent dans des conditions socioéconomiques défavorables : droit à la nature, à l’énergie, à l’eau, à un travail et un logement décent, à la mobilité, à l’accès à une alimentation et consommation durable ainsi qu’à la protection sociale, de la vie familiale et de la santé.

Les évolutions climatiques et environnementales créent en effet, de nouvelles inégalités sociales et renforcent les inégalités existantes. Les personnes en situation de pauvreté sont davantage exposées aux conséquences de ces changements. Les leviers permettant d’adopter des comportements durables font souvent défaut dans des situations de pauvreté. En outre, ces personnes recueillent peu les fruits des mesures politiques en faveur du développement durable (primes d’économie d’énergie, etc.). Le passage au tout numérique crée des obstacles supplémentaires… Ces inégalités et leur interdépendance ont un caractère structurel. Lutter en faveur du développement durable implique de lutter contre ces inégalités et contre la pauvreté… Pourtant, leur empreinte écologique est souvent moindre que celle du citoyen moyen…

Sur la base des travaux menés, ce rapport formule des recommandations destinés au monde politique en vue de restaurer les conditions d’exercice des droits fondamentaux des personnes défavorisées. Les personnes en situations de pauvreté sont peu sollicitées dans les débats sur les changements environnementaux et climatiques et sur les mesures politiques nécessaires en la matière. Or, comme le montre ce rapport, ils en sont largement demandeurs. Leur implication ainsi que celle de leurs associations sont capitales dans la construction du chemin vers la durabilité.

Compétences en lecture / Mathématiques / Sciences

Performances des jeunes de 15 ans en lecture, mathématiques et sciences. Premiers résultats de PISA 2018 en Fédération Wallonie-Bruxelles

Lafontaine Dominique, Bricteux Sophie, Hindryckx Geneviève, Matoul Anne, Quittre Valérie,
Université de Liège, Service d’analyse des systèmes et des pratiques d’enseignement, 65 p.

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La Fédération Wallonie-Bruxelles a participé au septième cycle de l’enquête PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves). Cette enquête internationale, poursuivie en 2018 dans 79 pays ou systèmes éducatifs, évalue la compréhension en lecture, les mathématiques et les sciences chez les élèves de l’enseignement secondaire avec une large place accordée à la lecture en 2018. 3 221 jeunes de 15 ans, issus de 107 établissements et se répartissant dans différentes années et filières du secondaire ont pris part à cette évaluation. Depuis 2015, le test et les questionnaires PISA ont été administrés entièrement sur support électronique. Les tâches d’évaluation intègrent en 2018, la lecture au sens traditionnel du terme et les nouvelles formes de lecture sur supports numériques. Elles donnent aussi une large part aux capacités critiques telles que la recherche d’informations pertinentes sur Internet ou l’évaluation de la crédibilité des sources.

La proportion d’élèves de 15 ans à l’heure (en 4e année) dans leur parcours scolaire concerne en FWB un peu plus d’un élève sur deux (52 %). Cette tendance est à mettre en regard des pratiques de redoublement couramment utilisées en FWB (la promotion automatique est pratiquée dans la moitié des pays de l’OCDE). 1 % sont avancés, les autres sont en 3e, voire fréquentent encore le 1er degré (10 % des élèves). Par rapport à 2015, la proportion d’élèves en retard a diminué de 4 %.

En lecture, les résultats de 2018 sont en léger recul par rapport à ceux de 2015 et sont un peu en dessous de la moyenne de l’OCDE. La proportion d’élèves disposant de compétences élémentaires en compréhension de l’écrit est à la hausse. Les résultats montrent également que les résultats des élèves diffèrent moins qu’auparavant d’une école à l’autre dans le domaine de la lecture. Les résultats en mathématiques sont en légère augmentation et désormais supérieurs à ceux de la moyenne des pays de l’OCDE. Les résultats en sciences sont stables par rapport à ceux des cycles antérieurs et avoisinent la moyenne OCDE.

En matière d’inégalités liées à l’origine sociale (mais apparemment non liés à l’origine ethnique ou culturelle), la FWB se trouve toujours parmi les systèmes éducatifs où ces inégalités sont les plus marquées, aux côtés de la Communauté flamande, de la France, de la Hongrie et du Luxembourg.

Bien qu’entre 2015 et 2018, le système éducatif de la FWB a vu lancer le chantier du Pacte pour un enseignement d’excellence, peu de réformes susceptibles d’impacter sur les performances des élèves à PISA ont été mises en place au cours de cette période. Il n’y a donc pas d’effet visible au niveau des résultats des élèves pris en compte dans l’enquête.

Enseignement

Les indicateurs de l’enseignement 2019

Service général du pilotage du système éducatif, Fédération Wallonie-Bruxelles,
14e édition, 2019, 77 p.

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Le Service général du pilotage du Système éducatif a publié la 14e édition des Indicateurs de l’enseignement. Les indicateurs portent sur la période 2017-2018. Ce rapport met notamment en exergue les phénomènes de relégation et de ségrégation comme le redoublement, le taux de sorties précoces, l’orientation vers l’enseignement spécialisé, le retard scolaire et les changements d’établissement. Le taux de redoublement atteint 5 % en 1re année primaire et 3,4 % en 2e année. De la 3e à la 6e année, le taux varie entre 2 et 3 %. En secondaire, ils atteignent 20 % en 3e année du secondaire, 16,5 % en 5e et 16 % en 2e (enseignement ordinaire). Ils s’avèrent plus élevés dans les autres formes d’enseignement (technique, etc.). En 2017/18, 13 % des élèves de l’enseignement primaire ordinaire étaient par ailleurs en retard scolaire (élèves qui ne suivent pas la trajectoire de durée théorique de scolarisation, pas uniquement à cause d’un redoublement). Cette proportion grimpe à 45 % parmi les élèves de l’enseignement secondaire ordinaire de plein exercice.

En 2018, 90,7 % des élèves de l’enseignement primaire ordinaire ont réussi l’épreuve du CEB. Dans l’enseignement primaire spécialisé, le taux de réussite est de 70 %.

Le nombre d’enfants concernés par l’enseignement spécialisé a fortement augmenté ces dix dernières années : de 21 % en maternel et en secondaire, de 14 % en primaire. La part des élèves dans le spécialisé augmente au fil des âges jusqu’à 12 ans, avant de se stabiliser de 13 à 17 ans. Le nombre de garçons est supérieur à celui des filles (65 % contre 35 %).

Les types 8 (troubles des apprentissages) et les types 1 (retard mental léger) représentaient respectivement 41 % et 23 % des élèves de l’enseignement primaire spécialisé. Le nombre d’enfants dans l’enseignement spécialisé de type 8 pour des problèmes de dyslexie, de dyscalculie, ou parfois en raison d’une mauvaise maîtrise du français est en hausse constante depuis plusieurs années. En fin de primaire, certains de ces élèves sont orientés vers l’enseignement secondaire de type 1 destiné aux enfants avec un « retard mental léger ». Le Pacte d’excellence vise à diminuer d’ici 2030 le nombre d’enfants dans l’enseignement spécialisé pour les intégrer dans l’enseignement général.

Culture

Pratiques et consommations culturelles de la population en Fédération Wallonie-Bruxelles

Van Campenhoudt Maud et Guérin Michel,
in Études politiques culturelles, no 8, février 2020, 64 p.

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Cette enquête fait suite à celles réalisées en 2007 et 1985 par l’Observatoire des politiques culturelles sur les pratiques et consommations culturelles de la population en Fédération Wallonie-Bruxelles. En 2017, soit 10 ans après la dernière enquête, l’Observatoire renouvelle ces données afin de prendre la mesure des évolutions et des changements en cette matière. Il s’agit notamment de mettre à jour les motivations, intérêts et bénéfices tirés de cette participation et de saisir les influences et les déclencheurs qui amènent à la pratique culturelle. La culture y est définie de manière plus englobante, en étendant le registre des sorties hors des institutions culturelles, en développant le faisceau des activités possibles à domicile, permettant de valoriser les centres d’intérêts des répondants et activités du temps choisi.

Trois grandes tendances ressortent de cette enquête. En premier lieu, en ce qui concerne les sorties, de nombreuses activités extérieures ont reculé entre 2007 et 2017. Si plusieurs pratiques restent stables, très peu d’activités augmentent en termes de fréquentation. Ce constat tranche avec l’évolution de 1985 à 2007 qui voyait s’accroître de façon importante les pratiques culturelles en général. Néanmoins, dans le même temps, les pratiques culturelles « intérieures » (la cuisine, le bricolage, s’occuper d’un jardin ou encore s’adonner aux activités de bien-être, de développement personnel ou artistiques, etc.) ont fortement augmenté.

Deuxièmement, les pratiques et consommations culturelles demeurent marquées par les conditions sociales d’origine de l’individu. L’utilisation quotidienne d’Internet, la lecture en général (presse papier, numérique, revues, magazines et bandes dessinées) restent des pratiques liées aux niveaux d’éducation élevés. Mais ce ne sont plus essentiellement les sorties culturelles dites « légitimes » qui restent le fait des personnes plus diplômées. En effet, de nombreuses sorties augmentent avec le niveau de diplôme : aller dans un restaurant, un bar, au théâtre, au cinéma se promener, participer à une activité militante, associative, suivre un cours / stage / atelier, faire du sport, etc. Les catégories sociales les plus élevées disposent donc d’une plus grande variété de goûts et de pratiques. Toutefois, les pratiques créatives, quant à elles, ne semblent pas avoir de lien avec le niveau d’éducation. Et comme en 2007, la pratique télévisuelle concerne davantage les personnes diplômées au maximum du secondaire inférieur et du primaire.

Troisièmement, les pratiques et consommations culturelles diffèrent aussi significativement selon l’âge des participants. La majorité des activités extérieures diminuent avec l’âge. Si l’âge et le niveau de diplôme sont deux variables explicatives clés, des travaux ultérieurs proposeront une analyse plus approfondie et compréhensive du rapport de l’individu à la culture.

Politiques publiques / Démocratie

Quels futurs pour la démocratie ?

Calay Vincent, Claisse Frédéric, Ritondo Rafaël,
in Cahier de prospective de l’IWEPS, no 1, décembre 2019, 50 p.

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Les enquêtes menées auprès de populations européennes, ainsi que le dernier Baromètre social de la Wallonie réalisé par l’IWEPS, mettent en évidence une crise de confiance paradoxale : les citoyens ont de moins en moins confiance en les élus politiques et les médias, mais croient encore en la démocratie et aux institutions. L’avenir de la démocratie est-il menacé par une crise de confiance ? Quels mécanismes pourraient être mis en place pour améliorer la confiance envers le personnel politique et les institutions ? Les systèmes politiques démocratiques doivent-ils être réimaginés ?

Afin d’apporter des éléments de réponse à ces questions, ce cahier de prospective réalise, tout d’abord, des constats sur l’émergence de nouveaux mouvements sociaux (Gilets jaunes, mouvements écologiques, etc.), l’effondrement des partis politiques « traditionnels », l’institutionnalisation de la participation citoyenne, les mouvements de moralisation de la vie publique et la crise de confiance envers le personnel politique.

Ces constats amènent à s’interroger sur les évolutions en cours et les enjeux pour la démocratie qui en découlent. Les auteurs identifient une série d’enjeux clés : l’émergence d’une « démocratie d’appropriation » ; le risque et l’incertitude comme nouvelle toile de fond des régimes politiques qui ont fait émerger des « démocraties techniques » ; et l’émergence de mécanismes visant à restaurer la confiance dans les institutions politiques. Ces enjeux posent des jalons d’interprétation ouvrant la réflexion sur de possibles futurs abordés dans la dernière partie sous forme de quatre hypothèses d’évolution des démocraties : la démocratie déficitaire, la démocratie technique, la démocratie de plateforme et la démocratie effondrée.

Formation / Insertion socio­professionnelle

Étude qualitative auprès d’adultes ayant un faible niveau de qualifications, en attente ou en reprise de formation

Vega Fernandez Patricia, Faux Daniel,
Université de Liège, 2020.

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Cette étude qualitative, commanditée par le Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles, vise à comprendre dans quelle mesure le croisement entre un profil psychosocial et une offre de formation peut expliquer l’accrochage, la réussite et l’engagement dans un système éducatif ou formatif ? Deux axes sont développés. Le premier, d’ordre psychosocial analyse les identités personnelles et professionnelles c’est-à-dire la trajectoire de vie, le parcours d’étude et le parcours professionnel ainsi que sur les caractéristiques personnelles des adultes. Le deuxième axe porte sur l’offre de formation et vise à comprendre en quoi les dispositifs sont-ils appropriés ou non à leurs parcours. Comment peut-on analyser l’offre formative qui leur est proposée à partir de leur regard, de leurs discours ?

Les résultats montrent que les personnes interviewées, marquées par des échecs successifs, présentent fréquemment des sentiments d’incompétence, d’ignorance, de confiance fragile et de méfiance majeur vis-à-vis des institutions scolaires lié à un manque de soutien pédagogique et affectif de la part de l’équipe pédagogique. Ces personnes s’avèrent très réceptives aux modes d’interactions et aux dispositifs qui leur sont proposés dans leur parcours d’insertion socio­professionnelle. La dimension pédagogique, la posture d’accompagnement a un impact important sur la motivation, l’engagement et la réussite des personnes interrogées.

Le manque de ressources matérielles et humaines constitue un obstacle pour accueillir tous les apprenants dans des conditions égales et dans un délai de temps raisonnable. Cette dimension peut impacter négativement la capacité d’engagement des apprenants. En outre, une très faible mobilisation des démarches permettant la validation des compétences est observée. Les personnes interviewées dans cette étude ont rarement eu accès à ce type de dispositif. Concernant l’ingénierie des dispositifs de formation, les adultes interrogés ont marqué un grand intérêt pour les méthodes basées sur la « pédagogie de l’expérimentation ». Des pistes d’intervention et de recommandations sont formulées afin d’améliorer les dispositifs de formation qui touchent les publics faiblement qualifiés.

Veille législative européenne

Recommandations concernant le programme national de réforme de la Belgique pour 2019 et portant avis du Conseil sur le programme de stabilité de la Belgique pour 2019

Conseil de l’Union européenne,
publié le 5 juin 2019.

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Ces recommandations spécifiques à la Belgique sont émises par le Conseil de l’Union européenne dans le cadre du Semestre européen 2019 pour la coordination des politiques économiques. Elles sont basées sur une série d’avis du Conseil et de la Commission suite à l’évaluation du programme national de réformes dans lequel s’est engagée la Belgique. les paragraphes (15) et (16) concernent l’éducation, l’emploi et la formation de base. Le Conseil et la Commission dressent le constat suivant : en Communauté française de Belgique, le pourcentage de jeunes ne maîtrisant pas les compétences de base peut être amélioré, ainsi que les écarts de résultats scolaires liés au milieu socioéconomique et à l’origine immigrée des élèves.

Les réformes destinées à améliorer les résultats scolaires et à combattre les disparités « doivent être accélérées ». Des efforts en termes de dépenses d’éducation sont encouragés dans ce cadre, afin d’améliorer « l’efficience et l’efficacité du système et sa capacité à développer des compétences adaptées aux besoins du marché du travail ».

Les recommandations émises visent aussi à remédier aux pénuries de compétences et de main d’œuvre dans certains secteurs et à « renforcer l’activation » pour stimuler l’emploi et la croissance de la productivité. La Communauté française est appelée à mettre en œuvre sa « stratégie numérique pour l’éducation » pour les écoles, adoptée récemment et à renforcer la mobilité de sa main d’œuvre ainsi que la participation des adultes à l’éducation et à la formation.

Conclusions du Conseil sur la mise en œuvre de la recommandation du Conseil relative à des parcours de renforcement des compétences : de nouvelles perspectives pour les adultes

Conseil de l’Union européenne,
in Journal officiel de l’Union européenne, texte no 2019/C 189/04, publié le 5 juin 2019.

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Cette recommandation forme le cadre programmatique principal de l’Union Européenne en matière de formation des adultes aux savoirs de base et a vocation de servir de cadre de référence à toutes les réformes structurelles du secteur. En 2017, 61 millions d’adultes âgés de 25 à 64 ans dans l’Union européenne avaient quitté l’enseignement formel avant d’avoir achevé le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. 43 % de la population de l’Union présente des compétences numériques dites insuffisantes et 17 % aucune compétence numérique. De plus, environ 20 % de la population adulte des pays participant à l’évaluation des compétences des adultes de l’OCDE (PIAAC) rencontre des difficultés avec les compétences de base comme la lecture, l’écriture et le calcul. La proportion d’adultes ayant entrepris une quelconque forme d’éducation ou de formation stagne depuis 10 ans. En 2017, il concernait 10,9 % (pour toute l’Union et toutes les catégories de population) alors que le critère de référence pour 2020 est de 15 %.

Dans cette recommandation, le Conseil suggère aux États membres d’offrir aux adultes peu qualifiés un accès à des possibilités de renforcement des compétences s’articulant autour d’un parcours en trois étapes : une évaluation des compétences, une offre de formation et d’accompagnement adaptée, et la possibilité de voir les aptitudes, connaissances et compétences qu’ils ont acquises validées et reconnues en vue d’obtenir une qualification ou d’accéder à l’emploi.

Socle européen des droits sociaux : une avancée pour l’Europe sociale ?

Daniel Justine,
in Comprendre l’Europe. Le site de référence sur les questions européennes, 17 novembre 2017.

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Voir aussi le texte officiel.

L’adoption en novembre 2017 du « Socle européen des droits sociaux » marque une étape décisive de la construction de l’UE en abordant des matières sociales jusque-là peu investies (rémunération, protection sociale et prestations de chômage, etc.). Dans un contexte d’austérité fiscale et budgétaire, le socle peut devenir un puissant contrepoids aux objectifs principalement macro-économiques de l’Union. C’est ce socle qui sert aujourd’hui de fondement politique aux initiatives de la DG Emploi, Affaires sociales et Inclusion dans des domaines comme la lutte contre la pauvreté, l’égalité homme-femme ou l’accès à l’éducation et à la formation. Le « socle » comprend 20 principes clés répartis en trois volets : (1) Égalité des chances et accès au marché du travail, (2) Conditions de travail équitables, (3) Protection sociale et inclusion sociale. L’éducation, la formation et l’apprentissage tout au long de la vie y sont visés à l’article 1er du 1er volet : « Toute personne a droit à une éducation inclusive et de qualité, à la formation et à l’apprentissage tout au long de la vie afin de maintenir et d’acquérir des compétences qui lui permettent de participer pleinement à la vie en société et de gérer avec succès les transitions sur le marché du travail. »

Toutefois, si l’adoption de ce socle européen des droits sociaux constitue une avancée symbolique positive, il n’est pour l’instant, pas contraignant d’un point de vue juridique. Les institutions européennes ne disposent effectivement pas de compétences étendues en termes de politiques sociales. La moindre avancée sociale à l’échelle européenne dépend donc de la bonne volonté des États membres à mettre en œuvre les principes de ce socle.