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Pauvreté infantile : quand la crise sanitaire entraine une crise sociale

À l’occasion de Viva For Life, Lire et Écrire Wallonie picarde et les membres du Collectif tournaisien (PAC, CIEP, MOC, ATD Quart Monde, JOC, FPS, Équipes populaires) rappellent que s’il y a des enfants pauvres, c’est qu’il y a des parents pauvres…

Le Collectif œuvre à sensibiliser un public large sur des questions essentielles telles que la pauvreté ou encore la déprivation dont sont victimes les femmes, les hommes mais aussi et surtout les enfants.

Cette année encore, la RTBF lance sa grande opération Viva For Life, un événement d’envergure auquel adhère bon nombre de francophones du pays via l’organisation d’opération de soutien et de collecte d’argent. C’est dans le cadre de cet événement que le Collectif tournaisien de lutte contre la pauvreté souhaite poser un regard critique sur la question de la pauvreté car une série d’actions ponctuelles comme celles proposées par la RTBF sèment parfois la confusion dans le chef des citoyen.ne.s qui pensent participer à la lutte contre la pauvreté alors que, malgré ces actions ponctuelles de récoltes, celle-ci augmente toujours aussi dramatiquement.

En effet, les chiffres de l’Unicef sont édifiants ! Un enfant sur cinq (20,6 %) en Belgique vit dans un foyer disposant d’un revenu inférieur à 60 % de la moyenne : un taux extrêmement choquant dans un pays riche et aussi développé que le nôtre.

La crise du covid est venue encore aggraver cette situation. En effet, les travailleur.euse.s précaires (en intérim ou du secteur informel) qui ont perdu leur travail ne bénéficient pas du chômage temporaire. En outre, avec le confinement, les frais de chauffage et d’électricité ont augmenté. Tout comme les prix des denrées alimentaires dans les grandes surfaces. Ces augmentations successives ont plongé les familles qui étaient déjà en difficulté financière dans le surendettement.

L’OCDE confirme d’ailleurs ces observations. En Belgique, la crise du covid devrait entraîner une chute de 12 % du PIB en cette année 2020 et le taux de pauvreté infantile, qui est de 20,6 %, devrait grimper à 25 % cette année. Or, cet impact négatif risque de durer au moins cinq ans, ce qui est énorme dans la vie d’un enfant…

Et pourtant, face à la crise sanitaire que nous traversons, dans les pays riches comme la Belgique, 85 % des programmes de soutien sont destinés aux entreprises, au secteur privé. Le budget alloué dans cette crise à l’aide sociale, au soutien aux familles en difficulté, est clairement insuffisant. Il est urgent de renforcer la protection sociale des plus démunis et de venir en aide à ceux qui tombent actuellement dans la pauvreté. Même si quelques mesures ont été prises comme le rehaussement des allocations, un congé parental, il n’en reste pas moins que ces mesures sont prises pour quelques mois alors que les conséquences de cette crise seront ressenties à long terme, avec des impacts graves pour les enfants en termes de santé, de santé mentale, d’apprentissage, de formation des jeunes, de leurs chances futures de trouver un emploi.

Par ailleurs, le concept même de pauvreté infantile peut être remis en cause : si les enfants sont pauvres, c’est évidemment parce que leurs parents le sont. Mais cette pauvreté connue et ressentie dès le plus jeune âge risque de perdurer et d’évoluer avec le temps dans les familles, de les accompagner et de les maintenir dans cet état. Il est bon à rappeler aussi que l’État à ses responsabilités : c’est à lui de veiller à ce que cette pauvreté disparaisse.

Notre objectif n’est donc pas ici de juger Viva for Life, ni d’autres actions de ce type mais bien de profiter de cette action de récolte de fonds pour permettre aux citoyen.ne.s de prendre conscience des enjeux au travers des éléments que nous venons de développer.

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