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Décret inscription : qui écoute-t-on ?

Communiqué de presse de la Plateforme de lutte contre l’échec scolaire

16 décembre 2014.

Depuis 2010, l’inscription en première année de l’enseignement secondaire est régie par un décret qui détermine des ordres de priorité pour les élèves désireux d’entrer dans une école complète. Les critères de priorité font l’objet d’ajustements annuels jusqu’à ce jour et donnent lieu à un débat récurrent.

Ce mardi 16 décembre, la commission éducation du parlement auditionne, différents acteurs du monde scolaire dans le cadre de l’évaluation et des orientations pour la rentrée 2015. La Ministre Milquet nous annonce qu’il n’y aura pas de refonte structurelle cette année, mais des ajustements à la marge.

Il n’empêche que le choix qui a été fait des associations qui ont été entendues nous parait très révélateur des orientations que le gouvernement entrevoit. En dehors des acteurs institutionnels incontournables (COPI, CIRI, FAPEO,UFAPEC), la commission a choisi d’entendre des représentants du monde associatif tels que l’association ELEVeS, pour « élargir le débat ». Mais force est de constater que les associations choisies sont celles qui remettent en question le principe de la régulation, ou à tout le moins veulent fortement le limiter.

À une exception près, la FAPEO, invitée à titre institutionnel, aucune des associations signataires de l’appel au débat en vue d’une refondation de l’école n’a été invitée à être entendue. Cela nous étonne à deux niveaux.

D’abord parce que, si le décret ne remplit pas tous ses objectifs en termes de mixité, il a permis de rendre visible une discrimination existante au moment des inscriptions. La plateforme de lutte contre l’échec scolaire estime que c’est en élargissant la régulation sous une forme alternative que l’on pourra progresser vers une réelle égalité d’accès. Par rapport à une DPC où le gouvernement affirme sa volonté de lutter pour plus d’égalité, nous nous étonnons de ne pas avoir entendu de propositions plus ambitieuses au parlement aujourd’hui. Et cela confirme la nécessité d’entendre d’autres acteurs : ceux qui sont témoins au quotidien de la ségrégation scolaire et des profondes inégalités qui marquent notre système.

Ensuite, pour accréditer l’idée d’un « pacte pour un enseignement d’excellence », qui rassemble les différents acteurs autour d’un nouveau projet pour l’école tel qu’annoncé dans la DPC, ne serait-il pas pertinent d’inviter les signataires de l’appel au débat ?

Puisque la Ministre nous dit vouloir prendre le temps, la plateforme de lutte contre l’échec scolaire ne comprendrait pas que la commission éducation n’écoute que les acteurs qui veulent une école pour chacun plutôt qu’une école pour tous.

Par les signataires de l’Appel au débat en vue d’une refondation de l’École.

Contact presse : Sandrine Grosjean (CGé), 02 218 34 50, 0474 39 07 64.